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Air Burkina/CELESTAIR : A la conquête du "ciel de Paris"

Publié le mardi 21 juin 2005 à 07h16min

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Air Burkina a organisé du 12 au 15 juin 2005 à l’intention d’une quinzaine de journalistes burkinabè issus de divers organes de presse, un Eductour à Paris.

Par cette opération, " la compagnie du bon voisinage " a donné l’opportunité aux hommes de médias de découvrir et de savourer l’offre d’Air Burkina à travers l’élargissement de son réseau et le nouvel appareil (l’Airbus A 319) mis en service sur le long courrier. Un voyage d’émotions et de découvertes qui émerveille. Sidwaya était de la partie.

Air Burkina, "La compagnie du bon voisinage", après s’être illustré avec brio aux dessertes africaines s’est lancé depuis novembre 2004 dans l’exploitation du long courrier. Avec comme destination, Paris en République française. Cette desserte intercontinentale est assurée par l’Airbus A 319, exhibé sous le nom commercial de CELESTAIR.

Sur le vol 2J300 pour Paris en ce samedi 11 juin 2005, effectué en code-share avec Air Ivoire, une centaine de passagers parmi lesquels une quinzaine de journalistes burkinabè. Ces journalistes, après un voyage bien confortable, ont séjourné trois jours durant à Paris, aux petits soins de Air Burkina. Ceci, dans le cadre d’une opération touristico-marketing de charme intitulée "Eductour".

Pour agrémenter leur séjour, les journalistes, convives de Air Burkina ont eu droit à un programme savamment concocté : circuit touristique à bord des fameux cars rouges de Paris, dîner et belles revues au célèbre Moulin Rouge, déjeuner avec l’équipe de l’agence Air Burkina au restaurant de "Ciel de Paris".

L’utile à l’agréable

C’est à bord d’un car rouge que les journalistes ont consacré la matinée du 13 juin 2005 au circuit touristique dans la ville de Paris. Ainsi, ils ont pu visiter des sites et monuments chargés d’histoire d’enseignements et de renseignements sur le passé, le présent et le futur de la France : La Tour Eiffel, L’Arc de Triomphe, des églises anciennes, des ponts historiques... Bref, de quoi se rincer les yeux et se rafraîchir la mémoire sur l’histoire de Paris.

Les convives de Air Burkina ont assisté lundi 13 juin 2005, à une soirée dîner-spectacle au Moulin Rouge. Un cadre majestueux où raffinement, bien-être et détente se conjuguent harmonieusement dans une éclatante beauté de grâces et de rêves. Au menu bien prestigieux, une brochette de stars aux talents marqués par la pureté des styles, les bons vins portés par la douceur nocturne et les cuisines les plus gourmandes.

Facilement, on succombe à l’ambiance. Et les invités de Air Burkina ne se sont pas privés du plaisir des yeux et des plaisirs gustatifs, loin, très loin des cauchemars de leurs rédactions.

Avant de prendre congé des saveurs de Paris, les journalistes ont été invités, mardi 14 juin 2005, à la table d’un fantastique restaurant panoramique, "le Ciel de Paris", perché au 56e étage de la Tour Montparnasse. En ce lieu chic et convivial, tout est pensé et réalisé pour le plaisir : une vue époustouflante sur Paris et la Tour Eiffel, une cuisine raffinée, savamment parfumée et pleine de saveurs, un personnel attentionné... Bref, comme dirait l’autre "au sept merveille du monde, il faut en rajouter un huitième : "le Ciel de Paris".

Et c’est justement ce ciel que Air Burkina, sous la bannière commerciale de CELESTAIR tente de conquérir. Il va sans dire que la percée n’est pas de tout repos. Mais les zones de turbulences rencontrées ne sont pas pour décourager la compagnie. Elle a des atouts pour persévérer dans la conquête : un appareil excellent pour desservir Paris selon les règles et les normes de modernité, de confort, de régularité et de ponctualité, une grille tarifaire qui suscite attrait, des équipages rompus à la tâche.

Avec ces atouts et nanti d’une longue expérience aéronautique, Air Burkina entend optimiser cette ligne intercontinentale ouverte en novembre 2004. Pour s’offrir toutes les chances de succès sur la desserte parisienne, Air Burkina travaille en coopération commerciale avec Air Ivoire (en code-share) depuis avril 2005.

Ce type de rapprochement commercial est également envisagé avec la Compagnie aérienne du Mali (CAM), désormais propriété du groupe Aga Khan, actionnaire majoritaire de Air Burkina depuis sa privatisation en 2001. A la faveur du succès qu’enregistrera cette opération-test, Air Burkina à travers CELESTAIR, ambitionne à long terme coordonner une alliance de compagnies sous-régionales à même de s’afficher et de s’affirmer aussi bien dans les dessertes africaines qu’internationales. De cette convergence aéronautique sous-régionale, il est espéré un certain nombre d’avantages dont le développement de l’outil de production, l’application de tarifs réfléchis en commun, l’adoption d’actions commerciales et promotionnelles communes, la pérennisation des vols long courrier, l’ouverture de nouvelles dessertes intercontinentales (notamment vers le Moyen-Orient), l’optimisation de l’utilisation des avions loués, le renforcement de la coopération inter-compagnies sous-régionales au travers des contrats...

En attendant l’avènement de ce réseau d’envergure, Air Burkina à travers CELESTAIR ne ménage aucun effort pour réussir la desserte parisienne qui constituera plus tard une expérience à partager avec les autres compagnies de la sous-région qui voudraient bien le rejoindre dans l’aventure. Pour le moment, on ne peut pas encore parler de rentabilité, l’ouverture de la ligne étant récente. Seulement un taux de remplissage d’environ 50%.

Mais selon le président du conseil d’administration de Air Burkina, Mamady Sanoh, "l’avenir est prometteur". Et de l’avis du représentant de l’agence Air Burkina à Paris, Daniel Hoppe, en ciblant beaucoup plus la clientèle des ONG, des petites et moyennes entreprises (en plus bien sûr de sa politique tout public) il ne fait l’ombre d’aucun doute que CELESTAIR se forgera à la force du poignet une renommée et une rentabilité. Surtout qu’il offre un service d’excellente qualité et à un coût attrayant. Il reste entendu que le secteur est très concurrentiel. Mais gageons que CELESTAIR saura s’imposer et imprimer ses marques à la hauteur des attentes et des préoccupations du marché.


Air Burkina en chiffres

- Privatisation en février 2001 et reprise par le consortium AKFE/IPS du réseau Aga Khan de développement.

- Capital : 3,5 milliards de F CFA répartis comme suit :

* Groupe Aga Khan : 86%

* Etat burkinabè : 14%

- Une flotte composée d’un Fokker 28 MK 4000 (consacré aux dessertes africaines) et d’un Airbus A 319, depuis l’ouverture vers l’intercontinental.

- Depuis la privatisation :

* Plus de 100 000 passagers par an

* 7 destinations sous-régionales desservies

* 1 destination intercontinentale

* 3 000 vols environ

* 3 200 heures de vol

* Plus de 8,5 milliards de chiffre d’affaires

* 142 agents permanents

* Une ponctualité et une régularité soutenue

* Une infortisamation des services

* Un site Internet avec la possibilité de paiement en ligne

* Une agence à Paris composée de 4 agents

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 juin 2005 à 18:01, par Djibson En réponse à : > Air Burkina/CELESTAIR : A la conquête du "ciel de Paris"

    Après lecture des données sur la compagnie Air Burkina, en marge du texte du début, plusieurs interrogations viennent à l’esprit. Cette compagnie ne court-elle pas au casse-pipe surtout lorsqu’on porte un regrard sur sa consoeur moribonde " la CAMAIR" ou bien encore "AIR GABON " à l’agonie ? N’est-ce pas cette même volonté de conquérir des parts de marchés sur des lignes internationales, - il ne faut pas se le cacher la désserte européenne- qui l’a précipitée dans le gouffre que l’on connait aujourd’hui ? A ce propos, il serait intéressant de questionner les quelques journalistes qui ont séjourné récemment au Cameroun dont le site Lefaso.net a publié un article. En effet, pour le commun des mortels, pouvoir quitter de nos jours une des capitales des pays de la zone CEMAC (communauté des pays de l’Afrique centrale) pour une autre à presqu’1h30 de vol d’oiseau nécessite toute une journée si ce n’est deux à trois jours. Si l’on fait exception des retards considérables (plus de 3 heures parfois) ou des annulations pures et simples, chacun des vols fait au minimum deux escales avant d’arriver à destination. Initule de préciser que toute la flotte de ces compagnies a été retirée. On y trouve de nos jours sur ces lignes de vieux avions et des pilotes de l’europe de l’Est, comme si depuis que nos frères font des mathématiques, personne n’est parvenu à piloter un avion ! Mon séjour du 5 au 12 juin dans cette sous-région m’a permis de faire ces constats. Conséquences d’une mauvaise gestion pourrait-on y penser. Mais à mon avis, "voir plus grand que son ventre" comme nous le disons chez nous en Afrique conduit irrémédiablement à de tels résultats. Pourtant, plus qu’une réussite nationale, la CAMAIR était la fierté de tous les pays de cette sous-région. La chutte vertigineuse de CAMAIR n’est pas sans rappeler la défunte compagnie multinationale AIR AFRIQUE. Inutile d’épiloguer la-dessus. Des tonnes d’encres ont coulé la-dessus.
    L’Afrique souffre en effet de vision réaliste sur la gestion d’un système aussi complexe que le domaine aérien. C’est un bourbier inextricable pour les pauvres voyageurs que nous sommes, à la recherche de vols moins chers. Mais en réalité savons nous combien coûte la location des avions ? Ou bien savons nous seulement que la plupart des avions en Afrique ne sont qu’exploités et que dès qu’un problème de trésorerie survient, la compagnie est obligée de les rendre à qui ne je sais ? My God ! Savons nous seulement ce que coûte à de petites compagnies telles que les notres de se poser à Roissy ou à Orly ?
    Les compagnies Africaines qui exploitent les lignes européennes doivent en effet jongler sur de telles réalités commerciales pour pouvoir appâter les cliens avec des petits prix. L’idée de faire la COUR aux ONG comme stipulé dans le texte en référé fait en effet sourir. Car, dans ce domaine de concurrence féroce (cf. la bataille sans merci entre AIRBUS et BOING au récent salon du Bourget à Paris), le tout ce n’est pas d’appâter. Encore faut-il savoir fidéliser. Or même pour "une femme" comme on le sait dans nos tropiques -et même ailleurs-, il faut savoir la dorloter. Ce qui représente aussi un coût énorme. C’est dans ce petit créneau en effet que s’engouffrent les multinationales comme AIR FRANCE récemment "mariée" à la compagnie KLM (Norvège) et membre de SKY TEAM qui regoupe une pléiade de compagnies nationales : American Airlines, Luftansa, Singapour Airlines, etc. Eh oui, mondialisation oblige ! "Il n’ y a donc pas match" ! comme on le dit du côté de nos voisins de la côte d’Ivoire. AIR FRANCE nous a fait mal du temps d’AIR AFRIQUE, et continue de monopoliser les lignes longs courriers de notre continent, avec la bénédiction de nos chers états. Qu’y a t-il en retour ? Juste quelques emplois, la garantie de poposer une régularité des vols (ils viennent et repartent parfois avec des avions presque vides) et des perdiems en guise de taxes d’aéroport. Mais faute de mieux, que peut-on faire dira t-on !
    Certes, chercher à se developper est une nécessité pour toute entreprise humaine au risque de disparaître. Mais, il convient d’être prudent et savoir prendre en compte les différentes mésaventures énumérées plus haut. A part les compagnies kényannes et sud africaines, aucune compagnie africaine digne de ce nom n’exploite la vaste étendue du ciel africain. Il faut ajouter à cette liste resteinte la RAM (royal Air Maroc) qui détient des parts des parts de marchés sur AIR Sénégal et s’apprète à fagociter le "blues" des pays de la CEMAC : bientôt le bébé "AICEMAC". Le premier vol avait été prévu le jeudi dernier sur Douala au Cameroun. Pourtant, la quasi totalité de ces pays ont du pétrôle et peuvent à eux seuls (cameroun, Congo Brazza, Gabon et le "magistral Congo Kinsasha" nourrir toute l’Afrique (agriculture of course !).
    Si Air Burkina connait une parfaite santé de nos jours grâce à l’argent frais du Groupe AGAh Khan, engager ce symbole du pays des hommes intègres dans une aventure "au dessus de la tour Montparnasse" par CELESTAIR n’est-il pas risqué ? Monsieurs les journalistes, après le tour de charme parisien, à vos plumes. Par contre, j’espère qu’elles n’ont été alourdies par le marketing "façon Agah Khan" ? Encore une question. Les bulles de champagne peuevent parfois jouer des tours à nos millards de neuronnes.
    Mais au fait-il n’avais-je pas décalaré au début de mon propos que ce ne sont que des questions que je voulais poser ? Sorry, but wait and see.

    • Le 25 juin 2005 à 11:15 En réponse à : > Air Burkina/CELESTAIR : A la conquête du "ciel de Paris"

      Je suis plus optimiste à condition que la gestion de la compagnie soit saine, en effet, il n’ y a pas de raison que les autres réussissent plus que nous . La différence, c’est juste la rigueur de la gestion et des prestations de services. En revanche, je déplore que des journalistes aient accepté ce genre de chose au point d’en écrire des articles là dessus de la sorte. Les journalistes sont sensés être objectifs dans la description des faits pour ne dire que cela, et en acceptant cette forme de "corruption", pouront ils un jour informer leur public sur des faits objectifs sur Air Burkina, il n’ ya rien sans rien.

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