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Lancement de la campagne agricole 2005-2006 : priorité à la lutte antiacridienne

Publié le mardi 7 juin 2005 à 12h26min

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Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo a procédé, samedi 4 juin 2005, au lancement officiel de la campagne agricole 2005-2006 à Gorom-Gorom (Oudalan).

Placée sous le thème de la lutte antiacridienne afin d’assurer le développement des productions agricoles, la cérémonie a été l’occasion pour le ministre de faire le bilan de la campagne précédente et les mesures à prendre pour la réussite de celle qui commence.

"Lutte contre le criquet pèlerin pour la sécurisation de nos productions agro-sylvo-pastorales", c’est sous ce thème qu’a été lancée officiellement la campagne agricole 2005-2006. Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo justifie ce thème par le désir de marquer "notre détermination à vaincre le péril acridien et assurer le développement de nos productions agricoles". En cette matinée du 4 juin 2005 où une pluie battante arrosait tout le Sahel, le ministre a fait le bilan de la campagne écoulée, marquée par une pluviométrie insuffisante et l’attaque acridienne.

Du coup, plusieurs spéculations n’ont pas pu boucler leur cycle végétatif dans toutes les régions agricoles du pays à l’exception de celles des Cascades, du Sud-Ouest, du Centre-Sud et du Centre-Est. Le bilan de la production céréalière nationale de la campagne écoulée fait par Salif Diallo révèle une estimation de 2 901 973 t contre 3 564 281 t la campagne 2003-2004, soit une baisse de 19%.

Néanmoins, le ministre atteste que le bilan céréalier définitif dégage un excédent de 430 000 t. Excédent lié selon lui, à la forte proportion des stocks de fin de campagne précédente au cours de laquelle près d’un million de tonnes d’excédent avaient été enregistrées. Nonobstant cet état de fait, le ministre est conscient de l’impact cumulé de la sécheresse et de l’invasion acridienne sur les productions agricoles.

L’évaluation de cet impact "fait ressortir un déficit céréalier de 60% sur l’ensemble de la région agricole du Sahel". Les pertes de productions sont évaluées à 59 982 t de céréales et 4 535tg de niébé. Le gouvernement n’est pas resté passif face à cette situation.

Il a réagi "promptement" selon Salif Diallo en procédant à "la distribution gratuite, dès novembre 2004, de 500 tonnes de vivres aux provinces du Soum, de l’Oudalan et du Séno, la vente à prix social de 2000 tonne,s puis de 7373 tonnes de vivres aux populations des huit provinces (Sanmatenga, Loroum, Namentenga, Gnagna, Yagha, Oudalan, Soum, Séno) touchées par le péril acridien.

20 000 producteurs et agents mobilisés pour la lutte

Pour mener à bien la lutte antiacridienne et assurer la durabilité des actions, la Banque mondiale a été sollicitée en appui par le Burkina Faso à travers le Projet de lutte contre le criquet pèlerin et la restauration des productions agricoles. A cet effet, le ministre a affirmé que le programme d’activité de ce projet pour la présente campagne prévoit la mobilisation et la formation de plus de 20 000 producteurs et agents pour la lutte. Ce projet d’un montant de 4 milliards de francs CFA a une durée de quatre ans.

Objectif : éradiquer les infestations du criquet pèlerin en vue de contribuer à l’accroissement des productions agropastorales et assurer ainsi la sécurité alimentaire. Le ministre Salif Diallo a saisi cette occasion pour lancer à l’endroit des producteurs du Burkina que "les résultats de la campagne ne doivent nullement nous décourager, mais plutôt nous amener à redoubler d’effort pour surmonter les multiples entraves".

Ainsi, pour cette année agricole qui commence, le Burkina, afin de réduire l’insécurité alimentaire et le niveau de pauvreté des populations, a opté pour la spécialisation régionale en identifiant pour chaque région agricole, les filières porteuses à développer. Les spéculations retenues sont l’arachide, le sésame, le soja et le niébé. Cette spécialisation régionale est basée sur la multiplication des semences R1 dans les fermes semencières et chez les producteurs individuels au cours de la campagne 2005/2006.

La mise en œuvre des objectifs de production par région au cours de la campagne 2006-2007 et pour le niébé, l’intensification de la production qui se poursuivra dans toutes les régions font partie de la stratégie. D’ores et déjà, le ministère de l’Agriculture a mis 10 tonnes de semences de base à la disposition des différentes régions, selon Salif Diallo. Aussi, 490 tonnes de semences de mil, de maïs, de niébé et 5 tonnes de semences d’anacardier seront distribuées aux producteurs.

La question de l’eau

Afin de contribuer à une meilleure disponibilité de l’eau pour les producteurs du Sahel les prochaines années, le ministre a affirmé que des actions ont été entreprises. Notamment, le lancement des travaux de l’aménagement du barrage d’Andékanda dans le Lorum très prochainement la réfection du barrage de Bani en cours, les études des barrages de Bouqué, Baraboulé qui sont terminées, celles de Pobé Mengao en cours.

Le ministre a laissé entendre aussi que le contrat d’étude du grand barrage de Bambakari (près de 20 millions de m3 d’eau) à Tin-Akof est en cours d’approbation. Quant à l’approvisionnement en eau potable de la ville de Déou, Salif Diallo a révélé qu’il sera une réalité dès la fin de l’hivernage. "L’aboutissement de tous ces projets permettra aux producteurs d’améliorer qualitativement et quantitativement leurs productions et leurs revenus", dixit Salif Diallo.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)
Sidwaya

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