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Humeur : Du racisme à Marina Market ?

Point de vue

Publié le lundi 10 août 2015 à 06h00min

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Humeur : Du racisme à Marina Market ?

Le 7 aout 2015, j’ai été victime d’un cas de racisme à Marina Market face Ciné Burkina. Même si je n’ai rien contre l’entreprise, j’ai mal au cœur que les deux libanais présents au comptoir n’eurent point la décence de demander pardon au nom du personnel mais de me dire d’aller me plaindre auprès du directeur.

L’esclavagisme a été aboli il y a de cela des siècles, mais il se trouve qu’il y a encore des noirs qui se veulent encore sous cette plaie. En fait, en me rendant à Marina Market le 7 août 2015, je ne m’attendais point à tomber sur des personnes d’une certaine mentalité. Ayant devant moi un véhicule tout terrain d’un expatrié, je tempère que celui-ci gare avant de m’avancer pour raison de priorité. Après que le parkeur du jour ait trouvé de la place pour ce dernier, il retourne s’assoir me lançant seul à mon sort. Je décide donc de garer juste à côté de la sortie devant un véhicule.

« Monsieur, vous n’avez pas le droit garer ici, il y a de la place dehors pour vous faranfi, (Noirs) » me lance-t-il. Je lui fais savoir que malgré ma peau noire, je suis un client mais que nenni, monsieur veut que je libère les lieux et aille garer devant le Ciné Burkina. Devant mon refus catégorique, monsieur me laisse et va chercher de la place pour de nouveaux clients. Une connaissance qui passait m’interpelle et me demande de garder mon calme. Un expatrié qui avait suivi la scène me demande de me calmer et de ne point tenir compte des propos du parkeur. Une fois à l’intérieur, j’explique le début de la scène à l’ami en question qui demande de racheter la bagarre.

Entre temps, une personne âgée était venue m’aider à mieux garer. Mais ayant fini mes achats, j’ai voulu faire comprendre aux responsables à la caisse ce qui m’était arrivé au parking. Une des caissières appelle un libanais. Quel ne fut ma surprise quand il sorti cette question « C’est un libanais qui a garé devant vous ? », « si c’est pas un libanais et c’est un client blanc qui était devant vous c’est normal ». Je me dis que son niveau de français ne lui permettait de comprendre que son parkeur me dise d’aller garer dehors parce que je suis noir. Mais le monsieur ne voulait rien comprendre et va expliquer à son collègue et après concertation, les deux me disent d’aller voir le directeur si je le voulais.

Voyant que le directeur n’était pas dans son bureau, on me demande de partir comme un mal propre. Un client qui se reconnaitra sans doute dans le présent récit m’appela de côté et me proposa de laisser tomber et de partir. « Le monsieur-là prêche dans le désert » pouvait-on entendre au niveau des caisses mais l’on ne saurait si ce sont les caissières ou les clientes, toujours est-il que c’était une voie féminine.

Au regard du fait que deux libanais présents au niveau des caisses n’estiment pas que les propos de leur parkeur du jour était à caractère raciste ;
  considérant les propos du parkeur « il y a de la place dehors pour vous farafin » car estimant qu’il avait l’aval de ces supérieurs ;
  je dénonce cette manière d’agir que je considère comme du racisme. Si j’étais de race blanche, j’aurais eu un interlocuteur compréhensif et même des excuses après mon coup de gueule dans la salle.

Si le Burkina Faso est vendu aux libanais, alors il faudra le rebaptiser.
Je le répète, je n’ai rien contre l’entreprise car elle contribue d’une manière ou d’une autre à l’essor de mon pays mais ce qui me déchire le cœur, c’est le manque de professionnalisme de son personnel. Que l’homme noir traqué comme un malsain ailleurs ait un peu de dignité dans son propre pays et que les vassaux comme ce parkeur et les deux libanais à la caisse soient bannis d’un monde où les Hommes vivent égaux.

Dimathème

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