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Arrivée des dépouilles des victimes du crash d’avion : Larmes et tristesse à l’aéroport de Ouagdougou

Publié le mardi 13 janvier 2015 à 22h55min

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Arrivée des dépouilles des victimes du crash d’avion : Larmes et tristesse à l’aéroport de Ouagdougou

C’est ce mardi 13 janvier que les restes des victimes du crash de l’avion d’Air Algérie sont arrivés à Ouagadougou. 17 restes et de la cendre de l’incinération (à la demande d’une famille), ce sont au total 18 restes qui sont arrivés dans des cercueils. Ces dépouilles ont été accueillies par de nombreux parents, amis et invités. C’était à l’aéroport international de Ouagadougou.

L’arrivée des dépouilles était prévue pour 15 heures et dès cette heure là, la vaste cour abritant les services du fret de l’aéroport international de Ouagadougou grouillait déjà de monde. Les chaises prévues pour accueillir les parents, amis et invités étaient en nombre insuffisant pour la foule qu’il y avait. Dans la cour de l’aéroport, Maître Halidou Ouédraogo, le Président de l’Association des parents des victimes du crash en tête à tête avec un de ses proches, les autorités militaires déjà en place avec en tête le Général Gilbert Diendéré, Président de la cellule de crise créée au lendemain du crash, et à côté, les journalistes en gilets réfléchissants pour la circonstance. De petits groupes de causerie naissent ça et là, en attendant l’arrivée de l’avion. 15h 23 l’avion est sur notre sol. Il roule sur le tarmac de l’aéroport et quand il se stabilise quelques minutes après, c’est le Général Diendéré qui y va avec deux de ses proches et s’y engouffre. 15h 37, le porte-char du Génie militaire habillé en violet et blanc est à la manœuvre. Il faut trouver la posture qui permette de charger au mieux les cercueils. Dans l’entre temps, les parents et représentants des parents ont pris place sur le tarmac. Tous en gilets réfléchissants (C’est l’une des consignes de sécurité ici). Quand le général revient de l’avion, il leur serre la main individuellement et prend place à côté d’eux. Pour la séquence suivante, les photographes et autres cameramen sont priés de se retirer. Nous devions donc rejoindre les autres dans la cour à l’extérieur de l’enceinte de l’aéroport. Le Général Diendéré le disait au point de presse tenu à cet effet il y a 24 heures, « Nous ne souhaitons pas que vous présentiez les corps en train d’être déchargés. C’est pour ne pas choquer certaines sensibilités. » Nous devons donc attendre dehors. Comme les autres. Il est 15heures 48.

« Mon fils est parti »

Certains des invités sont assis comme le Général Honoré Nabéré Traoré, Ex Chef d’Etat- major général des Armées et depuis peu conseiller à la Présidence ; ou encore Chrysogone Zougmoré le Président du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). D’autres sont débout comme le Commandant Ouongo de la Police Municipale, le téléphone portable comme parfois vissé à l’oreille ; ou encore Tolé Sagnon, cette figure bien connue du mouvement syndical burkinabè. Si entre nous journalistes certains esprits taquins nous tenaient en haleine, l’ambiance ici est tout autre. Très peu de visages autorisent le moindre sourire. Normal puisque beaucoup attendent des proches arrachés à leur affection. 16h 15, un soldat du Génie militaire- reconnaissable à sa tenue bleue- arrive avec dans la main le drapeau national dans un sachet. Il passe avec succès le test du détecteur de métaux et file au pas de course dans la cour. Il en ressort peu de temps après. 16heures 19, photographes et cameramen sont à nouveau invités à entrer pour les prises de vue. On devine aisément que les cercueils ont été sortis de l’avion et disposés sur le porte- char. Le véhicule peut alors amorcer sa sortie. C’est là que nous apercevons le Premier ministre Yacouba Isaac Zida qu’accompagnaient plusieurs membres de son gouvernement. Lorsque le porte- porte arrive à la hauteur du public, il est demandé à tous d’observer 03 minutes de silence…Après quoi certains cris qui se faisaient discrets, ont commencé à monter. « Mon fils est parti », répétait cette dame en pleurs que d’autres- en larmes elles aussi- essayaient à leur façon de consoler. « Ma maman ! », criait invariablement cette jeune fille, la trentaine environ. Dans la douleur, le cortège devait poursuivre son chemin. Direction la maison de la culture Jean Pierre Guinguané où une veillée de prière est prévue ce mardi nuit, avant l’enterrement mercredi dans la matinée.

En rappel, l’accident de l’avion d’Air Algérie survenu le 24 juillet en territoire malien a fait 116 morts dont 28 burkinabè. Sur les 116 passagers tués, seuls les restes d’un algérien n’ont pas été identifiés. Sur les 28 victimes burkinabè, certaines familles, notamment celle résidant en France (c’est le cas de beaucoup de Franco- Burkinabè) ont souhaité que les restes de leurs proches soient enterrés en France. De même, les restes de certains libanais qui avaient la double nationalité (Burkinabè et Libanais) ont été rapatriés au Liban pour y être inhumés. Seules deux familles ont souhaité que les restes de leurs proches soient rapatriés le 15 mars prochain.
Samuel Somda

Le Général Gilbert Diendéré, Président de la Cellule de crise

A propos de l’opération d’identification
« Sur le terrain c’est vrai, on n’a pas vu grand-chose mais on a collecté tout ce qu’il y avait comme reste humain. Tout ce qui était encore indentifiable a été transféré à Paris pour subir l’analyse ADN de façon à pouvoir donner à chaque partie de corps qu’on a récupérée, un nom. Ce sont ces parties là qui ont été identifiées formellement comme appartenant à tel ou à tel, et ont été mises dans des cercueils. Pourquoi un cercueil ? Tout simplement pour donner une dignité à chaque corps. »

A propos de la suite de l’enquête technique

« L’enquête technique continue. Nous avons d’ailleurs envoyé il n’y a pas très longtemps nos représentants qui sont dans la commission à Paris, afin qu’ils puissent continuer à étudier les éléments qui pourraient entrer dans ce cadre. Cela n’est pas encore terminé. Mais comme nous vous l’avons dit aussi, l’enquête technique pourrait prendre beaucoup de temps. En tout cas on n’envisageait pas moins d’une année pour pouvoir terminer cette enquête technique- là. »

Samuel Somda
Lefaso.ne

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Messages

  • la nation entière vous soutien paix aux âmes des disparus

  • Seigneur Dieu d amour et de misericorde prend pitie de tes enfants arraches a l affection des siens ! Accorde leur le repos eternel et que la lumiere de ta face les illumine ! Console les coeurs meurtris et donne l Esperance a tous ceux qui pleurent ! Reposez en paix .

  • De tout coeur avec les familles endeuillées lors du crash.
    Que leurs chers défunts reposent en paix sur la terre libre du Burkina.

  • Je me joint aux familles des victimes pour pleurer la disparition de leurs proches. Paix à leurs âmes.

  • que leur âme repose en paix

  • j’ai des larmes aux yeux. Que le tout Puissant Seigneur dans sa miséricorde console les parents des victimes. Paix aux âmes des disparus.

  • Mon Beau et mon Homo RIP... que la terre du BURKINA FASO vous soit légère.
    De la haut intercédez pour apaiser nos cœurs et nous donner le courage d’affronter les événements de la vie. En union de prière avec toute les familles endeuillés.

  • Quelle tristesse !!!! Paix à vos âmes et que la terre du Burkina vous soit légère. RIP

  • RIP Puisse le tout puissant, consoler vos famille

  • Paix aux âmes des défunts, que la terre vous soit légère et que le seigneur vous accueille dans sa miséricorde. Amen

  • Paix à vos âmes ! Union de prières !

  • et si en sus, si ce n est déjà envisagé, on érigeait sur les lieux du sinistre une stèle , avec inscription des noms des victimes.
    Nous leurs souhaitons un repos et le benéfice de. la grâce du Seigneur Dieu..

  • Madame Martine Sandiwidi/Bikienga, j’ai une pensée particulièrement très forte en ce jour ! à toutes les familles endeuillées, puisse DIEU soit votre consolateur, qu’il vous donne la force et le courage de pouvoir continuer à vivre, et qu’il vous protège ! reposez en paix !

  • PAIX A LEURS AMES

  • Si ce crash d’avion n’est pas naturel,DIEU punira les auteurs,
    vue, vue de ce que l’ancien régime est capable,moi ma conscience me dit qu’il y’a du floue dans ce crash.
    De toutes les façons l’on peut chapées à la justice des Hommes mais pas à la justice de DIEU. Beaucoup de courage aux familles endeuillées.
    PAIX AUX ÂMES DES DÉFUNTS !!!

  • REPOSEZ EN PAIX. QUE DIEU DANS SA GRANDE MISÉRICORDE VOUS PARDONNE ET VOUS ACCUEIL DANS SON ROYAUME. COURAGE AUX FAMILLES ENDEUILLÉES QUE DIEU VOUS CONSOLE ET VOUS DONNE LA FORCE DE SUPPORTER CES PERTES.

  • Je formule le souhait que le temps apaise les éprouvés de cette catastrophe et je voudrais y contribuer par ce poème/ Il s’agit en fait d’une troisième production qui m’a été inspirée par le dramaturge Boubacar Dao.

    AH5017 : De sable, d’argile et limon
    (À la mémoire des victimes du vol Air Algérie, Ouaga –Alger. 14/01/2015, Jour de l’inhumation.)
    Cyclopes debout au tréfonds de l’harmattan
    Devant le vestibule ocre des aïeux
    Nous nous tenons chancelants de douleur
    Les genoux cagneux par l’abandon
    La voix enrouée des pleurs revenus
    Ce vent perfide nous éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Voici le temps des funérailles
    Voici le temps du warba et des beuveries
    Voici le temps de la parenté et de la plaisanterie
    Le temps des pactes renouvelés
    Celui des étreintes et des vœux
    Celui des initiations et des hommes nouveaux
    Ce vent perfide nous éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Pères ! Ils sont devant nous exposés
    Leur catafalque est un pont métallique
    Aussi dur et froid que l’oiseau éparpillé
    Qui nous les a cachés dans ces boîtes de bois
    Nous ravissant leurs visages tant aimés
    De quelles oreilles écouteront-ils
    Le balafon du bir qui ne retentira pas trois jours
    Et aucun parent à plaisanterie pour lâcher un lazzi irrévérencieux
    Ce vent perfide nous éborgne éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Frères et sœurs, parents et amis
    Quelle main serrer
    Sur quelle épaule sangloter
    Nos morts sont enfin là
    Leurs poussières sableuses
    Iront
    À l’argile du bas-fond de nos cœurs
    Mouillées des calebassées fraîches de la nation
    Nos morts-limons sont enfin là
    Apprêtés pour le ventre de notre terre
    Ce vent perfide nous éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Tenez la couverture chaude de nos mains sur le cœur
    De nos voix en chansons pour jeux d’enfants
    De voix en récits aux enfants du futur
    Nous couverture
    Eux nous attendant
    Enfin tranquillisés
    Sid-Lamine SALOUKA
    Société des Auteurs, Gens de l’Écrit et des Savoirs
    “”

  • En hommage aux victimes et à ceux qui sont privés de leur affection, je voudrais dédier ces poèmes. Je pense particulièrement à la famille Somda de Bobo que je ne connais pas. Mais, quelques jours avant le drame, j’ai rencontré un couple venu du Ioba à moto pour assister à un cinquantième anniversaire de mariage. Celui des parents d’un monsieur qui était venu de France et qui est resté dans le crash.
    Ces poèmes ont été inspirés par le premier que le dramaturge Boubacar Dao a écrit sur ce sujet. Qu’ils contribuent à apaiser ceux qui souffrent mais qu’il participent à se rappeler les disparus. Très longtemps.

    AH5017 : De sable, d’argile et limon
    (À la mémoire des victimes du vol Air Algérie, Ouaga –Alger. 14/01/2015, Jour de l’inhumation.)
    Cyclopes debout au tréfonds de l’harmattan
    Devant le vestibule ocre des aïeux
    Nous nous tenons chancelant de douleur
    Les genoux cagneux par l’abandon
    La voix enrouée des pleurs revenus
    Ce vent perfide nous éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Voici le temps des funérailles
    Voici le temps du warba et des beuveries
    Voici le temps de la parenté et de la plaisanterie
    Le temps des pactes renouvelés
    Celui des étreintes et des vœux
    Celui des initiations et des hommes nouveaux
    Ce vent perfide nous éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Pères ! Ils sont devant nous exposés
    Leur catafalque est un pont métallique
    Aussi dur et froid que l’oiseau éparpillé
    Qui nous les a cachés dans ces boîtes de bois
    Nous ravissant leurs visages tant aimés
    De quelles oreilles écouteront-ils
    Le balafon du bir qui ne retentira pas trois jours
    Et aucun parent à plaisanterie pour lâcher un lazzi irrévérencieux
    Ce vent perfide nous éborgne éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Frères et sœurs, parents et amis
    Quelle main serrer
    Sur quelle épaule sangloter
    Nos morts sont enfin là
    Leurs poussières sableuses
    Iront
    À l’argile du bas-fond de nos cœurs
    Mouillées des calebassées fraîches de la nation
    Nos morts-limons sont enfin là
    Apprêtés pour le ventre de notre terre
    Ce vent perfide nous éborgne de sa froidure annuelle
    Mais où trouver une couverture

    Tenez la couverture chaude de nos mains sur le cœur
    De nos voix en chansons pour jeux d’enfants
    De voix en récits aux enfants du futur
    Nous couverture
    Eux nous attendant
    Enfin tranquillisés
    Sid-Lamine SALOUKA
    Société des Auteurs, Gens de l’Écrit et des Savoirs

    AH5017 : D’argile en argile (version 2’)
    (À la mémoire des victimes du vol Air Algérie, Ouaga – Alger)
    Dès la mousson rare, par les vents projetés,
    De l’œil du firmament au néant du cratère,
    Nos jus, éparpillés aux djinns de la clairière,
    Convoquent l’eau lustrale des lutins écrêtés.

    Notre catafalque de zombis pleins de sève,
    Bleu, se dresse à l’orée d’un vestibule blond
    Du Sahel. Nous sommes célestes postillons,
    Flocs de limon parfaits et vifs tessons de rêves !

    Sur nos corps sans baume, femmes, ne lâchez cri,
    Mais hissez nos stèles jusqu’aux rus des enfants,
    Mais lissez nos tombes dans vos torses vivants,

    Mais ouvrez grands les bras, jetez mille cauris !
    Gens, sortez nos refrains aux louanges subtiles :
    Revoilà les gouttes qui fécondent l’argile !

    Sid-Lamine SALOUKA
    Société des Auteurs, Gens de l’Écrit et des Savoirs

  • Je partage avec vous de tout cœur cette grande tristesse étant franco/burkinabè et ayant vécu 30 ans à Ouaga.
    Dany

  • MADAME LE SGA DE UO2 REPOSE EN PAIX

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