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Dissensions au sein de la communauté ivoirienne du Burkina : L’ambassadeur rompt son long silence

Publié le lundi 3 février 2014 à 01h02min

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Dissensions au sein de la communauté ivoirienne du Burkina : L’ambassadeur rompt son long silence

La cérémonie de présentation de vœux de la communauté ivoirienne s’est tenue vendredi 31 Janvier 2014 chez l’ambassadeur, Abdou Touré. Suite aux interrogations des journalistes présents à la manifestation, les souhaits de bonne année 2014 ont fait place à une occasion d’éclairer l’opinion publique sur les dissensions qui divisent des Ivoiriens vivant au pays des hommes intègres.

Les ivoiriens résidents au Burkina Faso se sont réunis chez leur ambassadeur, Abdou Touré, à l’occasion de la cérémonie de présentation de vœux 2014 le vendredi 31 janvier 2014.

Par la voix de du président par intérim de l’URECIB (Union des Ressortissants de la Côte d’Ivoire au Burkina), Mamadou Koné, ils ont exprimé leurs vœux de bonheur et de paix à son excellence Abdou Touré et ses proches. Ils lui ont également présenté des doléances dont le besoin d’assistance financière pour 3 cas sociaux à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Ce dernier après avoir salué ses compatriotes a répondu à leur souhaits en invoquant pour eux une année de santé qui, dit-il, est le socle de toute réalisation.

Acquis socio-économiques et politiques

Abdoul Touré n’a pas prononcé de discours pour cette fois, mais n’a pas manqué de révéler déjà quelques acquis socio-économiques et politiques notables en Côte d’ivoire pour l’année en cours. Selon l’ambassadeur « la Côte d’ivoire se porte de mieux en mieux ». À l’en croire, l’indice de sécurité est passé 3.8 en 2013 à 1.3 en ce début d’année, grâce à la politique de sécurisation engagée par le gouvernement Ouattara à travers le programme de vidéo surveillance des villes et bien d’autres actions. D’autres stratégies mises en place pour accélérer le compteur de l’économie ivoirienne aurait permis d’attirer à nouveau des investissements étrangers .En matière de réconciliation, des avancées significatives aussi ont été engrangées avec le retour récent de plus de 1200 ex-combattants loyalistes à l’ancien régime.

L’ambassadeur convaincu de l’issue pacifique de la crise burkinabè

Le diplomate s’est de toute évidence prononcé sur la situation politique au Burkina et s’est dit convaincu de l’issue pacifique, au regard de la responsabilité dont fait montre toute la classe politique (majorité et opposition). Il a en outre salué l’expression de revendication pacifique dont les Burkinabè ont fait preuve à la marche du 18 Janvier 2014.

Tout en précisant que l’occasion était fort inappropriée pour donner des explications sur son long silence face aux attaques ouvertes de François K. Touré, ex-président de l’URECIB, l’ambassadeur s’est prêté pour la première fois aux questions de la presse.

Pour rappel, l’ex président de l’URECIB a demandé via la presse le départ d’Abou Touré aux plus hautes autorités ivoiriennes et burkinabè. Il aurait également entrepris des actions en justice contre d’autres membres de l’association pendant les moments les plus chauds de la crise qui a secoué la communauté courant 2013. Selon Abdou Touré, les dissensions sont parties du don de 10 millions fait à la communauté ivoirienne par le président Alassane Ouattara, lors de sa première visite officielle en 2011. Il aurait remis la dite somme à François K. Touré en mains propres, séance tenante devant une foule de témoins dont le président lui-même. Mais, plus tard, suite aux plaintes des uns et des autres qui disaient n’avoir pas bénéficié du don du président, l’ambassadeur aurait interpellé François qui l’aurait rassuré sur l’utilisation transparente. Cependant, il apprendra plus tard que ce dernier a plutôt utilisé une bonne partie du don à des fins personnelles. Suite à ses prétendues malversations, François aurait été demi de ses fonctions par ses collaborateurs eux-mêmes à l’issue d’une assemblée générale. François par la suite s’attaquera dans la presse à l’ambassadeur et à d’autres collaborateurs qu’il accuse d’avoir commandité sa chute.

L’ambassadeur a justifié son long silence par le choix de ne pas se trainer dans la boue avec « un homme qui a l’âge de sa fille » et d’ajouter que des tiraillements par presse interposée n’auraient pas honoré la fonction qu’il occupe.

La version des membres du bureau actuel de l’URECIB

Des membres du Bureau actuel de l’URECIB en l’occurrence le président Mamadou Koné et son secrétaire général Charles O. Téhi se sont eux aussi exprimé sur le sujet. Ils ont présenté à la presse des documents de transactions financières censées prouver les malversations de leur ex- collaborateur. Des documents qu’ils comptent présenter avec d’autres preuves à la justice burkinabè le 17 février prochain. « François a retiré l’argent avec sa signature en compagnie d’un autre signataire qui n’est pas membre du bureau. Il a utilisé cet argent à son propre compte… Cette procédure est illégale car en principe c’est le trésorier ou son adjoint qui est habilité à faire de telles transactions. Il a aussi fait des emprunts à la banque au nom de l’URECIB sans aviser les autres membres du bureau. », a lancé Charles Téhi, appuyé par d’autres membres de l’association. La somme destinée à la cellule URECIB de Bobo-Dioulasso n’aurait jamais été perçue en totalité a ajouté Mamadou Koné. A la question des journalistes à savoir si d’autres solutions pacifiques n’existeraient pas pour mettre fin à « cette guéguerre communautaire » les responsables de l’URECIB actuels ont déclaré que toutes les voix de négociations avec François O. Touré pour le faire entendre raison ont échoué. Il a continué à intoxiquer la population ici, comme en Côte d’Ivoire par des déclarations mensongères. La seule issue maintenant, c’est la justice. D’ailleurs, le seul problème de la communauté, c’est François et un petit groupe d’amis, sinon ici, ce soir, comme vous voyez tous les couches et groupes de la communauté Ivoirienne sont présents et il n’y a aucun problème entre nous », a conclu Mamadou Koné.

Arba Monique Nadembega (Stagiaire)

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Vos commentaires

  • Le 3 février 2014 à 12:51, par Jojo En réponse à : Dissensions au sein de la communauté ivoirienne du Burkina : L’ambassadeur rompt son long silence

    "A César ce qui est à César..."
    Que chacun des antagonistes fournisse ses documents nécessaires à la Justice burkinabe et lui laisse faire son travail.
    Que chacun des antagonistes soit clair, sincère, honnête et puisque nous sommes au Burkina, que chacun soit INTEGRE. Mais faut-il que chacun comprenne le sens du mot INTEGRE. Car "la paix n’est pas vains mots, c’est un comportement", nous enseignait feu le Président F. H. Boigny.

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