Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Alimata Compaoré fait partie de ces personnes qui vendent cher l’image de la femme burkinabè à l’étranger. Avec son véhicule, elle fait le tour des villes françaises et européennes pour promouvoir et vendre des produits « made in Burkina » notamment le beurre de karité.
La venue d’Alima Compaoré à Lyon commence par un mariage. Elle a, en effet, rejoint son époux qui y vivait déjà. En milieu inconnu, la jeune fille n’aura cependant pas du mal à s’intégrer. Mais encore adolescente, elle devrait apprendre à être une femme au foyer, à se battre pour subsister, et à faire face aux réalités de la vie à l’occidentale. Elle a dû s’armer de courage pour affronter le changement. Changement qu’elle a pu supporter grâce, a-t-elle dit, à de bonnes volontés mais aussi avec le soutien de son conjoint. « Mon intégration en France n’a pas été dure. A l’époque, les choses n’étaient pas aussi difficiles et les gens étaient ouverts. On se passait les informations, et nous tenions régulièrement des rencontres », se souvient-elle. Des belles rencontres entres immigrés africains au cours desquelles elle eut « vent » d’un offre d’emploi. Elle va être acceptée comme femme de ménage chez un couple français. Limitée par son niveau d’étude (au Burkina, elle avait arrêté ses études en classe de CM2), Alima constate la nécessité de s’inscrire dans une école pour rehausser son niveau en français afin de pouvoir bien lire et écrire mais aussi de mener à bien son travail. Mais en Europe plus que partout ailleurs rien n’est gratuit. « J’ai dû travailler pour payer mon école. Après deux ans de formation,il fallait arrêter les cours. Je devais m’occuper de mon enfant. Ce qui n’était facile, sans compter le climat encore plus dur pour une sahélienne » dit-elle.
Une remise à niveau qui ouvre des « portes »...
Grâce à sa persévérance, elle obtient un autre emploi, mieux rémunéré dans un centre social à Villeurbanne, une « ville » de Lyon. Là-bas, elle va s’occuper des enfants. Elle va également s’essayer à l’hôtellerie pendant un an. Un couple français l’aide à trouver un poste dans le laboratoire Pasteur Merlier. « Cela m’a beaucoup booster », se rappelle-t-elle. Alima y travaille pendant 6 ans jusqu’à ce qu’un accident de circulation l’ handicape dans son ascension.
L’accident déclencheur de la passion pour le commerce
« J’ai été victime d’un accident grave qui m’a handicapé pendant un an. Je suis repartie au Burkina pour des soins. Il fallait penser à quoi faire. J’ai pris 100 paniers en feuille de rônier pour amener en France que j’ai vendu en moins de deux heures dans un marché à Lyon », confie-t-elle. Tout serait donc partie de là. En plus des paniers, elle pense à d’autres objets d’art comme les masques, les djembés, des bogolan... pour les revendre en Europe. « Ça s’achetait comme de petit pain », argue-t-elle. Un commerce qui ne durera que 10 ans. « Que faire alors ? Et pourquoi pas le beurre de karité et ses dérivés ? » S’est-elle interrogée. Et, depuis c’est ce commerce que mène dame Alima Compaoré. En plus des marchés français qu’elle sillonne, elle vend aussi en Italie, en Allemagne, en Espagne, en Belgique...
Avoir un moral de fer pour s’imposer
Une femme doit toujours avoir un moral très fort pour pouvoir s’imposer. Les idées reçues et les préjugées ne manqueront jamais où que l’on se trouve, et quoi que l’on fasse. « Ce n’est pas un bon produit. L’hygiène n’y ait pas. D’ailleurs, d’où venez-vous ? Comment vous faites pour venir en Espagne ? », sont entre autres déclarations qu’elle entend tous les jours dans les marché. Les concurrences déloyales, les sabotages ne manquent pas n’ont plus. Les larmes aux yeux, elle a rendu hommage à une grande dame tchadienne Jeanne Dahane, à qui elle lui doit son courage.
« si j’avais fait des études… »
A la question de savoir si elle reconnaît avoir réussie dans le commerce, la réponse est toute affirmative. « Oui, je peux bien dire que le commerce me va bien. Mais il y a tout de même quelques regrets car j’ai ouverts plusieurs commerces au Burkina comme un salon de coiffure, un restaurant, un magasin de vêtements et de sac qui n’ont pas marché. Je me suis donc retournée vers la France où j’ai ouvert un magasin de vente de beurre de karité. Je participe en outre à des foires en France, en Belgique, en Italie, en Espagne ».
Le plus grand regret d’Alima est de n’avoir pas pu continuer ses études, car dit-elle : « je reste convaincue que si j’avais fait des études, j’allais réussir encore plus dans le commerce ».
Pour elle, la femme : « c’est l’amour qu’elle peut porter pour ses enfants. Aussi, doivent-elles avoir les mêmes chances d’éducation que les garçons, parce qu’une femme qui a un bagage intellectuel réussira toujours mieux qu’un homme ».
Quant au regard de la société française sur les femmes burkinabé, il reste toujours positif. « Les burkinabé de façon générale et les femmes en particulier sont des travailleurs. Elles sont bien appréciées pour leur dévouement au travail », a-t-elle confié. Elle invité toutes les femmes à s’unir pour relever les défis de la réussite.
Bassératou KINDO
L’Express du Faso
Vos commentaires
1. Le 29 novembre 2013 à 07:54, par LE VRAI BOBOLAIS En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
je pense qu’il faut arrêter de nous baratine avec ce genre de reportage, tout burkinabe homme comme femme sont dévoué au travail . N’importe quoi ?
2. Le 29 novembre 2013 à 07:54, par LE VRAI BOBOLAIS En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
je pense qu’il faut arrêter de nous baratine avec ce genre de reportage, tout burkinabe homme comme femme sont dévoué au travail . N’importe quoi ?
Le 29 novembre 2013 à 21:21, par Amidou En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Bonsoir mon frère,
Je ne vous connais pas Mr Le Vrai Bobolais, mais j’ai du respect pour vous. Si vous avez fait de belles choses comme Alima au Burkina ou ailleurs, merci de partager cela avec nous. Ce serait profitable et plus noble que de poster un message digne d’une personne aigrie.
Merci de votre compréhension.
3. Le 29 novembre 2013 à 08:13, par Amidou En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Une femme très battante qui contribue réellement au rayonnement de la culture et des valeurs du Burkina Faso en France et en Europe.
Un exemple sans doute à suivre. Nous devons surtout l’encourager et l’accompagner dans la réalisation de sa mission qui très noble.
Que Dieu t’accompagne et encore merci pour tout ce que tu fais Alima. Garde le cap et ne baisse pas les bras.
4. Le 29 novembre 2013 à 08:22, par La verité En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
si nos soeurs sont appreciées par les blancs s est grave alors...........................
5. Le 29 novembre 2013 à 08:40, par Jah bless En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Mme, je vous souhaite du courage. Réussir dans ces pays n’est donné qu’à ceux qui sont vraiment dynamiques ! Que vous prospérez dans votre activité et susciter de l’espoir chez d’autres.
6. Le 29 novembre 2013 à 09:31, par Jah bless En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Mme, je vous souhaite du courage. Réussir dans ces pays n’est donné qu’à ceux qui sont vraiment dynamiques ! Que vous prospérez dans votre activité et susciter de l’espoir chez d’autres.
7. Le 29 novembre 2013 à 11:33 En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
c’est vrai ce qu’elle dit, je vis en France et c’est vrai que les Burkinabés sont appréciés ici en France contrairement aux autres ressortisants africains on a jamais entendu qu’un Burkinabé a fait quelque chose de mal. Quand on parle d’un burkinabé ici c’est pour son travail. on est plus discret.
8. Le 29 novembre 2013 à 12:42 En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Et si on essayait d’etre moins aigri’ monsieur le vrai bobolais. y a rien de mal a un tel reportage !!!
9. Le 29 novembre 2013 à 14:33, par Marcel En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Bonjour Alima en toute réalité vous êtes très courageuse et j aimerai avoir 1/100 tième de votre chance pour aider mes prochains.
Marcel ZONGO étudiant en finance comptabilité e mail marcozongo89@yahoo.fr
10. Le 29 novembre 2013 à 21:35, par verite no 1 En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Bon courage Tantie, continuez sur cette voie.
Le 3 décembre 2013 à 10:39, par Ben En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Courage et felicitation ma soeur. Tu n as pas fait l ecole mais tu vaux mieux que mille autres qui sont passées par l université...ne te complexe pas pour cela
Le 23 décembre 2013 à 10:59, par Vinseh En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
Bonjour les sœurs et frères,
Il faudrait surtout signaler qu’elle a plus de chance en tombant sur un de la presse qui a voulu parler d’elle sinon il y’a plein de sœurs à Paris qui roulent avec leur propre taxi qui sont l’anonymat .
Bonne chance et courage à tout le monde.
11. Le 19 janvier 2015 à 22:12, par DAMIEN VINCENT En réponse à : Alima Compaoré, commerçante à Lyon : « Les femmes burkinabè sont bien appréciées en France pour leur dévouement au travail »
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