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Immigrés en Europe : Quel avenir et quelle place pour les Africains ?

Publié le mardi 26 novembre 2013 à 17h47min

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Immigrés en Europe : Quel avenir et quelle place pour les Africains ?

Bon nombre de jeunes africains n’ont foi en leur avenir qu’en Europe. Présents pour plusieurs raisons (études, formations continues, stages pour ceux qui sont en règle ou encore immigration et asile forcé), ils y débarquent par tous les moyens. Mais que peut leur offrir la France ? Quel avenir pour cette jeunesse africaine dans des pays européens notamment la France ?

« Après mes études, je suis rentré au pays en 2002 avec le plein espoir et la ferme conviction d’avoir un emploi. Mais c’était me tromper. Toutes les portes m’étaient fermées. Je ne savais pas à quel saint me vouer ». Tels sont les confidences d’un ressortissant de l’Afrique occidentale vivant aujourd’hui en Allemagne. La question que se pose cet homme est : « Où allons-nous partir » ? Puisque, dit-il : « nous sommes rejetés chez nous, alors que pour des européens nous sommes des envahisseurs ». Comme cet Allemand d’origine africaine, beaucoup de jeunes vivent dans de pareilles situations après leurs études ou leurs formations professionnelles. L’avenir de jeunes africains immigrés en Europe semble être une incertitude en Europe. Pour Antoine (un nom d’emprunt), les Africains nés dans ces pays européens peuvent avoir les mêmes chances de réussite que les originaires. Il (Antoine) dit être, pour sa part, tout simplement resté en France après ses études en Télécommunication. Il a monté sa propre entreprise, une discothèque qui cartonne fort en ce moment à Lyon. « C’est un lieu que fréquentent beaucoup d’Africains », dit-il. Ce jeune entrepreneur pense que l’avenir des jeunes africains en Europe se dessine de plus en plus difficilement. « C’est dure de vivre ici », fait-il savoir. Sauf qu’il ne peut ne pas dire à ses jeunes frères et sœurs de ne pas tenter l’aventure vue que toute personne à sa chance dans la vie. « Il faut juste savoir ce que l’on veut venir faire en Europe » conseille-t-il néanmoins. « Je suis Camerounais de souche et je le resterai. Si au pays, toutes les conditions étaient réunies, je ne vois pas pourquoi l’on voudrait rester en Europe. Au pays, nous sommes étiquetés, nous sommes perdus. Le retour à la source est toujours difficile », soutient Antoine.

Pile ou face

Le temps de leur passage en Europe, les jeunes africains apprennent à voir le monde autrement. Qu’elles soient comportementales ou professionnelles, il y a de forte chances que leurs attitudes ne soient pas comprises dans leur pays d’origine. « Après le séjour européen, nous changeons de vision. Nous n’avons plus les mêmes façons de voir les choses », affirme Antoine. Il confie ainsi qu’ « Il est arrivé qu’on me dise au pays que je me crois plus intelligent que les autres parce que j’ai fait des études en Europe », avant d’ajouter qu’il ne peut pourtant pas se taire sur des actes de corruption qui sont des crimes rien qu’à en parler dans son pays.

Ouvrir simplement les frontières...

« Un jeune africain qui vient en France dans des conditions irrégulières et sans une possible condition d’intégration verra sans doute son avenir bloqué », foi de François Moise Bamba, comédien conteur Burkinabé. Il vient régulièrement en Europe depuis 1993. L’idée de rester n’est pas encore passée par la tête du conteur qui a la pleine mesure des contraintes de la vie en Europe. D’ailleurs, dit-il : « Je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi des gens sont capables de vendre leur parcelle pour venir en Europe ». Il renchérit : « L’Europe d’hier n’est plus l’Europe d’aujourd’hui. Il y a des gens qui ne savent pas dire bonjour en français, mais qui s’en têtent à vouloir construire leur avenir en France ». Une triste réalité qui s’illustre bien avec cette histoire dont a été témoin le conteur.

En effet, a-t-il raconté, des jeunes maliens sont restés à la gare de Nice parce que ne sachant pas comment acheter des tickets de train pour venir à Paris. Ils ne savaient pas comment dire, « je veux un ticket de train ».

La solution pour l’immigration, à en croire le conteur, est d’ouvrir tout simplement les frontières. Car dit-il : « Avant l’instauration du système de visa, il n’y avait pas autant d’immigrés. Il faut permettre aux gens de venir et de partir quand ils veulent ».

Avoir un objectif bien précis

Yelkouni/Ouédraogo Myriam comptable et commissaire au compte à Lyon, estime que : « Quand on veut tirer du profit en France, il faut venir avec un objectif. Par exemple pour quelqu’un qui vient faire des études ici, il doit se demander en premier ce qu’il peut prendre ici et qui n’existe pas encore dans son pays ». Lorsqu’on sait que la tendance s’inverse parce que ce sont les Européens qui viennent dans nos pays où tout est encore à faire. Alors, assène-t-elle : « Il est hors de question que des gens qui ont la même technicité que nous prennent notre place ». Les Africains doivent être maîtres d’eux-mêmes. Nous devons être maîtres de nous.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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