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Musicothérapie : La grande passion retrouvée pour Yé Lassina Coulibaly

Publié le mercredi 6 février 2013 à 18h57min

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Musicothérapie : La grande passion retrouvée pour Yé Lassina Coulibaly

Le Burkinabè Yé Lassina Coulibaly (47 ans) fait incontestablement partie des musiciens au monde qui savent bien ce que représente la musique pour l’Homme. La musique chez lui, au-delà de l’aspect amusant, peut être un précieux outil pour l’humanité. L’auteur-compositeur d’afro jazz de grand talent reconnu en Afrique et en Occident, en donne encore la preuve à l’hôpital George Sand de Bourges, en France, où il officie depuis septembre 2012 comme musicothérapeute.

C’est la grande passion retrouvée pour lui, puisqu’il avait déjà exercé la fonction dans l’établissement sanitaire de la Bourges de 1987 à 1994. L’approche de Yé Lassina s’appuie sur son expérience auprès de personnes, adultes ou enfants, atteintes de handicaps physiques ou mentaux en Europe et surtout en Afrique.

L’art au service de la santé

« En Afrique, l’art a toujours eu une place importante dans l’éducation comme dans la santé : fonction sociale (soin de la société), et thérapeutique (soin du corps et de l’esprit). Ainsi, en Afrique, le handicap n’est pas facteur d’isolement, les personnes handicapées ont toujours été intégrées aux activités tant familiales que sociales », explique- t-il.

C’est pourquoi, le musicothérapeute pense que les personnes atteintes d’autisme peuvent être sensibles à la pratique d’instruments tels que le djembé, le balafon, le taman, le doumdoumba, les maracas, etc., car ce sont de moyens d’expression des émotions, de libération des tensions et des angoisses, ainsi que de communication avec autrui.

Une autre dimension de la musique

Dans le travail de musicothérapie, assure- t-il, les fréquences basses et médianes, ainsi que les vibrations et zones de sonorités sont à la base de l’exploration musicale pour développer ‘’la poly-rythmique, la coordination et valoriser le tempo et les accélérations’’.

« Ce travail passe par exemple par l’approche du rythme par les pieds, les mains, qui a une résonnance physique favorisant la remise en mouvement harmonieuse du corps ; et peut également nécessiter un travail individuel ou en groupe, sur la voix et l’expression corporelle, source potentielle de plaisir et de satisfaction pour les personnes ».

La démarche du musicien burkinabè se veut, à l’entendre, respectueuse de l’énergie et de la perception de chaque personne. Pour ce faire, il est attentif à la personnalité, la singularité et aux réactions de chaque individu. Ainsi avec Yé Lassina Coulibaly, l’on entre dans une autre dimension de la musique, pas toujours aisée à cerner par les non initiés.

Le rayonnement de la culture Burkinabè

L’autre force du natif de Bobo Dioulasso, c’est son attachement à l’ouverture de la culture du continent aux autres, à sa capacité à s’exporter. En effet, pour lui, les frontières ne devraient, pour rien au monde, constituer des barrières au rayonnement de la culture burkinabè, et partant africaine à travers notamment la musique.

Depuis la France, où il réside depuis maintenant des décennies, il n’a jamais cessé d’œuvrer dans ce sens par ses diverses productions artistiques et musicales. Il a toujours fait figure d’ambassadeur de la culture du Burkina Faso, de l’Afrique en Europe.

Un engagement qui lui vaudra en janvier 2011 la médaille du chevalier de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication, avec agrafe danse. On se rappelle, c’est Luc Adolphe Tiao, alors ambassadeur à Paris, qui lui avait porté sa médaille.

Une autre posture mais le même combat

En se retrouvant aujourd’hui en milieu hospitalier, Yé Lassina Coulibaly change de posture, certes, mais il continue de mener le même combat, d’être un acteur du rayonnement de la culture Burkinabè et africaine. Il reste, comme hier, le promoteur d’une musique globale au service de l’humanité

« Mon engagement, c’est de combattre la souffrance, l’ignorance, l’enfermement, favoriser la paix de l’intérieur, considérer l’humain dans sa grandeur. C’est la force de la musique qui me donne la vitalité pour défendre toutes ces valeurs ».

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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