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Autant le dire… : Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change

Publié le vendredi 1er février 2013 à 00h57min

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Devant les députés, Luc Adolphe Tiao a bien pris des engagements qui, à tout point de vue, tranchent avec les habitudes connues jusque-là. Morceaux choisis : « Pour gagner le pari sur l’avenir, nos efforts doivent aller dans deux directions. Le premier axe est la consolidation de la culture du dialogue et de l’esprit d’écoute qui ont permis de résoudre la crise de 2011. Un dialogue de proximité avec toutes les composantes de la société, tels que les fora avec les personnes âgées, les femmes, les jeunes, les corps constitués, les paysans qui ouvrent de belles perspectives de réconciliation et de dynamique d’actions collectives.

A tous ces espaces de concertation, il faut ajouter l’institution du Cadre de dialogue administration-usagers (CADAU) » que lui-même avait promis.
Ce cadre selon le Premier ministre se veut « un espace permanent d’échange entre chaque ministère sectoriel, les opérateurs économiques et les usagers concernés, dans une logique de relation client-fournisseur dans l’objectif d’aplanir les points de friction réciproque ». Luc Tiao n’entend pas s’arrêter-là. Ainsi, « dans ce sens, il sera institué une enquête annuelle de satisfaction sur les prestations des administrations publiques et parapubliques et qui pourraient concerner également les prestataires de services privés. Il sera généralisé des guichets d’information et de renseignement pour chaque bâtiment administratif ».

Il s’agit ici, à en croire le Premier ministre, pour l’administration, de se mettre résolument au service des Burkinabè qui n’en demandent pas moins. Il était donc temps car la production nationale ne peut s’accroitre si chacun, là où il est, ne produit des résultats positifs.
Le second axe pour le Premier ministre « concerne l’institution d’un mécanisme de suivi-évaluation de la Déclaration de politique générale dont les résultats seront régulièrement portés à la connaissance de votre auguste Assemblée et des populations ». Là aussi, Luc Tiao veut faire comprendre que lorsqu’on prend des engagements, il faut nécessairement rendre compte au mandataire, qu’est le peuple. Autrement, il s’agit de créer ici cette confiance qui doit désormais s’établir entre le peuple et ses dirigeants.

Des engagements forts et bien clairs qui montrent, si besoin en était, que la gouvernance administrative et politique doit s’adapter aux nouvelles exigences pour être plus proches des populations dont elle sert nécessairement les préoccupations. Aussi, à en croire donc ce discours bien apprécié par les députés (malgré les récriminations somme toute naturelles de quelques députés de l’opposition), plus rien ne sera comme avant. Le peuple veut des résultats, et rien que des résultats. En s’engageant ainsi fortement devant la représentation nationale, le Premier ministre engage à la fois les membres de son équipe, mais aussi l’ensemble des serviteurs de l’Etat, à quelque niveau qu’ils se trouvent face à leurs responsabilités.

La Déclaration de politique générale du Premier ministre a aussi tranché par l’humilité, la modestie et le respect que celui-ci a observé à l’endroit des députés, donc de la nation entière. C’est le signe que les dirigeants doivent se mettre à la disposition des citoyens dont ils servent et préservent les intérêts. Comme l’a dit un député, « si nous sommes ici, c’est grâce au peuple ». Autrement, les dirigeants doivent au peuple ce qu’ils sont. Luc Tiao n’a-t-il pas dit : « je sollicite humblement votre vote de confiance (ndlr : les députés et à travers eux le peuple burkinabé) pour accomplir la mission que le président du Faso m’a confiée pour poursuivre la mise en œuvre de son programme quinquennal » ? Les uns et les autres sont bien prévenus.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 1er février 2013 à 07:53, par sidnaaba En réponse à : Autant le dire… : Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change

    Bonjour
    Je n’ai pas de problème avec qui que ce soit mais il se dire souvent la vérité. Le rapport de l’ASCE avait cité des personnalité de ce pays comme des personnes ayant détournées des deniers publics. Et suite à ce rapport, le PM avait promis à la population que toutes ces personnes seront traquées.
    Mais j’ai l’impression qu’on insulte l’intelligence des autres comme le disait un PM en son temps.
    Guiro a été arrêté et relacher,il a été candidat comme lui même le PM ; PARE a démissionné ( dont le Ministre des affaires etrangères et celui de la communication ont tous bragués devant les médias) ; qu’est ce qui est fait dans tout cela ?
    Vous nous faites croire que vous oeuvrez pour une bonne gouvernance, commencer à assainir autour de vous avant de s’attaquer au petit personnel que nous sommes.

    • Le 1er février 2013 à 09:34, par Sid Pa Yii En réponse à : Autant le dire… : Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change

      Laisses ça(pour imiter Pikass Damani quand il retirait les feuillets et empêchait les résultats de la proclamation des résultats de la présidentielle en Côte d’Ivoire). Soyons juste et conséquent :
      1) Le PM est devenu politique car à sa prise de fonction, il parlait de démission si un burkinabè pris pour des faits de détournement n’était pas mis à la disposition de la justice.Paré démissionne et le PF refuse.Pour le PM, la nomination des ambassadeurs relève du PF donc il n’ a plus rien à dire à ce sujet.Guiro est soustrait des mains de la justice pour des raisons"médicales" qui sont devenus "électorales". Le PM dit qu’il a fait tout ce qu’il pouvait sur ce dossier mais quid de la démission !
      2) Le PM estime que si l’on détourne et que l’on décide de rembourser à tempérament("certains dont les montants sont élevés ont demandé du temps") il n’ y a pas de problème.Et oui les banques ont du souci à se faire car tout burkinabè gérant des deniers publics peut se servir , spéculer et rembourser sans intérêts.Quel pays paradisiaque pour les financiers.
      3)Je veux bien que le PM ne puisse interférer dans le calendrier de la justice ni dans les dossiers judiciaires mais que ces responsables soient connus et renvoyés de la poste , cela est la moindre des choses afin de crédibiliser l’action gouvernementale.Si cela n’est pas le cas, nous attendrons la fin de l’ère Tiao pour encore espérer étant attendu que 2015 est la date butoire pour la fin des promesses non tenues:LE PEUPLE TIENDRA SA PROMESSE,CELLE DE METTRE FIN ELLE MEME A SA SOUFFRANCE QUI N’A QUE TROP DURER !

  • Le 1er février 2013 à 09:53, par tuenmavé En réponse à : Autant le dire… : Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change

    Ce ne sont pas les déclarations qui manquent depuus 25 ans avec ce régime, ce sont les actes.
    Alors nous allons attendre de voir ce qui sera fait. Pourquoi d’ailleurs c’est maintenant qu’il s’engage à assurer le suivi de ses actions ? Cela veut-il dire qu’il ne le faisait pas jusque là ? Qu’est-ce qui l’en aura empêché ?

    Il nous souviendra qu’un autre PM de Blaise nous avait juré que chaque ministre sera noté. A l’arrivé, rien.

    Les promesses des politiciens n’engagent qu’eux. C’est pourquoi ils sont souvent surpris par des événements comme ceux de 2011, à commencer par le PF lui-même qui a du abandonner son Kossyam, à peine quelques mois après avoir été réelu avec plus de 80% des suffrages. Attention à la prochaine fois.

    Tuenmavé !

  • Le 1er février 2013 à 10:50, par vision En réponse à : Autant le dire… : Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change

    moi dans tous les cas je ne crois pas à ce que disent nos dirrigeants actuels.c’est fini ça.bonne journée.

  • Le 2 février 2013 à 03:44 En réponse à : Autant le dire… : Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change

    "Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change" ... sans le pouvoir.

    • Le 4 février 2013 à 10:44 En réponse à : Autant le dire… : Les deux axes d’un Premier ministre qui veut que ça change

      Le pm n’est pas le seul à vouloir que ça change, tous les burkinabè veulent bien le changement mais est-ce qu’avec un tel pm on peut s’attendre au changement ? peut-être à la limite un changement qui va du mal au pire oui ; ce pm ne peut rien apporter comme progrès significatif et louable aux burkinabè. son souci principal c’est de réaliser le plutôt possible un bon changement de sa propre situation et celle de ses fidèles alliées. merci.

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