On notait la présence de l’ambassadeur du Bénin, « impressionné par la manière dont les Burkinabè se présentent les vœux et qui peut nous inspirer nous, Béninois », du maire de Ouagadougou, Simon Compaoré en tournée « pour remercier ceux qui m’ont soutenu durant 17 ans dans mes fonctions de maire ». Alors qu’il s’apprête à passer le relais, il a révélé avoir pu mobiliser 160 milliards de F CFA pour financer les activités et projets de développement de la capitale dont il avait la charge, et demandé aux partenaires (Organisation internationale de la francophonie, l’Agence française de développement, Mairie de Paris, de Lyon, de Grenoble, Cités Unies, etc.) d’apporter le même soutien à la nouvelle équipe qui se mettra bientôt en place.

Comme pour laisser une trace de son passage à la mairie de Ouagadougou, Simon Compaoré a remis trois exemplaires d’un document qu’il a élaboré avec ses collaborateurs et qui contient l’ensemble de son action durant les 17 ans. Il a profité de l’occasion pour remercier tous ceux qui les ont soutenus, lui et son responsable chargé de la sécurité, durant leur séjour d’hospitalisation suite au grave accident dont ils ont été victimes début mars 2012.

Au nom de la communauté burkinabè de France, c’est le doyen Hamidou Ouédraogo, en langue moré et Sibiri Célestin Nabaloum, élu quelques heures plutôt coordonnateur du bureau du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (1) qui ont présenté les vœux de bonne santé à l’ambassadeur, à sa famille et à ses collaborateurs.

En retour, l’ambassadeur Joseph Paré, a salué la présence massive de ses compatriotes à la cérémonie, preuve de l’intérêt qu’ils portent à l’institution que représente l’ambassade du Burkina à Paris.
Il a souligné que la paix et la stabilité dont jouit notre pays donnent les moyens au président d’apporter sa contribution au retour de la paix dans plusieurs conflits africains. Il a salué le bon déroulement des élections législatives et municipales couplées le 2 décembre, une première expérience qui a montré la maturité du peuple burkinabè dans l’acceptation des règles démocratiques. Le 17 février prochain, la mise en place de toutes les équipes municipales devraient être terminée.

Le représentant du président Blaise Compaoré auprès de son homologue français, François Hollande, a ensuite rappelé les faits majeurs qui ont marqué l’année 2012 dans les relations entre la France et le Burkina : lancement de la Stratégie de croissance accélérée pour un développement durable (SCADD) début février dans les locaux de la Banque mondiale à Paris, mission en avril-mai d’une délégation du CSBE pour rencontrer les Burkinabè de l’étranger et visite de trois jours en septembre du président à Paris, « une occasion de renforcer les relations entre les deux pays ».

Joseph Paré a informé la communauté de l’ouverture prochaine d’un consulat général à Paris. Le Consul a été nommé en conseil des ministres et devrait arriver et prendre service dans quelques semaines. Il a terminé son discours en évoquant la situation des sans-papiers burkinabè qui espéraient que leur situation serait régularisée à la faveur de la signature de l’accord en 2009 entre les deux pays sur la gestion concertée des flux migratoires. A la demande de l’ambassade, une centaine de sans-papiers Burkinabè ont déposé une demande de régularisation, mais à la date d’aujourd’hui, aucun dossier n’a abouti, au grand désespoir des intéressés.

Déterminés à défendre leur cause, ils ont créé le Collectif des Sans-papiers, une structure qui permet de mieux organiser la lutte surtout que, d’après le Porte-parole du Collectif, « des Burkinabè continuent d’arriver en France par des voies parallèles et se retrouvent en situation irrégulière ».

Concluant son discours sur ce sujet, l’ambassadeur a déclaré que « le terrain est maintenant déblayé et j’espère que bientôt, une solution sera trouvée à leur situation ». Il a ensuite procédé à la décoration de plusieurs personnes, en reconnaissance de leur dévouement à la cause des Burkinabè ou du renforcement de la coopération entre les deux pays. (2)

Joachim Vokouma,
Lefaso.net

(1) - Composition du bureau CSBE France dont les délégués avaient été élus en juillet dernier. Ils sont au nombre de huit.

Coordinateur : Sibiri Célestin Nabaloum, délégué de la région Île de France, élu par 5 voix contre 3 pour son concurrent, Philippe Traoré

Secrétaire général : Antoine Yougbaré, délégué de la région PACA, élu à l’unanimité

Trésorier : Philippe Traoré, délégué de la région Île de France, élu au second tour après le retrait de Paul Kéré. Au premier tour, ils étaient à égalité de voix (4-4)

(2)- Liste des personnes décorées

Officier de l’ordre national

Mahieddine Tahraoui, proposé par la présidence du Faso à titre exceptionnel
Chevalier de l’ordre national

Gomkoudougou Paul Roger Nikièma (proposé par l’ambassade et le CSBE à titre normal)

Christophe Cadet, Norbert Paul Henrot, Marine Renard (proposés par l’ambassade à titre exceptionnel

Chevalier de l’ordre du mérite burkinabè

Bangba Compaoré (proposé par l’ambassade et le CSBE à titre normal

Prosper Koudbi Kabré, Abdoulaye Ouattara, Christian Ouédraogo, Sékou

Parick Ouédraogo (proposés par l’ambassade à titre normal)

Sœur Michèle Foubert (Proposée par les autorités régionales de la Boucle du Mouhoun à titre exceptionnel)

Chevalier de l’ordre du mérite du commerce et de l’industrie

Jehan-Pierre Monthubert (proposé par le ministère de Commerce et de l’industrie à titre exceptionnel)

Chevalier de l’ordre des Palmes académiques

Jacqueline Cocheril (proposée par le Collège Sainte Marie Reine de Tenkodogo à titre exceptionnel)

J.V, Lefaso.net