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Autant le dire… : Scène de cacophonie à la CENI à un doigt des élections

Publié le vendredi 30 novembre 2012 à 01h46min

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Pan ! Tous les électeurs détenteurs de carte électorale et qui n’ont pas leurs noms sur les listes électorales ne voteront pas le 2 décembre. Même si le fait que leurs noms ne figurent pas sur la liste électorale relève de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ainsi en a décidé l’institution de Maître Barthélemy Kéré par la voix de son commissaire Wilfried Bako à Bobo ce jeudi 29 novembre. A quelque deux doigts de la date du scrutin. En effet, après l’enrôlement, la CENI s’est rendu compte que certains électeurs, bien qu’ayant été formellement enrôlés et détenant des cartes d’électeurs bien valables, n’ont pas leurs noms sur les listes.

Ce qu’elle avait tenté de corriger en retournant dans certaines localités pour les inscrire. Mais ne pouvant certainement pas faire le tour du Burkina, elle a accepté que tous ceux qui détiennent des cartes électeurs et dont les noms ne figurent pas sur les listes électorales puissent voter le jour du scrutin. C’est sur cette base que tous les partis ont battu campagne. Mais voilà que, à quelques jours du scrutin, et au moment où tous les acteurs sont bien lancés dans le processus, elle décide de faire marche-arrière.

Sous la pression des partis de l’opposition qui estiment que c’est une porte ouverte à la fraude. Puisque, selon certains d’entre eux réunis à Bobo-Dioulasso, des personnes procéderaient à des recensements de cartes d’électeurs pendant que d’autres font des photocopies en couleurs puis remplacent les photos sur les vraies cartes par d’autres photos afin de faire voter le maximum de personnes en leur faveur. Comment cela peut-il être possible dans la mesure où le fichier est numérisé, et les électeurs bien identifiés ? D’ailleurs la CENI reconnaît, toujours par la voix de Wilfried Bako qu’il s’agit d’un nombre très limité d’électeurs qui sont dans ce cas.

Pourquoi donc crier tant à la fraude alors qu’en réalité, les acteurs politiques n’ont pas la preuve d’une fraude qui se prépare ? Ce pourrait bien entendu être une porte ouverte, mais de là à faire croire que le processus en prenne un grand coup, il faut savoir minimiser.

Dans ce cas précis, il faut saluer la vigilance des acteurs politiques et blâmer la CENI qui, apparemment risque elle-même de se foutre le doigt dans l’œil. Autoriser des électeurs à faire valoir leur droit citoyen et revenir à la dernière minute les en priver porte préjudice. Peut-être qu’il peut paraître moins grave que si toute la crédibilité du processus électoral était mise en cause. Néanmoins, si j’étais électeur dans ce cas ci-après, je porterai plainte contre Maître Barthélemy Kéré et son institution pour m’avoir écarté de participer à une élection. Pour m’avoir exclu de prendre part à la désignation des personnes qui doivent conduire le développement dans ma commune et qui me concerne à plus d’un titre. C’est ce genre de cacophonie qu’il faut éviter dans une institution comme la CENI qui doit être irréprochable. Surtout en matière de conduite de processus électoral.

Une fois de plus, il n’est pas trop de le rappeler car partout où la paix sociale a été perturbée après des élections, la responsabilité de l’institution chargée de les conduire a été mise en cause. Il est évident que tout ne peut être parfait. Mais avec un peu de concentration et de vision prospective, on peut réduire au maximum les marges d’erreurs et faire en sorte que les acteurs s’accordent sur l’essentiel. Qui est de faire en sorte que les élections se déroulent dans la tranquillité, la transparence et qu’au sortir la paix sociale se retrouve renforcée. Personne d’autre, à moins qu’il soit maniaque, n’en demande pas moins. A dimanche soir donc pour le décompte des voix et à lundi pour la célébration de la victoire.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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