En attendant la mise sur le marché burkinabè de ce nouvel opus composé de 16 titres et 16 clips, son promoteur apporte quelques éclairages sur le contenu et rappelle ses ambitions pour la musique burkinabè en Europe

Le volume2 vient de sortir quatre ans après le premier. Pourquoi tout ce temps ?

C’est vrai, il m’a fallu quatre ans pour sortir le volume 2 de Sons et Images du Burkina après le volume1, mais pour deux raisons : premièrement, il fallait du temps pour faire connaître l’album aussi bien en Europe qu’au Burkina. Vous savez bien que la musique burkinabè n’est pas bien connue ici, et dans ce contexte, lancer un album comme celui que j’ai produit, fut-il un « BEST OF », était un pari risqué. Dieu merci, l’album a trouvé son public ; j’ai écoulé tous les exemplaires et des gens continuent de m’en demander. Deuxièmement, vous savez aussi que la production d’un album coûte cher surtout quand on n’a pas le soutien de sponsors, ce qui est mon cas. Ayant financé la production sur fonds propres, j’avais besoin de temps pour souffler et les quatre années ne sont pas de trop.

Quels enseignements avez-vous tirés du premier pour préparer le présent volume ?

En me lançant dans cette aventure, je me doutais bien que ce ne serait pas facile. Je me suis un peu heurté à ce qu’on appelle le cercle vicieux : pour être connu, il faut beaucoup vendre, et pour beaucoup vendre, il faut être connu. Les tubes que j’ai sélectionnés dans le volume1 comme dans le volume2 sont bien diffusés au Burkina, dans les maquis et sur les radios ; mais ici, en France, ce n’est pas le cas. J’ai frappé à toutes les portes des médias panafricains pour faire la promotion de la musique burkinabè. Globalement, je suis satisfait même si j’ai conscience que le chemin reste encore long pour qu’un jour un artiste burkinabè remplisse l’Olympia ou Bercy. Les autres artistes d’autres pays africains le font, pourquoi pas nous ? En tout cas, c’est mon combat et je ne lâcherai rien. Déjà l’album est disponible dans les grands circuits de distribution en France comme la FNAC et VIRGIN, ce qui n’était pas le cas du volume1

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans la préparation de ce volume ?

Ce sont des difficultés essentiellement financières. Tous les sponsors que j’ai sollicités n’ont pas dépassé le stade de la promesse, et c’est encore sur fonds propres que j’ai produit le volume2 de SONS et IMAGES du Burkina. Sinon, je n’ai pas rencontré trop de problèmes pour signer les contrats avec les artistes ou leurs représentants légaux. Tout a été fait dans la légalité puisque le BBDA a validé tous les accords que j’ai obtenus avec les artistes. J’ai bien vu que les choses changent ; on me fait confiance plus que la première fois et j’espère que les choses iront en se professionnalisant davantage.

L’album comporte 16 titres contre 11 pour le premier. Pourquoi cette augmentation ?

J’ai simplement tenu compte des souhaits formulés pour les clients et mélomanes du premier volume. Beaucoup ont souhaité plus de titres et cela entrait aussi dans mon désir de connaître le maximum de musiciens burkinabè en France et en Europe, car l’album a été aussi vendu à Bruxelles, à Berlin et en Italie

En écoutant le CD et en regardant les vidéos, on constate que les sons et les images ont été sensiblement améliorés. C’est votre touche personnelle ?

Oui, il a fallu harmoniser les sons et amélioré la qualité des images et je profite saluer le travail bien fait du technicien. Je ne suis pas le détenteur des droits des œuvres sélectionnées, mais il était indispensable d’essayer de parfaire leur qualité et j’espère que les mélomanes apprécieront le plus que j’ai apporté.

Après le premier volume, quels rapports avez-vous avec les musiciens et leurs managers ?

J’ai de très bons rapports avec eux ! Je leur ai dit que nous sommes embarqués dans le même bateau et nous avons tous intérêts à ce qu’il ne coule pas. Quand j’étais allé les voir la première fois, certains m’ont accordé le droit d’exploiter leurs œuvres mais se demandaient s’il y aurait une suite. Le volume 2 devrait maintenant les rassurer sur le fait que je travaille sur le long terme et que je ne suis pas de ceux qui veulent juste faire un coup et disparaitre après. Ce sera avec plaisir que je les reverrai, de même que les amoureux de la musique burkinabè bientôt car je serai à Ouaga pour assurer la promotion de l’Opus. Je serai présent au SIAO, sur le stand de la boutique « Les Roniers » où l’album sera disponible, mais on pourra aussi s’en procurer à la Chopette à Zogona au prix de 10 000 F CFA. Sur place, je verrai comment multiplier de distribution, sans oublier la ville de Sya !

Propos recueillis par Joachim Vokouma

Lefaso.net

SONS et IMAGES du BURKINA, VOLUME 2 est déjà disponible à l’ambassade du Burkina à Paris, chez MUCSON MUSIC, 17 rue des Dames, Paris 17e, et le sera fin octobre à la FNAC, VIRGIN MEGASTORE. Ou me contacter au 06 19 51 62 81.