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Côte d’Ivoire : Halte à l’escalade de violences !

Publié le samedi 18 août 2012 à 22h29min

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La Côte d’Ivoire a-t-elle renoué avec ses vieux démons ? La question mérite amplement d’être posée avec la recrudescence ces dernières semaines des actes de violence dans le pays. L’attaque le samedi 18 août 2012 du nouveau siège du Front populaire ivoirien (FPI) et le saccage, quelques heures plus tard, du groupe de presse, Le Cyclone, favorable à l’ancien président Laurent Gbagbo, constituent les derniers en date.

Visiblement, il y a de quoi s’inquiéter pour la paix au bord de la Lagune Ebrié. Avec ce qui se passe à Abidjan, personne ne peut, raisonnablement, se dire qu’il est en sécurité. Les indicateurs en la matière, s’ils ne sont pas encore au rouge, y ressemblent beaucoup. C’est à se demander s’il y a une armée qui veille au grain ou la présence de soldats des Nations Unies dans le pays. Il y a comme une passivité ou un abandon de responsabilité chez l’un ou l’autre de ces acteurs de la stabilisation de la situation en Côte d’Ivoire.

Et le scénario depuis quelques semaines est presque le même. A chaque acte de violence, les autorités ivoiriennes en charge de la sécurité montent au créneau, n’hésitent pas à indexer les supposés coupables et à procéder des interpellations avec parfois des fouilles de domiciles. Mais, rien ne change véritablement sur le terrain comme en témoigne la succession des attaques. Et qui bien malin sera celui qui saura prédire avec exactitude leur fin. Pourtant, les mois suivant l’accession en avril 2011 du président Alassane Dramane Ouattara avaient laissé présager d’un avenir paisible pour le pays au point que beaucoup s’étaient mis à rêver d’un grand retour de la Côte d’Ivoire sur la scène africaine et internationale.

Et le gouvernement ivoirien avait presque convaincu les plus septiques du fait que la sécurité en Eburnie était bien sous contrôle ; lorsqu’il annonçait, il y a quelques mois, le démantèlement d’un coup d’Etat en préparation dans lequel auraient été impliqué des anciens barons du régime Gbagbo, à l’image du ministre Moïse Lida Kouassi, arrêté au Togo et extradé à Abidjan.

Mais, avec les derniers développements sur le terrain, ce crédit de stabilité retrouvée est presque en lambeau. Avec tout ce que cela comporte, plus ou moins, comme compromissions en termes de démocratie et de projections de développement pour le pays. En tout cas, si les actes de violences devraient se poursuivre avec le même rythme, il n’est pas du tout évident, sinon impossible, pour la Côte d’Ivoire d’atteindre dans les années à avenir un taux de croissance de deux chiffres. Là-dessus les Ivoiriens sont bien placés pour le savoir eux qui en ont fait l’expérience pendant toutes ces années de crise. Et l’on se demande s’ils ont vraiment retenu les leçons du passé. La force, la violence n’est jamais une solution viable à un problème social ou politique.

Car, tôt ou tard, le piège finit toujours par se refermer sur le ou les auteurs. Personne ne sort indemne d’un conflit, d’une guerre. Pire, et c’est connu depuis longtemps, qui règne par l’épée périt par l’épée. La solution durable et profitable à tous réside dans le dialogue autour des pommes de discorde, l’apaisement et dans la réconciliation des cœurs et des esprits. Halte donc à l’escalade de violences !
Tout n’est pas encore perdu et les uns et les autres se doivent de se ressaisir. La situation en Côte d’Ivoire, aussi délicate et inquiétante soit-elle, mérite encore un engagement dans le bon sens des différents acteurs. Tenants du pouvoir actuel, barons de l’ancien régime, communauté africaine et internationale, tout le monde est interpellé face à la dégradation de la situation ivoirienne. Plus que jamais, chaque partie prenante doit prendre ses responsabilités pour éviter à la Côte d’Ivoire, à la sous région ouest-africaine, des lendemains difficiles.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 août 2012 à 12:36, par le Régulateur En réponse à : Côte d’Ivoire : Halte à l’escalade de violences !

    encore l’Afrique confirme bien sa situation de continent en proie à la guerre et à la désolation de toues sortes. les reprises des hostilités en Côte d’Ivoire et la recente situation en Afrique du Sud, confirme une fois de plus ce que les uns et les autres pensent de l’Afrique.
    Pourtant sous l’impulsion du Burkina Faso, on avait cru voire le bout du tunnel en Côte d’ivoire. Est-ce un échec ?
    la même médiation avait intervenue en Guinée Konakry et les récentes contestations et réclamations de l’opposition en Guinée, nous exige une réflexion approfondie de l’intervention des uns et des autres

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