Aussi bien à Soubré qu’à San Pedro, la communauté burkinabè a réservé un accueil chaleureux et fraternel à l’Ambassadeur Koutaba qui, à chaque étape de son périple, a tenu avant tout, à rendre des visites de courtoisie aux premiers responsables administratifs, à savoir les préfets des deux régions de la Nawa (Soubré) et du Goh (San Pedro). Les échanges ont notamment porté sur la cohabitation entre les autochtones (bété pour la majorité) et allochtones (burkinabè) d’une part, et entre allochtones et allogènes en majorité baoulé d’autre part. Selon les premiers responsables administratifs, toutes les communautés vivent en parfaite harmonie, dans la fraternité et solidarité, surtout après la crise postélectorale.

A titre d’information, le seul département de Soubré enregistre la plus forte concentration de la communauté burkinabè vivant en Côte d’Ivoire. Elle est estimée, selon le Consul honoraire Jean De Dieu Zoundi, à un peu plus d’un million de compatriotes. Le même département est le premier producteur du cacao ivoirien avec un peu plus du quart de la production nationale. Environ cent compatriotes sont accueillis chaque jour dans la région, du fait de la reprise économique et de la relance des activités agricoles surtout dans les domaines du café, du cacao et de l’hévéa.

Au-delà des discours, deux faits majeurs ont surtout impressionné l’Ambassadeur Koutaba. Le premier : la prestation fort appréciée à Soubré, d’un artiste bété, chantant le liwaga en mooré parfait et exécutant sans faute, des pas de danse au rythme typiquement moaga. Signe que la cohabitation et l’intégration entre communautés sont de plus en plus évidentes à travers les cultures, malgré les moments difficiles au cours desquels les burkinabè, en tant que communauté étrangère, ont payé le plus lourd tribut. Le deuxième fait marquant : la mobilisation exceptionnelle et l’accueil à la limite délirant, réservés à l’Ambassadeur par la communauté burkinabè résidant à San Pedro qui a escorté le cortège du nord au sud de la ville. Cela traduit, si besoin en était, la prise de conscience de la communauté quant à la nécessité de s’unir afin d’être plus forte pour l’épanouissement véritable de tous et de chacun.

Le consul honoraire de Soubré, Monsieur Jean De Dieu Zoundi, dont la juridiction consulaire couvre les départements de Gagnoa, San Pedro, Sassandra, Gueyo et Tabou, a souhaité la bienvenue à ses hôtes et dit sa disponibilité à soutenir les actions futures de l’Ambassadeur Koutaba dans le sens du raffermissement des liens séculaires et fraternels qui unissent la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. « A travers mes concitoyens, vous avez des soldats fideles à vos côtés pour défendre les intérêts de notre pays… » a-t-il ajouté.

Les porte-paroles des différentes composantes de la communauté ont également exprimé leurs préoccupations résumées ainsi qu’il suit : Tracasseries routières, questions foncières, surcharges des cars de transport, insécurité des biens et des personnes sur les axes routiers, organisation de la communauté, difficultés d’inscription à l’université après le BAC, et de participation aux concours organisés au Burkina…
Ils ont tour à tour salué l’action déterminante du Facilitateur dans la résolution de la crise ivoirienne et loué le travail abattu par son représentant en Côte d’Ivoire.

Partout où il est passé, l’Ambassadeur Koutaba est resté constant dans son message. A ses compatriotes, il n’a eu cesse de rappeler la nécessité d’être intègres aussi bien dans la parole, dans l’acte que dans le comportement ; le devoir d’union, de cohésion et d’organisation au sein de la communauté ; le respect des autorités et des lois du pays d’accueil ; l’adhésion et le soutien au processus de réconciliation nationale ; l’irréversibilité de la communauté de destin des deux pays ; l’attachement au pays d’origine….en un mot, la culture de la fraternité et de la solidarité pour l’installation d’une paix durable, d’une harmonie et d’un « vivre ensemble » entre communautés.

Répondant aux préoccupations de ses compatriotes, l’Ambassadeur a donné l’assurance que des dispositions seront prises pour trouver des solutions, non sans évoquer au passage, la naissance du traité d’amitié et de fraternité qui constitue à ses yeux, un instrument indispensable dans la résorption définitive des problèmes auxquels ils restent confrontés.

En marge des cérémonies de présentation, l’Ambassadeur Koutaba a eu également des séances de travail et des rencontres séparées avec, entres autres, le personnel du consulat, les délégués consulaires et délégués du Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE), les opérateurs économiques, les élèves et étudiants, les femmes…

Les représentants de la Chambre de Commerce et de l’Industrie, Tou Seydou Kélir et du Conseil Burkinabè des Chargeurs, Ouédraogo Moussa, qui accompagnaient l’Ambassadeur, ont aussi échangé avec les opérateurs économiques en vue d’une organisation efficiente des hommes d’affaires burkinabè de Côte d’Ivoire, ceci dans la perspective de promouvoir davantage les secteurs du commerce et des investissements au Burkina Faso. Ces derniers ont favorablement accueilli l’initiative et ont marqué leur pleine adhésion à la démarche.

Jean-Baptiste ILBOUDO
à Abidjan