C’est le bilan que dresse, en substance, le président de L’Association des cadres et cadres en devenir burkinabè (LACEB) à la clôture de la première Journée parcours excellence (Jpex) organisée le samedi dernier à la mairie du 18e arrondissement de Paris.

Première grande manifestation de LACEB, la Jpex a enregistré la participation de nombreux chefs d’entreprises, cadres burkinabè et d’amis du Burkina résidant à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, etc., avec des profils très variés : avocat, chirurgien, ingénieur en bâtiment, en télécommunication, en formation, architecte, spécialistes en management de projets, etc. Tous entretiennent des relations privilégiées avec la mère patrie et certains envisagent y mener des activités professionnelles.

Diplômé d’Etat en architecture à l’université de Bordeaux, Charles Ouédraogo a créé une agence d’architecte en tant que libéral tout en dispensant des cours à l’université. Membre de LACEB, il estime que la Jpex est une bonne occasion de multiplier les contacts, d’autant qu’il est aussi inscrit à l’Ordre des architectes du Burkina et espère nouer des relations de coopération durable avec une agence bukinabè qui l’avait accueilli durant son stage.

Egalement membre de LACEB et spécialiste en Management de projet IT et en Intégration de progiciels, Aristide Boyarm vient de créer avec un associé burkinabè, AFRICA CRM&SI, une société dédiée à la formation, le conseil et l’audit pour les entreprises. « Notre ambition est de nous appuyer sur les compétences de la diaspora pour accompagner les entreprises burkinabè et celles de la sous-région ouest-africaine. Nous leur apportons l’expertise nécessaire à la prise de décision, et les conseils utiles dans la mise en œuvre de leur stratégie de développement », explique t-il. Très confiant malgré le manque de moyens, il croit dur comme fer que c’est plus que jamais « le moment d’aller sur le terrain afin de transmettre aussi ce que nous avons appris en Europe ».

Après avoir travaillé longtemps dans le bâtiment, Thierry Simporé vient de créer Simporé&Cie, une société de Conseils et Assistance destinée aux professionnels du BTP. « Grâce aux contacts que j’ai avec les fournisseurs de matériaux de construction, cela me permet de proposer des tarifs compétitifs aux clients vivant en Afrique », explique celui qui est également délégué du Conseil des Burkinabè de l’étranger (CSBE) et ancien président de l’Association des Burkinabè de Lyon

Parrainée par Apollinaire Compaoré, le self-made-man burkinabè, patron entre autres de Telecel a fait le déplacement à Paris, pour dit-il, prodiguer des conseils aux jeunes qui veulent se lancer dans les affaires. « Je suis venu leur dire que pour réussir, il faut souffrir. Un proverbe moaga dit que pour celui qui va en brousse pour chercher des rats, s’il en trouve 100, c’est qu’il a fait au moins 300 trous ; donc, dans les 200, il n’a rien trouvé. Dans la vie, c’est pareil, mais il ne faut pas se décourager », a-t-il confié.

Quant à l’ambassadeur du Burkina en France, Joseph Paré, il estime que l’Etat se doit d’accompagner de telles initiatives venant de la diaspora, laquelle peut et doit jouer un rôle important dans le développement du Burkina. « Nous sommes en train de constituer un répertoire des compétences de nos compatriotes vivant ici, et bientôt, il sera disponible sur le site internet de l’ambassade, accessible à tous », a-t-il révélé.

Ancien ministre de l’Enseignement secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, l’ambassadeur Paré rappelle que la relation formation emploi est au cœur de la politique éducative menée depuis plusieurs années au Burkina, avec la création de l’Institut burkinabè des arts et métiers ou encore l’Institut Polytechnique de Bobo. « A l’expérience, les résultats de ces deux Instituts constituent des motifs de fierté et la diaspora pourrait contribuer à les rendre davantage meilleurs ».

Rendez-vous peut-être l’année prochaine pour la deuxième édition de la Jpex

Joachim Vokouma
Lefaso.net

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