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Consul honoraire du Burkina en Guinée Equatoriale : « Pour venir à Malabo, il faut tout prévoir » dixit Hamed Sorgho

Publié le lundi 28 novembre 2011 à 01h57min

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Pour la coupe d’Afrique des nations Gabon - Guinée Equatoriale 2012, les Etalons du Burkina Faso évolueront dans le groupe B en Guinée Equatoriale plus précisément à Malabo. Dans ce pays, le Burkina dispose d’un consulat général administré par Ahmed Sorgho nommé officiellement lors du conseil des ministres du 21 juillet 2010. De passage au pays, où il a rendu visite à ses parents à Tenkodogo, nous sommes allés à la rencontre du consul honoraire du Burkina en Guinée Equatoriale. Hamed Sorgho donne des conseils aux Burkinabé qui voudront suivre la CAN à Malabo, mais aussi prévient aussi ceux qui sont tentés par l’immigration.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs monsieur le consul ?

Je me nomme Hamed Sorgho et je suis le consul honoraire du Burkina Faso en Guinée Equatoriale. Mon rôle est de défendre les couleurs du Burkina Faso dans ce pays mais aussi aider les Burkinabé qui y vivent. Je dois aussi contribuer aux renforcements des relations entre nos deux pays.

Le Burkina Faso a-t-il une colonie assez importante de ressortissants en Guinée Equatoriale ?

Je peux vous dire qu’ils sont très nombreux, les Burkinabé qui vivent en Guinée Equatoriale. Nous avons au moins trois mille qui vivent à Malabo, à Batta deux mille et un peu plus. Je sillonne chaque fois ces deux villes et nous avons très régulièrement des échanges et on se donne des conseils pour mieux vivre ensemble et avec les populations autochtones.

Dans quels secteurs d’activités évoluent le plus souvent les Burkinabé qui vivent là bas ?

En Guinée Equatoriale, je peux vous dire qu’il n’y a aucun travail. C’est un nouveau pays et là-bas tout est en construction. Le pays est inondé de chantier avec les constructions de part et d’autre. Les Burkinabé qui vont à l’aventure dans ce pays ne sont pas professionnels. Ils sont sur les chantiers pour creuser les trous, d’autres sont des manœuvres. Vous savez que ce pays a été colonisé par les espagnols. Si tu veux aller travailler là-bas et tu ne comprends pas espagnole, c’est très difficile. Mais il y a certains qui s’en sortent dans la mécanique par exemple. Il y a aussi des chauffeurs, etc.

Comment vous comparez le niveau de vie entre le Burkina Faso et la Guinée Equatoriale ?

Le niveau de vie en Guinée Equatoriale est quatre fois supérieur à celui du Burkina Faso. Nous pouvons être satisfaits du Burkina parce que nous avons l’agriculture mais en Guinée Equatoriale tout est importé. Vous savez que ce que nous produisons ne peut pas être au même prix que ce que nous importons. Pour venir à Malabo, il faut tout prévoir. Les hôtels, rien n’est comme au Burkina Faso.

Justement parlant des hôtels, est ce que c’est abordable par rapport aux coûts ?

Quand on vous parle de 45 mille FCFA la nuité, ce n’est pas un hôtel mais les auberges. Et vous savez que les auberges ne sont pas comme les hôtels en matière de confort. Les hôtels que je connais commencent à 120 mille FCFA la nuité en allant.

Les Etalons seront logés à Malabo, est ce que vous avez pris des dispositions pour accueillir la délégation et les supportes ?

Les coordonnateurs burkinabé sont déjà venus à Malabo où ils ont pu échanger avec les autorités de la FIFA, donc pour les joueurs il n’y aura aucun problème. Pour les supporters, j’ai déjà parlé de ça avec le président de l’union nationale des supporters des Etalons Jacob Barry. Nous sommes en train de chercher des solutions. Mais ce que nous pouvons faire dans l’immédiat c’est de trouver un coin pour nos supporters. S’il faut compter sur les hôtels, nos supporters ne pourront pas s’en sortir. Je suis entrain de négocier avec les autorités pour trouver un coin pour nos supporters.

En plus des supporters, il y a aussi les hommes de média qui arrivent, est ce que vous avez prévu un dispositif pour eux ?

J’ai été aussi saisi de ce problème mais je pense qu’on trouvera une solution. Nous allons toujours négocier dans le cas contraire, nous allons voir les gens qui ont des villas à louer. Ils vont nous comprendre. C’est le Tengun-bilum*.

Après le logement, il y a aussi l’alimentation, le repas coûte t-il aussi cher ?

Et je vous l’ai dit, là-bas tout vient de l’Europe, jusqu’à la viande. Il y a des restaurants, sénégalais, libanais, américains et même beaucoup. Dans ces restaurants comme chez les sénégalais avec deux mille FCFA , on peut avoir à manger.

En tant que Consul honoraire du Burkina Faso en Guinée Equatoriale quels conseils, vous donnerez à tout compatriote que veut se déplacer dans ce pays pour la CAN ?

A tous les Burkinabé qui veulent venir en Guinée Equatoriale pour suivre la CAN je leur dis d’abord de savoir que les Equato-guinéens sont beaucoup regardants par rapport à leurs lois. Une fois sur place, il y a des consignes qu’on va vous donner. Je demande à nos frères de respecter ces consignes pour qu’après la CAN, les Burkinabé puissent être vus encore d’un bon œil. Les trois dernières années, les Burkinabé étaient plus côtés mais depuis un certain temps, nous avons remarqué que dans tous les vols et autres délits, les Burkinabé sont impliqués. Nous avons commencé un travail de fond qui consiste à conscientiser nos ressortissants. Et je peux vous dire que ça commencé à porter ces fruits.

• Tengun-bilum : en langue mooré signifie quelqu’un qui maîtrise le terrain et qui a des relations

Propos recueillis par Firmin OUATTARA à Tenkodogo

L’Express du Faso

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