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FILEP 2009 : Plus jamais de geôles pour offense à chef de l’Etat

Publié le lundi 9 novembre 2009 à 02h49min

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Le monde de la presse africaine, dans le cadre du Festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP), s’est réuni à Ouagadougou autour du triptyque liberté d’expression, droit à l’information et accès à l’information. En référence au thème, ceux-ci ont, en 96 heures, fait le bilan de la déclaration de Windhoek de 1991 et se sont projetés dans l’avenir à travers un appel dit de Ouagadougou pour un meilleur exercice de la profession de journaliste et un ancrage de la démocratie.

Pour la troisième fois, depuis 2000, le Festival international de la liberté d’expression et de presse (FILEP) a été organisé du 4 au 7 novembre 2009 à Ouagadougou. Ayant regroupé les professionnels des médias d’une trentaine de pays africains appuyés par des spécialistes du droit et militants des droits humains, la rencontre a été fort enrichissante par les réflexions centrées sur le thème "De Windhoek 1991 à Ouagadougou 2009 : bilan et perspectives de la liberté de la presse et d’expression en Afrique".

En parcourant ensemble la déclaration de la capitale namibienne 18 ans après, les panélistes ont reconnu que Windhoek a marqué indubitablement une étape importante du cheminement des Etats et des médias vers plus de liberté de la presse et d’expression en Afrique.

En ce sens qu’il y a développement de journaux indépendants et pluralistes, création de radios et de télévisions privées, création et renforcement des associations d’éditeurs et de journalistes, formation et développement des ressources humaines des médias, proclamation du 3 mai comme journée mondiale de la presse, etc. Si ces éléments peuvent flatter l’orgueil des journalistes, n’empêche que la déclaration comporte, à certains de ses articles, des terminologies approximatives qui demandent clarification et précision.

Comme, a relevé le Pr Luc Ibriga, enseignant de droit à l’université de Ouagadougou, "atteinte à la liberté de la presse" qu’il suggère de remplacer par "limite à la liberté de la presse". De même, ajoute l’éminent professeur, le consensus de Windhoek n’a aucune force juridique dans la mesure où la déclaration n’est pas accompagnée d’un arrêté qui oblige sa mise en œuvre. C’est pourquoi liberté d’expression, droit à l’information et accès à l’information restent toujours un mirage dans bien de pays africains parce que très peu de constitutions en Afrique disposent de loi spécifique qui contraint les Etats à respecter les dispositions prises en Namibie. Chose qui justifie qu’à l’épreuve du terrain, 144 journalistes aient été envoyés ad patres de 1991 à nos jours.

Pour que les choses changent au bénéficie de la démocratie chère à tous, les participants au FILEP ont uni leurs voix à travers l’appel dit de Ouagadougou, pour recommander, entre autres, aux Etats africains de mettre leurs instruments juridiques et réglementaires en conformité avec les principes et standards internationaux, d’abroger les dispositions imprécises comme les fausses nouvelles, l’offense à chef de l’Etat qui empêchent toute critique à l’endroit du pouvoir et des hommes politiques, de supprimer les peines privatives concernant les délits de presse.

En sus, deux recommandations spéciales viennent clore la longue liste des suggestions des panélistes de Ouagadougou. A savoir la création d’un comité d’experts pour l’élaboration d’un document stratégique en vue de la rédaction d’une charte de la presse africaine et de la mise en œuvre des projets de viabilisation économique des médias ; l’institutionnalisation du FILEP et la mise en place de son secrétariat permanent.

Nankoita Dofini

L’Observateur Paalga

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