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Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

Publié le jeudi 16 juillet 2009 à 02h20min

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Le SYNADEC était mardi 14 juillet 2009 face à la presse. Avec les hommes des médias, il a été question de la levée de leur mot d’ordre de grève décidée en assemblée générale, le lundi dernier.

Selon le SYNADEC, trois raisons expliquent essentiellement leur décision de reprendre leurs activités pédagogiques et de mettre un terme à leur grève entamée il y a trois mois. La première explication donnée par le Pr Magloire Somé et Jean Claude Naba, respectivement secrétaire général et secrétaire à l’information du SYNADEC, c’est la décision du gouvernement de clore les négociations et de mettre en œuvre ses engagements. La seconde raison avancée, c’est que la stratégie et les méthodes employées par le partenaire gouvernemental pourraient "humilier" les enseignants- chercheurs et la longueur de la grève aidant, la lassitude pouvait gagner le rang des grévistes. Enfin, le SYNADEC dit avoir levé le mot d’ordre de grève parce qu’il y a eu malgré tout, des acquis, même si ceux-ci ne sont pas à la hauteur de leurs attentes.

"La grève a été longue, trois mois et éprouvante. Mais on note tout de même quelques acquis aux plans moral et matériel. Au plan moral, notre lutte a permis au gouvernement de prendre conscience de la nécessité de revaloriser le statut de l’enseignant-chercheur et de s’approprier même la question. Il a mis en place un comité pour discuter d’un statut particulier devant régir les enseignants-chercheurs.

Cela est quelque chose de substantiel. Ensuite, à travers le mouvement social que nous avons engagé, l’ensemble des collègues a reconnu la justice du mot d’ordre. Il y a eu mieux, la naissance d’un esprit de corps", note le Pr Magloire Somé. Il déplore toutefois, certaines mesures prises par le gouvernement telles que les coupures de salaires qui serait parfois de l’ordre de 90 à 99%. "Il y a des gens qui ont eu 10 F CFA à la fin du mois", insiste M. Somé. "On a voulu humilier les enseignants puisque on les tenait par la bourse. On a voulu porter atteinte à la dignité des enseignants-chercheurs", ajoute M. Naba.

Pour le SYNADEC, il fallait prendre une décision sage, celle d’arrêter la grève. Auparavant, il avait envisagé de revoir la stratégie de lutte mais vu que le gouvernement était passé à la mise en œuvre de ses engagements, il fallait lever le mot d’ordre de grève. Toutefois, précise M. Somé, "nous n’abandonnerons pas la lutte pour autant puisque nous participerons au comité paritaire qui va discuter du statut particulier de l’enseignant-chercheur. En levant le mot d’ordre de grève, nous opérons aussi un repli tactique pour mieux nous réorganiser et revenir".

En attendant, le SYNADEC compte poursuivre les cours là où il les avaient arrêtés mais tient à prévenir que ses militants iront en vacances normalement à la fin de ce mois pour une période de deux mois et reviendront à la rentrée achever le programme. Il met en garde quant à la poursuite éventuelle des coupures de salaires pour fait de grève et souligne que si cela était maintenu, il y aurait une influence négative sur la conduite normale des activités pédagogiques. "A salaire coupé, cours effectué", clame M. Somé. Autrement dit, le SYNADEC n’est pas prêt à des "sacrifices" pour un achèvement rapide de l’année académique. Son argument tient du fait que leur négociation n’a pas fait l’objet d’un accord formel qui aurait dû les engager à cela.

En tous les cas, ironise-t-on, le gouvernement lui-même a dit qu’il n’y avait que 60 grévistes. L’année devrait donc se terminer normalement. Le syndicat est enfin revenu sur les défections annoncées dans ses rangs. Il reconnaît que des sympathisants notamment des militants CDP qui avaient reconnu la justesse de leur cause et qui ont lutté un temps avec eux, ont, à un moment donné, jugé opportun de reprendre leurs activités pédagogiques. Ce qui est de son point de vue leur droit. Il cite aussi le cas du Pr Filiga Michel Sawadogo qui aurait fait défection.

"Il n’est pas un militant du SYNADEC. Il a sympathisé avec nous du fait de la justesse de notre cause. Il a même été médiateur entre nous et le gouvernement mais voyant que les choses n’avançaient pas à son goût, il a estimé qu’il devait reprendre ses activités pédagogiques", confie M. Somé. En tout état de cause, le SYNADEC refuse de croire à un échec de sa lutte mais pense que le gouvernement qui a visiblement innové en récupérant leur lutte et en mettant en œuvre ses engagements, ne leur offrait plus d’autres choix que de lever le mot d’ordre de grève. Il attend de voir à quoi ressemblera le statut en gestation mais fait observer que si la revalorisation n’était pas réelle, le Burkina pourrait voir ses enseignants-chercheurs aller voir sous des cieux plus favorables.

Victorien SAWADOGO et Abou-Bâkr Rabankhi ZIDA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 juillet 2009 à 13:19 En réponse à : Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

    le gouvernement qui a visiblement innové en récupérant leur lutte et en mettant en œuvre ses engagements, ne leur offrait plus d’autres choix que de lever le mot d’ordre de grève. Il attend de voir à quoi ressemblera le statut en gestation mais fait observer que si la revalorisation n’était pas réelle, le Burkina pourrait voir ses enseignants-chercheurs aller voir sous des cieux plus favorables
    vous vous attendiez a ce que le gouvernement vous regarde ainsi alors que vous vous opposiez a leur plan de dtruire l’enseignement superieur ? est ce de la naiveté ou de la paresse intellectuelle ? ceux qui sont au gouvernement sont parfois a votre niveau intellectuelle sinon moins. dans une lutte il y a les sstrategies et les tactiques. M SOME Magloire est historien comme M Paré Joseph le ministre. Ils savent de quoi je parle !
    Aller voir ailleurs sous d’autres cieux... c’est justement le but recherché par le gouvernement. Si cette lutte echoue et que ces gens qui nous gouvernent arrivent a leur fin, c’en est fini du burkina car on voit leur plan
    quoi qu’il en soit rien ne saurait rester aussi vrai que ce qu’on disait SEULE LA LUTTE PAIE. Et cela est valable pour nous tous burkinabe, pour peu que nous aimions encore ce pays si riche mais rendu si pauvre. Notre avenir n’appartient qu’a nous : osons inventer notre avenir plutot que de nous laisser abattre. A nous de choisir
    SOME

  • Le 16 juillet 2009 à 16:31, par Romain En réponse à : Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

    Il me semble que cette lutte se termine en « queue de poisson ». Elle laisse un arrière goût amer et d’inachevé. Cette lutte qui est juste aurait eu un grand succès si elle avait été menée de façon unitaire, c’est à dire engagée par toutes les organisations syndicales d’enseignants sur le campus. Malheureusement, M. Magloire SOME, sécrétaire Général du SYNADEC n’a pas voulu associer les autres organisations. Il a voulu jouer solo. M. Magloire SOME devra comprendre et tirer la leçon suivante : Une lutte sociale ne se gagne pas seule. Elle se gagne quand on sait associer toutes les forces sociales qui ont intérêt à ce que les choses changent positivement en leur faveur. En voulant aller seul à la bataille, voilà le résultat. Il peut dire ce qu’il veut, cette grève a été un échec. Le gouvernement est sorti vainqueur. Dommage !!!

    Romain

  • Le 16 juillet 2009 à 16:41 En réponse à : Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

    où sont passé tous ces brailleurs qui defendaient à cor et à cri la position jusqu’au boutiste du synadec allant meme dans un mépris deconcertant à fustiger des journalistes qui font leur boulot consciencieusement ? l’histoire est le tribunal du monde ? il commence à juger. A bon entenduer salut.

  • Le 16 juillet 2009 à 22:27 En réponse à : Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

    Romain, ne va pas si vite en besogne. Plus rien ne sera comme avant. Dites nous quel syndicat a eu une augmentation de 30 % en allant en greve dans ce pays meme si ce n’est pas suffisant par rapport a nos revendications ? dites nous quel syndicat a eu sa cause si populaire et du meme coup a reussi a alerter l’ opinion populaire comme le SYNADEC ? Aujourd’ hui, meme les eleves du cp2 savent que les profs d’ universite sont traites comme des savates et commencent meme a reflechir s’ il faut meme aller a l’ ecole ou pas. Magloire n’a pas voulu aller en solo. Mais n’ oublie pas que son syndicat n’est ni le synter communiste ni le sness vendu au pouvoir. Quelque part on devrait applaudir ce jeune syndicat qui fait la part des choses. Le SYNADEC est un syndicat autonome et a le droit d’aller en greve de lui meme. Si un autre syndicat le rejoint, ce n’est pas de refus.

    Un militant des premieres heures du SYNADEC

  • Le 17 juillet 2009 à 05:54, par Ali En réponse à : Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

    Si Juste parce que vos salaires ont été suspendu pour juste un mois vous avez mis fin a ce mouvement de revendication si salutaire, alors je dis que le president Compaoré peur dormir en paix. Il n’y a plus rien a tirer de ce peuple. Que Dieu nous aide

  • Le 17 juillet 2009 à 14:13 En réponse à : Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

    Vous savez les enseignants chercheurs croient en l’avenir du Burkina.Moi je n’ai qu’un Bac + 5 et j’ai beaucoup de respect pr les enseignants ch. pour leur sacrifice.Ils se sont tuer a petit feu pour leur pays pr la formation des etudiants burkinabé alors qu’ils peuvent s’expatrier et bien gagner leur vie.
    Maintenant je pense que tous ont compris que le gouvernement les prennait pour de la "merde".

  • Le 17 juillet 2009 à 21:31, par FILLE En réponse à : Levée du mot d’ordre de grève du SYNADEC : "Le gouvernement ne nous a pas laissé de choix...", estime Magloire Somé

    Il faut qu’on se respecte.
    ces enseignants chercheurs sont des hommes dignes et Intègres.
    Tous ces grands hommes passe par qui ?
    Combien sont-ils ? Des Ministres , des Directeurs de services, des Officiers et que sais-je encore qui sont paassé par ces vaillants hommes.
    Et certains de leurs élèves prétendent souvent qu’ils envis rien de ces enseignants chercheurs.
    D’autres par contre n’ont même pas le tièrs de leur niveau qui se sentent mieux qu’eux.

    Il faut traiter les gens à leur juste valeur au lieu de s"assoir dire tout ce qui passe à la bouche.

    Ce sont les vrais hommes de notre peuple, qui travaillent pour l’amélioration de la vie du peuple, qui pensent au bonheur de tous.
    Nous restons tous convaincu que c’est seulement à l’Université il n’ya pas ce qu’on appelle la corruption, la preuve, l’organisation du Baccalauriat est parfaite.

    Il ne faut pas parler d’échec de cett grève même s’ils reprenaient san salut. Ils ont leur intègrité et leur dignité.

    Vous découragez ces gens là pour vous compromettez l’avenirde plusieur générations et l’avenir du pays en générale et on réculera d’un siècle de notre évolution.

    Sachez que qu’elle en soit le salaire de ces enseignants, on ne saura saluer leur mérite, c’est le ciel qui comblera le reste car il se sacrifient beaucoup.

    Laisser donc la jalousie , la haine et la démangogie et voir la réalité.
    Respectons nous

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