Chine, c’est pas Chine !
Quand deux Chine se suivent, la seconde va ailleurs... Avec ses sacoches de CFA, ses valises diplomatiques, ses tirelires de convictions, ses... Mais quand la séduction politique entre sur la scène diplomatique, et que le liguidi s’exprime en dollars, même terrassé par la crise financière aiguë, chacun regarde « sa » Chine et fait le compte de ses amitiés feuillues...
Le message n’aura échappé à personne ! La Grande Chine est de retour, avec plus d’offensive, de présence, d’élégance... Impossible d’y échapper, à Ouagadougou, aux yeux de Chimène de Pékin. Entre Bamako et Dakar, Hu Jintao a bien choisi son itinéraire pour que la capitale des Hommes intègres sente passer le souffle rouge de la Chine continentale. Et, c’est le cas de le dire, cette deuxième tournée du président chinois sur les terres africaines a un fort relent de reconquête, dans ce qu’elle consolide éloquemment, ce que les autres appellent la « Chinafrique ».
La France de tonton n’a donc qu’à bien se tenir ! D’ailleurs, camelote ou pas, les produits « Made in China » colonisent joyeusement les marchés africains depuis de longues années déjà, reléguant les bonnes vieilles marques de l’Hexagone au second plan du hit-parade de la popularité. Le ginseng et les tisanes aphrodisiaques ont même fini de convaincre les mâles d’ici que vraiment « Chine-là, c’est pas Chine ». Surtout aux Nations unies où l’Ile de Formose attend toujours de faire entendre sa voix.
Le fait est que dans le twist diplomatique que se livrent les deux Chine depuis plusieurs décennies, Pékin semble prendre, au fil des années, du poil du dragon, tandis que Taipeh compte désespérément les défections de ses alliés alimentaires. Dans ce ressac vers l’hydre continentale, le Burkina Faso s’illustre curieusement par sa singularité, fidèle, comme un intègre, à la parole donnée. Et si Hu Jintao déploie ses ailes à coups de milliards de dollars, le docteur Honoré n’en compte pas moins les infrastructures sociales et autres que les cousins de l’autre injectent ici.
Et puis, comme, finalement, « être Burkinabè, ça se mérite », il ne faut pas verser sa figure trop tôt, en cédant à l’appétit des chinodollars ! Vu ?
Et puis, d’ailleurs, pourquoi s’acharne-t-on à demander au Faso de « quitter dans » la lune de miel harmonieuse et sans nuages qu’il vit actuellement avec Taipeh, pour conclure de nouvelles noces avec une fiancée qu’il a laissée tomber en toute responsabilité diplomatique ? Ecoutez, entre l’arbre du Faso et l’écorce de Taïwan, gare à qui mettra le sable de Pékin.
Tout au plus consentira-t-on à laisser un peu de riz cantonais compenser les besoins alimentaires déficitaires des Burkinabè, les commerçants ayant royalement « feinté » le gouvernement dans un passe-passe de samouraï !
Dans tous les cas, vigoureusement campé sur son Etalon de Yennenga, en attendant de l’attribuer, le 7 mars prochain, à un quidam qui aura su mettre notre société en pleine ébullition sur pellicule, le docteur Honoré ne frémit pas, pour l’instant, face au rouleau compresseur du grand show continental. Et si jamais on ne savait plus à quelle Chine se vouer, on aurait eu au moins le talent d’enseigner aux autres qu’il faut savoir souffrir de ne pas aller trop tôt à la soupe aux chinoiseries...
Le Journal du Jeudi
Vos commentaires
1. Le 20 février 2009 à 04:22, par henry clay En réponse à : Chine, c’est pas Chine !
je pense que pour le burkina etre partenaire de taiwan est une bonne chose. non seulement nous prouvons notre capacite de choisir nos amis mais aussi parce que moins il y a de personne pour ce partager la manne plus notre part sera grosse. la chine continentale est en train de montrer sa puissance mais beaucoup de pays ont un interet de garder la perception que taiwan a des amis en vie, suivez mon regard.
Le 20 février 2009 à 09:29 En réponse à : Chine, c’est pas Chine !
tu as raison henry ; le burkina Faso est souverain ; il choisit ses amis/partenaires de façon souveraine et non par "suivisme" ; ce n’est pas parce que tous les pays courent vers pékin que le Faso doit en faire autant.
2. Le 20 février 2009 à 10:20, par papi En réponse à : Chine, c’est pas Chine !
le peuple burkinabe’ aura plus a gagne’ avec la chine ke taiwan .mais au contraire nos dirigeans ont a gagne’ avec taiwan k’avec la chine.
3. Le 20 février 2009 à 13:17, par Moses En réponse à : Chine, c’est pas Chine !
C’est de la pure myopie diplômatique que de continuer d’entretenir des ralations avec une province chinoise qui n’est finalement reconnue aujourd’hui comme état souverain que par des états eux-mêmes insignifiants et je suis triste de constater que mon pays en fasse partie par la boulimie et l’insouciance de dirigeants qui, quand ils annoncent avoir investit 5 f de taïwan c’est qu’eux en ont empoché au bas mot 25.Si c’est cela que certains se plaisent à appeler être souverain, alors du courage car le chemin est long et je crains fort que nous l’ayons même pas encore entamé.
Le 25 février 2009 à 00:21, par SOMYA LE PATRIOTE En réponse à : Chine, c’est pas Chine !
quelle que soit la chine que l’on suivra si certains dirigeants voudrons détourner les fonds, ils le feront et ce n’est pas Pékin qui leur interdira.
A ce que je sache PEKIN s’en fout de comment vous gérez votre pays et ils sont même prêt à donnez des armes à certains dictateurs en échange de contrat (sans se soucier de l’utilisation de ceux ci). J’ai suivi quelques documentaires sur comment fonctionne les relations de la grande chine (Pékin) avec le continent africain et je vous assure que ça donne à réfléchir sur notre avenir.
Je pense que traité avec Taïwan c’est mieux.
Mais tout ça dépendra de nos dirigeants.
Donc finalement Chine ou Taïwan c’est pas ça le problème. C’est la gestion de ce que l’on y gagne.
4. Le 8 mars 2009 à 23:40 En réponse à : Chine, c’est pas Chine !
écoutez les amis il faut apprendre à être objectif dans les analyses des donnes politiques. Si la Chine parcourt l’Afrique aujourd’hui, elle l’a fait après les occidentaux. C’est le seul contre poids dont dispose l’Afrique à ce jour face à l’exploitation exagérée et zélée des ressources africaines par l’occident. En tout cas tous les pays africains partenaires de la Chine trouvent leurs comptes mieux qu’avec un partenariat occidental.Il revient maintenant aux africains de profiter de cette concurrence pour se libérer définitivement du joug de l’occident. Les relations diplomatiques ? Mais c’est une question d’intérêts. Pourquoi le Burkina a rompu ses relations diplomatiques pour se tourner vers Taïwan ? C’est tout simplement parce que le sous sol Burkinabé est pauvre comme un crâne rasé et par conséquent la Chine n’a aucune raison de faire des investissements colossaux au Burkina. Donc le Burkina gagne plus en se mariant avec Taïwan ou Israel pour des miettes et surtout pour avoir la grâce des américains qui menacent de soulever quelques sales dossiers du continent !!! D’autres pays africains n’ont pas bésoin de faire ces gymnastiques et ils peuvent choisir librement leurs partenaires. En tout cas nous apprécions positivementla visite du Président Chinois sur les terres africaines