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MENSUALISATION DES PENSIONS : Une nouvelle vie pour les retraités

Publié le lundi 2 février 2009 à 02h08min

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La mensualisation des pensions est-elle une bonne mesure ? En tous les cas, elle est effective pour les retraités qui émargent à la Caisse autonome de retraite des fonctionnaires (CARFO) depuis la fin du mois de janvier 2009 pour ceux des retraités qui le désirent. L’option de la mensualisation est libre.

Combien sont-ils qui ont demandé la division par trois de leur pension afin de percevoir quelque chose par mois, tout comme s’ils étaient encore en activité dans l’Administration publique ou privée ? Au bout d’une année ou deux, la CARFO pourra faire une évaluation sur l’impact de sa mesure de mensualisation. Peut-être que les résultats de cette évaluation persuaderont ceux qui continuent de percevoir leur pension trimestriellement à rejoindre les rangs de ceux qui ont opté pour la mensualisation.

Il peut se faire aussi qu’au bout de ce temps, des retraités décident de revenir à l’ancienne périodicité. Il faut dire d’emblée que les pensions civiles au Burkina Faso sont très moyennes, pour ne pas dire dérisoires pour la très large majorité des retraités. Si la mensualisation va permettre à beaucoup de se dégager des griffes des usuriers qui, eux, n’ont pas vu la mesure d’un bon oeil et leur permettre aussi de ne plus être obligés de faire des courbettes au voisin boutiquier, vendeur de riz et d’autres céréales, elle exige cependant du retraité une reconversion, particulièrement dans la manière de gérer son nouveau "salaire". Il retrouve une nouvelle vie, "une vie de citoyen percevant un salaire tous les mois". La question se pose de savoir si on peut devenir un bon gestionnaire pendant la retraite si on ne l’a jamais été au cours de sa vie active.

Ce nouveau "salaire" ne va-t-il pas faire retomber certains dans les vices de leur jeunesse ? Il se pose en effet une question de responsabilité, car parmi les retraités il y en a qui s’acquittent d’un loyer, n’ayant pas pu ou n’ayant pas voulu se bâtir un toit qui leur est propre, et paient les études de leurs derniers fils ou celles de petits-fils. Le nombre de retraités qui sollicitent et obtiennent à chaque rentrée scolaire auprès de la CARFO des prêts scolaires le montre. Un adage dit que la retraite se prépare dès le premier jour de la prise de service du travailleur.

Ce qui est une vérité vraie. Mais, peut-on vivre décemment et la préparer avec les salaires de misère qu’on offre aux fonctionnaires au Burkina ? Certes, il faut reconnaître que jusque-là, ces salaires de misère sont payés régulièrement à terme échu, c’est-à-dire à chaque fin de mois. Et qui va loin ménage sa monture. Pour un fonctionnaire burkinabè, préparer sa retraite débute naturellement par l’acquisition d’une parcelle pour construire un toit pour sa famille et pour ses vieux jours.

Tout le monde n’est pas né sous la même étoile ; il y a des personnes pour lesquelles le souci du toit a été déjà réglé par leurs parents. Elles sont une minorité. Aussi, l’État doit développer la politique de construction d’habitats à loyers sociaux, et faire en sorte que tout jeune fonctionnaire en possède un. Il faut accorder la priorité aux jeunes dans cette politique. Une telle politique éviterait à coup sûr des drames futurs. Un fonctionnaire burkinabè qui réside ou qui a résidé au Burkina, s’il n’a pas un toit à lui propre, est toujours surpris quand l’âge de la retraite arrive.

C’est alors qu’il oriente tous ses espoirs vers les institutions chargées de s’occuper des retraités avec des risques d’être parfois déçu. C’est alors aussi qu’il se consacre aux jeux de hasard, le PMU’B par exemple. Il faut le reconnaître et l’accepter, le PMU’B joue un grand rôle dans l’occupation du temps du retraité. Malheureusement, on en trouve qui engloutissent leurs maigres sous dans l’attente d’un hypothétique gros gain. Pour ces derniers, l’arrivée des courses est toujours un moment d’amertume. Le contexte général de vie chère fait que la vie est dure, très dure.

Elle l’est danvantage pour le retraité. La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la CARFO ont fait des efforts méritoires en direction des fonctionnaires qui pleurent en ces jours la disparition de leur président. Elles doivent encore faire davantage si elles veulent effacer à jamais cette image du retraité clochard, alcoolique, grincheux et hargneux. Dans le domaine de la santé surtout, quelque chose peut être fait comme la systématisation de la visite médicale annuelle, l’accès aux médicaments à des prix étudiés, parce que tout un chacun sait que les maladies les plus fréquentes chez cette tranche de notre population sont des maladies dont les traitements sont chers.

On peut également penser, à l’instar des retraités des Forces armées, à envisager de créer des occupations, même temporaires, pour lesquelles on ferait appel à des gens déjà partis à la retraite. Une telle mesure aiderait à réduire davantage les morts par suite de crise cardiaque ou d’embolie cérébrale dont de nombreux retraités sont souvent victimes, brusquement foudroyés. Il est du devoir de chaque État de bien prendre soin de ses retraités. Ayant été les bâtisseurs d’hier, eux aussi doivent mériter de la République. Il ne faut surtout pas perdre de vue que tout fonctionnaire passera par là.

Le Fou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 4 février 2009 à 00:38 En réponse à : MENSUALISATION DES PENSIONS : Une nouvelle vie pour les retraités

    Moi je trouve que c’est une bonne chose. Quant a craindre la mauvaise gestion, ca me parait tire par les cheveux. Dire que ceux qui ont ete mauvais gestionnaires quand ils etaient en activitre risquent de retomber dans ces travwers, n’est pas gentil. dans tous les cas, si tu vas mal gerer ce qu’ on te donne par moi, c’est que tu vas mal gerer aussi ce que tu gagnes en trois mois. Dans tous les cas, cette mesure n’est pas faite popur ceux qui se situent aux extremes mais pour la majorite de nos travailleurs retraites qui souffrent en verite.
    Je n’ai pas aime la partie ou vous reprochez aux travailleurs de ne pas avoir un toit ou de toujours payer les etudes de leurs enfants. Qui etes- vous pour juger les choix ou les non choix que les gens, de surcroit, des adultes ont fait dans la vie ? Si moi je me bats pour construire 10 villas, au prix meme de puiser dans le tresor public, c’est un choix. Celui qui a vecu a sa facon aussi, c’est un choix. ce qui est bon pour Paul n’est pas bon forcement pour Pierre.

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