“Tout serait parti d’une lettre anonyme d’un citoyen du village qui faisait état de fraudes massives sur le recensement. Une enquête a aussitôt été diligentée par la police municipale. Six personnes ont ainsi été arrêtées et les policiers déguisés en citoyens ordinaires ont pu facilement découvrir le pot aux roses.

La police nationale a ensuite pris le relais pour poursuivre les investigations. Un conseiller dudit village et un agent de la mairie s’ajoutent à la liste des personnes mises en cause. En effet, le lotissement de Zongo concerne la zone de non lotie du secteur 18, le village de Zongo et de Yaoghin relevant de Zaghtouli.

Il a débuté depuis 2002, mais la commission a très vite été confrontée à de nombreux problèmes. Près de cinquante-trois mille (53 000) personnes ont été décomptées pour un maximum de quinze mille parcelles disponibles. Pour remettre les choses à plat, une deuxième équipe a été mise en place pour recommencer les décomptes et 6 987 résidents réels (RR) ont été identifiés.

C’est en mi-août 2008, en voulant faire le recensement complémentaire de Yaoghin, que les situations de fraudes sont apparues. L’opération tirait à sa fin quand les faussaires sont entrés en jeu, selon Séraphine Ouédraogo, le maire de l’arrondissement concerné.

Deux types de « papillons » ont été vendus, à savoir ceux délivrés par la mairie et ceux des fraudeurs fabriqués par les faussaires. Plus de 300 pièces d’identités auraient été retrouvées lors d’une perquisition effectuée chez l’un d’eux. Ces fauteurs ont reconnu les faits, selon Simon Compaoré lors de la conférence de presse organisée le mercredi 22 octobre 2003 à l’hôtel de ville de Ouagadougou.

La couleur politique n’a sauvé personne et les enquêteurs continuent dans la fourmilière pour faire sortir les autres. En attendant, tout le travail de recensement de Zongo a été déclaré nul, vu l’ampleur des fraudes. Le maire de Boulmiougou a de ce fait organisé une assemblée générale, le dimanche 26 octobre 2008 à l’école primaire de Zongo, pour informer la population.

Elle était accompagnée de Simon Compaoré et d’une forte délégation. Pour rattraper donc ce qui peut l’être encore, une équipe de contrôle est mise en place. Le top de départ du contrôle a été donné le mercredi 29 octobre sur le pont de la solidarité du Complexe scolaire St-Dominique. Les populations sont restées attentives aux différentes explications sous un soleil de plomb.

Après cela, le travail de terrain a commencé. Séraphine Ouédraogo s’est alors déguisée en agent de contrôle. Il fallait être sur le terrain pour la voir avec en main ses blocs-notes, et sa peinture rouge dans la zone 4. Espérons seulement que dans ce contrôle, tout ira vite et bien, car ce lotissement de Zongo va finir par s’apparenter à un travail de sisyphe.

David Demaison Nébié

L’Observateur Paalga