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Béatrice Den - Jonas Drabo : Un couple d’escrocs au bout du fil

Publié le jeudi 24 juin 2004 à 10h02min

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Une enquête ouverte par le Bureau central - Interpol de la Direction générale de la police nationale (DGPN), suite à une plainte d’une personne ayant été victime d’une escroquerie, a permis de mettre la main sur Jonas Drabo. L’information nous a été donnée le mercredi 23 juin vers 9 heures par le commissaire de police Salvador B. Nébié. Nous nous sommes rendu dans les locaux de la DGPN, pour en savoir davantage.

Né le 20 juillet 1975, Jonas Drabo, qui se trouve actuellement entre les mains des hommes du commissaire Nébié, ne serait que le complice d’une certaine Béatrice Den, activement recherchée par Interpol. Sans emploi, Jonas est un récidiviste, puisqu’il a déjà purgé une peine d’un mois de prison ferme pour une histoire d’escroquerie.

Tout est parti de la plainte pour escroquerie que Mme Nikièma Elisabeth née Ouangraoua a déposée auprès du Bureau central d’Interpol, nous dit le commissaire Nébié. Dans sa plainte, Mme Nikièma raconte qu’un jour, elle a reçu un appel d’une blanche, depuis Paris, lui tenant à peu près ce langage : "Vous ne voyez plus ? On était de passage, on a laissé nos coordonnées…". Bien sûr, Mme Nikièma, qui ne se doutait de rien, répond qu’elle ne se rappelle rien. Et la bonne dame de lui dire "Ça tombe bien, je peux vous offrir une bourse d’études et si vous avez un frère qui est intéressé…".

Madame n’en demandait pas mieux, quelle aubaine ! Elle dit qu’elle est partante. La présumée Béatrice Den, alors, d’ajouter que pour cela, il faudrait que Mme Nikièma envoie une certaine somme d’argent, car elle a garanti sa carte de crédit. C’est ainsi qu’Elisabeth Nikièma versera d’abord environ 700 000 FCFA. Notre bonne samaritaine lui a, au préalable, demandé d’envoyer l’argent par Western Union, au nom d’un certain Jonas Drabo, employé au Consulat du Burkina à Paris (qu’elle présentait comme le chargé de l’immigration).

L’argent est donc effectivement expédié. Quelques temps après, la « correspondante » de Paris fait savoir à madame qu’il faut qu’elle ajoute 400 000 FCFA et que dès que son frère arriverait en France, l’argent lui serait remboursé. Ce qui fut fait également. La somme touchée, avec la complicité de Jonas, on coupe tout contact, on fait disparaître les traces et l’on recommence avec d’autres personnes. Voilà comment Mme Nikièma/Ouangraoua Elisabeth a été victime d’escroquerie et a saisi le Bureau central d’Interpol.

Les investigations d’Interpol, avec la collaboration des services de l’ONATEL, de la Poste et de Western Union ont permis de localiser l’appel qui provenait effectivement de France. Il y a deux mois, raconte encore le commissaire Salvador, un jeune du nom de Sawadogo Youba a saisi ses services pour escroquerie. A lui, ce sont des visas qu’on lui proposait. Youba Sawadogo a lui aussi envoyé par Western Union de l’argent qui a été touché par Jonas. A partir de là, il y avait, a fait remarquer le commissaire, un lien entre les deux faits. Les procédés sont les mêmes. C’est la dame de Paris qui entre en contact avec les victimes ; on fait le transfert de fonds au profit de Jonas Drabo.

Toujours avec la collaboration de l’ONATEL, de la Poste et de Western Union, Interpol a pu identifier le sieur Jonas Drabo grâce aux références de sa pièce d’identité. Depuis mardi dernier, le commissaire Nébié et ses hommes ont pu mettre la main sur lui. Il a subi un interrogatoire et a reconnu tous les faits. Il a reconnu avoir escroqué de nombreuses personnes, sans toutefois pouvoir dire combien il a engrangé. Mais sur la somme de plus d’un million FCFA, que lui et sa complice ont escroquée à Mme Nikièma Elisabeth, il dit avoir reçu 300 000 FCFA.

Selon Jonas Drabo, sa rencontre avec Béatrice Den s’est faite grâce à un de ses cousins, depuis le Mali, où celle-ci a travaillé avec la coopération française à Bamako. Ils ont ainsi fait connaissance et au fil du temps, Béatrice a proposé de l’aider a s’équiper en outils, parce qu’il voulait faire la mécanique. C’est ainsi qu’une fois à Ouagadougou, il a été entraîné par elle à escroquer des gens. Toutes les opérations se passaient à Ouagadougou. Jonas et Béatrice se rencontraient juste au moment de récupérer l’argent à la Poste.

Selon toujours Jonas, Béatrice est repartie en France au mois d’avril dernier. Lui, il a été donc pris. Les enquêtes se poursuivent et on espère qu’Interpol mettra tôt ou tard la main sur la présumée Béatrice Den. Le commissaire Nébié invite toute personne qui aurait été victime d’escroquerie relative à une opération de transfert d’argent par Western Union au profit de Jonas Drabo à prendre attache avec Interpol.

AK
L’Observateur

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