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Oumar Yabré alias Dominateur, artiste-musicien : “Dieu a tout donné à l’Africain…”

Publié le lundi 28 juillet 2008 à 10h43min

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Oumar Yabré

Styliste-modeliste, tradipraticien, artiste-musicien, Oumar Yabré a plusieurs cordes à son arc. L’homme voit en sa vie, une mission divine. Cette mission au plan musical, il entend la mener sous le pseudonyme « Dominateur ». Une appellation qui met en exergue sa mission qui est de dominer la souffrance d’autrui en le soulageant de son mal. De là est sorti un premier album baptisé « L’avenir » qui n’attend que les bonnes volontés pour sa promotion. Une rencontre avec l’artiste a pu lever le voile sur quelques péripéties de sa vie. Lisez plutôt !

Peux-tu te présenter aux lecteurs ?

Dominateur (D) : Je m’appelle Oumar YABRE, styliste modéliste de formation. Je fais de la couture et autres nombreux métiers comme la tradi-thérapie

Tu viens de dire que tu es aussi tradi-thérapeute, comment as-tu appris cela ?

D : C’est un don de Dieu qui n’a rien à voir avec les fétiches ni les cauris et le sable. N’importe quelle personne qui se présente devant moi, je sais déjà ses intentions et ce qu’elle cherche. Je peux lire le passé et l’avenir de quelqu’un.

Aujourd’hui tu t’essayes à la musique. Pourquoi cela ?

D : Je suis orphelin de père et de mère. Dès mon enfance j’étais l’objet de rejet dans la famille. Tout le temps je me retrouvais seul dans un coin et pour supporter ma tristesse, ma solitude, je chantais. Cela me mettait à l’aise. C’est pourquoi j’ai décidé à travers la musique de faire revivre ce message qui est au fond de moi depuis des années. Ce sont des conseils aux frères et sœurs de ne jamais se laisser aller dans le découragement, car tout est possible pourvu que tu crois en Dieu.

Depuis quand as-tu voulu faire de la musique une profession ?

D : Cela remonte à très longtemps. Mais j’ai pu le concrétiser en 2002 quand j’ai réussi à entrer en studio pour faire sortir un single. J’ai déposé une demande au ministère de la Culture qui m’a donné un coup de main pour réaliser cet album.

Quel thème principal aborde-tu dans cet album de 8 titres ?

D : J’aborde des thèmes comme la solidarité, le chômage des jeunes, les problèmes d’identité africaine. Dieu a tout donné à l’Africain qui n’a rien à envier aux Occidentaux. Mais nous avons laissé ce qui est la plus précieuse, notre culture, et épousé celle du Blanc.

Quel genre de musique fais-tu ?

D : C’est un genre propre à moi. Je puise beaucoup dans le traditionnel pour faire du moderne où tout le monde se retrouve. C’est le fond cultuel qu’il ne faut pas laisser tomber comme je le disais, c’est notre plus grande richesse.

Pourquoi avoir pris comme nom d’artiste Dominateur ?

D : Je viens de vous dire que j’ai eu une enfance difficile. J’ai été gravement malade, sans soutien et sans espoir. C’est alors que j’ai décidé de m’isoler en brousse pour mourir sans que quelqu’un le sache. Dans ma longue marche et très épuisé, je me suis reposé sous un arbre et le sommeil m’a envahi. C’est là qu’une lumière vive est apparue et à travers celle-ci, une voix s’est adressée à moi. Entre autres questions et réponses, mon interlocuteur m’a confié une mission qui est de venir en aide à mon prochain.
Il a dit que je dois dominer le monde par le don de guérison que j’ai. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre comme nom d’artiste « Dominateur ».

Le nom de baptême de l’album est « l’Avenir » ? Pourquoi ?

D : « L’Avenir » c’est pour interpeller tout Africain à vivre selon sa culture. L’Afrique c’est le jardin public du Bon Dieu et nous devons le cultiver avec amour. L’avenir du continent réside dans notre capacité de mettre en valeur notre culture.

As-tu eu des difficultés pour la réalisation de cet album ?

D : Je n’ai jamais eu du soutien malgré toutes les démarches pour rencontrer les bonnes volontés. C’est le ministère de la Culture, après que j’ai adressé une demande, qui m’a autorisé à travailler dans le studio du CENASA. Il se trouve que là aussi, c’est l’artiste lui-même qui supporte les frais de l’arrangement. Du coup je ne pouvais pas. C’est Armand BAYALA à qui j’ai exposé mon problème, qui n’a pas hésité à m’aider. C’est ainsi qu’il m’a proposé de venir dans son studio où il m’a fait gratuitement l’arrangement. Le CENASA a promis de m’aider et jusqu’à présent je suis dans l’attente.

Quand est-ce l’album sera-t-il officiellement sur le marché ?

D : Je prie le Bon Dieu pour que ça puisse être lancé dans la nouvelle année 2009. Je profite lancer un appel aux bonnes volontés de me venir en aide. Quand l’album va sortir, mon souhait est de récolter des fonds afin de construire un bâtiment qui va servir de cadre pour me permettre de soigner ceux qui souffrent.

Par Issoufou MAIGA

L’Opinion

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