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Le monde entier au chevet de la crise alimentaire

Publié le lundi 9 juin 2008 à 12h36min

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L’heure est grave. La flambée sans précédent des prix des denrées alimentaires dans le monde a occasionné la semaine dernière, la tenue d’une conférence internationale de haut niveau sur la sécurité alimentaire.
Organisée du 3 au 5 juin 2008 à Rome au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), cette conférence a réuni les sommités mondiales représentant 180 pays pour réfléchir sur la sécurité alimentaire par rapport aux défis du changement climatique et des bioénergies.

La FAO a ainsi invité les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres en charge des secteurs de l’agriculture, de l’élevage, des forêts, des pêches, de l’eau, de l’énergie et de l’environnement de tous ses pays membres, ainsi que les chefs des agences du système des Nations unies et les principales organisations intergouvernementales et non gouvernementales concernées, afin de se pencher au chevet de la crise alimentaire mondiale. L’objectif est d’aider les pays à concevoir des solutions durables à cette crise alimentaire, en identifiant les politiques, stratégies et programmes nécessaires pour sauvegarder la sécurité alimentaire mondiale, à court et long termes. Il s’agit au bout du compte de trouver les moyens de parvenir à la sécurité alimentaire mondiale, de relever les défis de la hausse des prix des produits alimentaires, du changement climatique et des bioénergies.

La déclaration issue de cette conférence réaffirme les conclusions du sommet mondial de l’alimentation de 1996 qui avait adopté la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale et le Plan d’action dudit sommet. Les participants s’engagent par ailleurs, à faire de la sécurité alimentaire une question permanente de politique nationale, à renouveler leur engagement en matière de réalisation des objectifs du sommet mondial de l’alimentation et des Objectifs du millénaire pour le développement. A court terme et comme mesures immédiates, le sommet engage tous les donateurs et le système des Nations unies à accroître leurs aides aux pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et ceux qui sont touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires. D’autres mesures à moyen et long termes sont également préconisées pour « éliminer la faim et assurer des aliments pour tous aujourd’hui et demain ».

Une déclaration qui ne manque pas de générosité mais qui reste à être concrétisée. Car avec les lenteurs procédurières des engagements internationaux, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants notamment pourraient passer de vie à trépas avant même que les mesures préconisées ne soient mises en application. La préoccupation du chef de l’Etat burkinabè à la IVe Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique à propos de « la non réalisation des promesses de l’aide publique au développement » est plus que jamais d’actualité. Au Burkina Faso, pays classé avant-dernier en matière de développement humain dans le monde, et suite à une mauvaise saison agricole, la soudure qui s’étend de début juillet à fin septembre pourrait se révéler catastrophique si l’aide promise devait arriver en octobre par exemple au moment des récoltes. C’est vrai que le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé dès le 4 juin dernier une assistance alimentaire d’urgence de 1,2 milliard de dollars pour 62 pays, y compris le Burkina. Mais quand est-ce que ces promesses seront constatées « in concreto » dans les ménages ? La solidarité internationale est plus que jamais interpellée .

Avec un bond de dix dollars en une journée, intervenu le vendredi 6 juin dernier, le pétrole qui coûte près de 140 dollars le baril de nos jours va rendre encore plus vulnérable l’existence des plus pauvres tout en fragilisant les grands équilibres macro-économiques des pays comme le nôtre. N’annonce-t-on pas le brut à 150 dollars le baril d’ici à un mois ? Avec une économie mondiale aussi désarticulée et imprévisible comme celle de nos jours, il faut s’attendre à tout. Y compris les prédictions des futurologues les plus pessimistes qui voient le pétrole à 500 dollars le baril à l’horizon 2020. N’est-il pas alors temps de convoquer une concertation mondiale pour mettre un frein à cette envolée irrationnelle de l’or noir qui risque d’amener l’humanité à la catastrophe, surtout les nations les plus faibles ?

C’est dans ce contexte de climat économique et social difficile dû essentiellement à la conjoncture internationale qu’intervient l’an I du gouvernement de Tertius Zongo. Le Premier ministre lui-même, dans un entretien avec la presse demain 10 juin, dressera le bilan de son action d’une année, caractérisée par une rupture dans les méthodes de gestion. Ce que l’opinion nationale retient d’ores et déjà du gouvernement Tertius Zongo est sans conteste la culture du dialogue et de l’écoute de tous les acteurs, la culture du résultat, ainsi que la volonté de moralisation du service public, marquée par la lutte contre la corruption et la mal gouvernance. Les multiples actions du gouvernement, faut-il le rappeler, ont pour ligne directrice le projet de société du Président Blaise Compaoré à savoir « le progrès continu pour une société d’espérance ».

Car en dépit de la vie chère imposée par la conjoncture mondiale, les Burkinabè dans leur majorité, serrent les dents, et dans un sursaut collectif et solidaire, se battent pour avancer et pour conjurer le destin.

Par Jean-Paul KONSEIBO

Sidwaya

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