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Camp scientifique des jeunes filles : Vaincre les clichés grotesques

Publié le mardi 21 août 2007 à 08h28min

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L’édition 2007 du camp scientifique national des filles réunit au lycée Nelson Mandela, à Ouagadougou, une quarantaine d’élèves des classes de première C et D, venues des treize régions du Burkina.

Ce camp qui a débuté hier, 20 août, se tient sur l’initiative de l’association des Femmes scientifiques du Faso pour la Promotion de l’éducation scientifique et technologique des femmes (FESCIFA/PRESCITEF).

“Les femmes scientifiques sont laides”, “Les femmes scientifiques ne parviennent pas à se trouver un mari”, “La science, c’est pour les hommes”, et quoi encore ? De tels stéréotypes, autrefois ressassés, ont toujours et malheureusement la vie dure et font mouche auprès d’une certaine frange de la société.

Ces arguments, qui volent au ras des pâquerettes, ont pourtant eu par le passé, et même maintenant quelquefois, une capacité de nuisance terrible en étant une raison bidon exploitée par des parents, pour empêcher leurs filles de s’inscrire dans des filières scientifiques.

C’est donc conscientes de la persistance de telles mentalités rétrogrades dans nos sociétés que les dames, évoluant dans le domaine des sciences, se sont réunies en 1996 pour porter sur les fonts baptismaux l’association des Femmes scientifiques du Faso pour la Promotion de l’éducation scientifique et technologique des femmes (FESCIFA/PRESCITEF).

L’association s’est fixé, entre autres objectifs, de travailler à dissiper tous ces préjugés néfastes sur le genre féminin et la science, mais aussi d’œuvrer de sorte à encourager les filles à poursuivre des études dans des branches scientifiques et à les encadrer pour leur donner plus de chances de réussir.

C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre la tenue annuelle, au niveau national, des camps scientifiques exclusivement ouverts aux lycéennes, qui ont opté pour des séries scientifiques. Ces camps sont aussi comme une sorte de récompense aux filles, qui se seront le plus distinguées dans les sciences au cours de l’année scolaire. C’est ainsi qu’à la présente édition, on ne rencontre que les trois meilleures filles dans les disciplines scientifiques, à l’échelle des treize régions du pays.

Ce camp vise à renforcer leurs capacités et à susciter chez elles des vocations scientifiques. Durant douze jours, ces filles participeront à plusieurs activités comme : des expériences en Sciences de la Vie et de la Terre, en Physique et Chimie ; des applications mathématiques à la vie quotidienne ; une initiation à l’informatique et à l’internet ; une formation en santé de la reproduction ; une formation sur le “genre et développement” ; des entretiens avec des femmes modèles.

A la cérémonie d’ouverture, Elisabeth Ouédraogo, la présidente du FESCIFA/PRESCITEF, a estimé que “les femmes, du fait qu’elles représentent plus de 52% de la population burkinabè, ont forcément un grand rôle à jouer dans le développement scientifique du pays”. S’adressant aux filles sélectionnées, elle les a encouragées à travailler pour décrocher en 2008 “le baccalauréat, ce passeport qui pourra leur ouvrir les portes des études supérieures scientifiques”.

La présidente n’a pas omis de féliciter le parrain du camp, le ministre Joachim Tankoano des Postes et Technologies de l’information et de la communication, ce “brillant mathématicien et informaticien”, qui pourra transmettre aux jeunes sa passion des sciences. Elle a, pour finir, rendu hommage à la Banque islamique de développement (BID) et à l’UNESCO qui “nous soutiennent depuis toujours”.

Dans son allocution, le parrain s’est réjoui de cette initiative heureuse et a exprimé sa conviction que les filles tireront profit du très riche programme de ce camp. En procédant au lancement des activités de ce rendez-vous, Jocelyne Voukouma, secrétaire générale du ministère de la Promotion de la Femme, a déclaré que son département était très fier de ce camp ainsi que des nobles objectifs des FESCIFA/PRESCITEF, qui s’inscrivent en droite ligne dans le programme prioritaire du plan d’action 2006-2010 pour la promotion de la femme. Ce programme vise la promotion de l’éducation et le renforcement des capacités de l’expertise féminine.

Pour Jocelyne Voukouma, “ces camps scientifiques non seulement bousculent les habitudes traditionnelles, mais aussi instaurent une culture des disciplines scientifiques chez les jeunes filles d’aujourd’hui qui sont inéluctablement les femmes de demain sur lesquelles la nation pourra compter”. Le présent camp dure jusqu’au 1er septembre 2007.

San Evariste Barro

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 21 août 2007 à 15:48, par Kanzim En réponse à : > Camp scientifique des jeunes filles : Vaincre les clichés grotesques

    Bravo à ces femmes scientifiques. j’aimerais dire aussi que leur combat devrait se mener sur un front plus large : celui des filières scientifiques au Burkina, leur devenir et l’avenir qu’elles réservent aux jeunes. Prenez le cas de l’Institut du Développement Rural, (IDR) : pour y entrer, il faut un bac scientifique,puis un DEUG scientifique. Mais beaucoup de sortants finissent par enseigner soit les Mathématques, soit les Sciences de la Vie et de la Terre, et ceux à titre de vacataire, dans les lycées et collèges, alors qu’on les attendait dans les fonctions de concepton et de suivi des stratéges de développement rural ; il n’ y a pas si longtemps, des jeunes titulaires de bac dit scientfique envoyés en Mauritanie pour se former en sciences piscicoles et de la pêche, se sont vus obligés de passer des tests pour être professuers de CEG, pour les plus chanceux, afn de ne pas mourir de faim.
    En Sciences de l’Education, il y a dans ces deux exemples, un problème d’efficacité externe : c’est à dire qu’à la fn de sa formation scientifique, on ne retrouve pas de liens entre l’employablité et sa formaton. Et croyez moi, les jeunes filles seraient dans une situaton plus douloureuse que les jeunes hommes, au cas où leur formation ne leur permettrat pas de s’employer ou d’être employées : des problèmes de stigmatisation du genre vielles filles célibataires et sans emploi surviendraient, le découragement se renforcerait, et la presson familiale terminera le gibier. Qu’on se pose seulement la question sur la formation en mathématiques à l’Unjiversité de Ouagadougou : des jeunes critiquent le peu de possibilté d’emplois qu’elle offre, en dehors de l’enseignement qu’ils qualifient à juste raison, de peu trentable pour eux.
    Encourager les fllles à la formation scientfique est une bonne chose:mas une bonne politique axée sur la réorientaton des filières scientifiques est nécessaire, pour ne pas tuer l’enthousiasme desjeunes à aller vers les carrières scientfiques, au risque de plonger le Burkina vers les abîmes du sous développement, vu la néceesté à déelopper les formations scientifiques.

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