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Seif al-Islam Kadhafi : « Le grand problème de l’Afrique, c’est le manque de solidarité entre ses fils »

Publié le samedi 30 juin 2007 à 13h41min

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Seif al-Islam Kadhafi

Sur la carte de visite, il est écrit : Abdulhadi La Haweej, secrétaire général de l’Organisation nationale de la jeunesse libyenne (NOLY). Il est plus connu sous le nom de SIF Islam Moammar El Kadhafi, responsable de la fondation Kadhafi. Nous l’avons rencontré dans ses bureaux à Tripoli le 22 juin 2007 au sortir d’un forum de la jeunesse arabo-africaine, qu’il a organisé en marge du forum de la société civile africaine.

Il s’exprime sur le projet de gouvernement fédéral africain et les relations entre son organisation et le Burkina.

Sif Islam Moammar El Kadhafi (S.I.M.E.K.) : Le peuple africain, à travers toutes ses composantes, souhaite maintenant une accélération de l’Union africaine par la mise en place effective du gouvernement fédéral de l’Afrique. C’est en tout cas le message fort que la jeunesse africaine et la société civile africaine ont lancé à Tripoli au cours du forum des activistes africains des 20 et 21 juin 2007.

Ils ont réaffirmé leur soutien au projet de gouvernement africain qui n’est pas la seule affaire de la Libye. En effet, comparée à d’autres pays du continent, la Libye se porte très bien. C’est un pays qui dispose d’importantes ressources naturelles et dont le niveau de développement le place loin devant plusieurs pays africains. La Libye se suffit donc sur ce plan, mais elle a besoin de tous les pays africains pour mieux affronter la communauté internationale.

L’heure est en effet aux regroupements et les Etats qui refusent d’admettre cette réalité se retrouveront isolés sur la scène internationale. Ils ne vaudront rien sur le plan international car on ne respecte que les grandes entités. Unie, l’Afrique sera une puissance mondiale. Il faut donc aller maintenant à l’union véritable avec un gouvernement fédéral car le temps presse. Cela permettra déjà de demander une place pour l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU. Une place qui permettra à la voix de l’Afrique de compter vraiment sur la scène internationale.

Le colonisateur nous a divisés pour mieux asseoir sa suprématie et nous exploiter. Il faut mettre un terme à cette néocolonisation de l’Afrique pour un mieux-être des populations. Nous sommes donc à une étape charnière de l’histoire de l’Afrique. Nous avons le devoir de mettre en place le gouvernement fédéral africain. C’est un devoir historique qu’il faut réaliser maintenant comme nous l’ont montré les fondateurs de l’Union africaine. J’ai foi en nos dirigeants et je crois qu’au sommet d’Accra, ils feront le bon choix, celui du gouvernement fédéral africain.

S : On vous a connu plutôt à travers votre fondation. Comment se fait-il que vous partiez maintenant en croisade pour l’Union africaine ?

S.I.M.E.K. : L’objectif de la fondation c’est le développement de l’Afrique. Mais, l’Afrique ne pourrait se développer sans son unité et sans solidarité. C’est pour cela que j’ai décidé de soutenir le projet de création du gouvernement fédéral africain qui peut nous permettre de parvenir au développement de notre continent. Plusieurs rencontres de soutien ont eu lieu à l’initiative de la fondation. D’autres suivront en Ouganda, en Afrique du Sud, en Libye et au Ghana. Notre rôle est d’appeler tous les chefs d’Etat africains à mettre en place le gouvernement fédéral africain le plus rapidement possible.
Nous sommes confiants car nos leaders ne sont ni médiocres ni incapables. Ils savent que unie, l’Afrique peut se prendre en charge et ne plus dépendre de l’aide internationale.

L’Afrique a des potentialités énormes. Elle abrite 8% des réserves mondiales de pétrole et 5% des réserves mondiales de gaz. Elle dispose également de 87% du chrome mondial, 30% de l’uranium mondial, 55% de l’or mondial et 70% du phosphore mondial. 42% des réserves mondiales de cobalt et 57% des réserves mondiales de manganèse se trouvent en Afrique. Il en est de même pour le diamant dont 95% des réserves mondiales sont situées en Afrique tout comme 70% du cacao.

Malheureusement, la balkanisation du continent en micro-Etats rend difficile une bonne distribution de cette richesse. Je crois que les africains manquent de solidarité.

C’est cela notre grand problème. Or il suffit que l’Afrique parvienne à un marché unique pour que cette situation change positivement. Il est inadmissible qu’on soit encore au stade de la quête d’eau potable.
C’est une question de volonté d’ambition. La jeunesse africaine a marre de rêver d’un avenir meilleur ailleurs qu’en Afrique.

Avec la Fondation, nous ferons tout pour pousser les gouvernements africains à se fédérer pour que l’immigration clandestine et la misère cessent sur notre continent. L’avenir de la jeunesse africaine se trouve en Afrique ; celle du gouvernement fédéral.

S. : Comment se portent les relations entre la Fondation et le Burkina ?

S.I.M.E.K. : Le Burkina est un pays que j’aime beaucoup. C’est un pays courageux dont les dirigeants sont souvent à la base de grandes décisions.
Je pense notamment au Sommet de l’Union africaine de Ouagadougou qui a permis de briser l’embargo qui frappait injustement la Libye.
C’est un pays qui brille également au niveau de la CEN-SAD. Nous avons de bonnes réalisations avec le Burkina particulièrement au niveau de la jeunesse des deux pays. Nous nous préparons du reste à intensifier nos activités au Burkina.

S. : Peut-on savoir dans quels domaines, la Fondation compte bientôt intervenir au Burkina ?

S.I.M.E.K. : Nous interviendrons dans tous les domaines. Nous voulons réellement aider les populations burkinabè à sortir du sous-développement.

S. : Le Sommet de l’UA du Ghana, c’est dans quelques jours. N’est-il pas déjà trop tard pour influencer une quelconque décision ?

S.I.M.E.K. : Pas du tout ! c’est une rencontre historique qui coïncide avec le cinquantenaire de l’indépendance du Ghana. Nous pensons que les chefs d’Etat prendront une décision historique et salutaire pour l’Afrique.
Nous restons vigilants car l’impérialisme rôde et pourrait instaurer le doute dans certains milieux. C’est pourquoi, nous donnons de la voix et nous ferons le déplacement à Accra pour soutenir les chefs d’Etat dans cette entreprise.

Interview réalisée par Victorien A. SAWADOGO
Traduction arabe-français El hadj Hamadé
OUEDRAOGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2007 à 22:46 En réponse à : > Seif al-Islam Kadhafi : « Le grand problème de l’Afrique, c’est le manque de solidarité entre ses fils »

    Commencez par ne plus expulser vos frères du Burkina de la Libye.

  • Le 13 juillet 2007 à 13:36, par africain En réponse à : > Seif al-Islam Kadhafi : « Le grand problème de l’Afrique, c’est le manque de solidarité entre ses fils »

    Je pense que le grand problème n’est pas vraiment le manque de solidarité, mais il y a une question qu’on n’aboede jamais, ou dont les africains n’ont pas une conscience suffisament claire : Nos différence sur ce continent. Tout le monde pense qu’être ’africain c’est être comme lui’. Même si d’un pays à un autre et même dans un même pays, il y a énormément de chose que nous faisons pareille, mais aussi beaucoup de chose qu’on fait différemment. Du coup on ne reconnait pas la différence de l’autre (frère africain). Il faut déjà se convaincre de nos différences, l’assumer, avant de donner une identité africaine multicolor à l’afrique. A partir de ce moment, la fraternité serait mieux s’établir....

    • Le 19 juillet 2007 à 16:37, par safia En réponse à : > Seif al-Islam Kadhafi : « Le grand problème de l’Afrique, c’est le manque de solidarité entre ses fils »

      Très ému par cet article est compètement admirable devant l’action menée par Mr Kadhafi.
      Ou je dirai plutot Mr Seif Al-islam, car il porte très bien son nom !!
      En effet, l’Afrique a toujours connu des difficultés:guerre, pauvreté...
      A toujours subi des souffrances culturelles et sociales et face a certain pays qui ne connaissent que de mauvais jours, face a des peuples qui ne font que survivre.
      Forcé de contaster quil ne subsiste aucune solidarité.
      Le plus dur, c’est que la majorité des pays africains sont majoritairement des musulmans ce qui signifie que nous(car je suis nord-africaine et musulmane)sommes tous des frères et soeurs malgrès nos différences culturelles.
      Et que l’entraide, le partage et l’égalité sont les maitres mots de l’islam et de toutes religions monothéiste...et meme de notre existence.
      De voir une personnalité du"Grand pouvoir" s’engager de la sorte en faveur des pays sous-développés et apporter des projets dans le but de réunifier, réinstaurer l’afrique, donne de l’espoir.
      Et j’invite tous ses homologues et toutes personnes en mesure de mener ce genre de projet de se pencher sur ce phénomène.
      Qui n’est autre que l’Afrique a besoin du monde et que le monde a besoin de l’Afrique. Merci

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