LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Vie de couple : Ce que dicte la loi du cœur !

Publié le lundi 7 mai 2007 à 07h37min

PARTAGER :                          

Dans toute décision que nous prenons, nous nous laissons convaincre et diriger d’abord par le bon sens. Et seulement après nous nous référons soit aux lois en vigueur, soit au contexte socio- traditionnel. C’est dire que nous pensons d’abord à ce qui nous valorise et nous élève et surtout à ce qui ne va pas écorcher notre coeur : une simple logique !

Dans le domaine oh ! combien sacré du mariage les hommes en particulier ont une autre démarche quand il faut choisir le genre de régime sous lequel il faut entrer dans le mariage : monogamie ou polygamie ! Il est étonnant en effet de les entendre évoquer soit le code des personnes et de la famille soit la tradition ou simplement la question du genre pour justifier leur option pour la polygamie.

Ainsi avanceront-ils des arguments tels que :
- le code des personnes et de la famille me reconnaît le droit d’avoir plusieurs femmes.
- notre culture et nos traditions acceptent bien qu’un homme puisse avoir plusieurs épouses.

Certains autres feront intervenir la religion qui, selon eux, leur donne la possibilité d’épouser plus d’une femme.
Un de mes amis me disait que même la nature reconnaît à l’homme la possibilité, voire l’avantage d’avoir d’autres femmes au dehors, mais pour la femme, elle doit rester uniquement avec son mari car la polyandrie (une femme avec plusieurs maris) est proscrite chez nous.

Voilà qui dit tout. Dans cet écrit, loin de moi de contester les dispositions légales du code des personnes et de la famille (je l’apprécie à sa juste valeur), encore moins les normes religieuses ou traditionnelles. Avec mes lecteurs, je voudrais seulement faire l’invite d’interroger nos cœurs, et le bon sens.

Le mariage, devrais-je le rappeler est une relation d’amour et donc de cœur. Qu’un homme prétende pouvoir aimer plus d’une femme ne se discute pas. Après tout, lui seul sait comment il peut le faire. Reconnaissons seulement que l’amour est un engagement à faire du bien à l’autre, à l’entretenir et à soigner ses blessures, aussi physiques et surtout sentimentales. L’homme prétend pouvoir aimer plusieurs épouses. Il dit pouvoir et surtout avoir le droit de se partager entre plusieurs.

Par contre il dénie ce droit à la femme. Elle est son épouse et ne doit être que telle. Pour rien au monde, il ne voudra la partager avec un autre. Il l’aime pour lui seul. Il s’y accroche, mais se donne la liberté de “goûter à d’autres sauces” de temps à autre. L’homme est jaloux et c’est normal.

Toutes les dispositions légales, coutumières et religieuses le confortent dans cette conduite, pense-t-il.
Tout en reconnaissant que c’est mal faire pour une femme d’avoir plus d’un homme dans sa vie, je me pose la question de savoir si c’est avec joie et enthousiasme et de gaîté de coeur qu’elle accepte “partager” son mari avec une autre. Ce n’est qu’une question.

Ce cœur qui bat au dedans de sa poitrine ne connaît-il pas aussi la jalousie ? N’y a-t-il pas blessure quand elle sait pertinemment que son homme n’est pas à elle seule ?
La loi du cœur nous enseigne simplement de vouloir pour autrui ce que nous voulons pour nous-mêmes.

La simple logique voudrait que les hommes se disent simplement que, autant ils ne voudraient nullement “partager” leur femme avec quelqu’un d’autre, autant et très probablement (certainement) le cœur de leur épouse souffre et saigne quand elle est obligée de “partager” leur homme de mari.

J’ai reçu des confidences de femmes avouant que, confrontées au vagabondage sexuel de leurs époux, elles ont fini par se trouver des copains dehors, question de se venger d’un mari qui n’éprouve aucune considération pour elles et qui passent le plus clair de son temps à les blesser. Je suis le premier à condamner cette option pour se venger mais...

Je ne doute pas par ailleurs que l’on peut conditionner la femme à accepter l’inacceptable en évoquant des textes, des lois, des coutumes, ou la religion. En réalité, avoir plus d’une femme est toléré mais pas imposé. Je me demande même si cela est conseillé sauf dans certaines situations où l’épouse ne peut concevoir. C’est donc à tort que l’on évoque toutes ces portes de sortie. La vérité c’est que l’on refuse d’écouter son cœur qui dit et répète. “Ce que tu ne veux pas qu’autrui te fasse, ne le lui fais pas non plus !”. C’est cela la loi du cœur.

Et tout être est d’abord “cœur” avant d’être corps. C’est nous qui créons notre environnement, qu’il soit social ou religieux et non le contraire. Qui a dit que l’homme naît bon mais que c’est la société qui le transforme ?
Il ne croyait pas si bien dire. Que les hommes soient donc bons en laissant la loi du cœur édicter leur comportement à l’égard de la femme.

Rock Audacien D. Damiba,
Conseiller conjugal (damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 7 mai 2007 à 19:03 En réponse à : > Vie de couple : Ce que dicte la loi du cœur !

    Article 1 : C’est moi le chef unique dans mon foyer. Ma parole ne souffre d’aucune contestation, ni aujourd’hui, ni demain.

    Article 2 : Si ma femme n’est pas d’accord, elle fait ses bagages, et quitte mon domicile à la minute où je le décide, et sans autres biens que ceux que je lui consens.

    Article 3 : Ceci n’est opposable qu’à ma femme, entièrement vouée à mon seul bonheur....

    Ainsi parlait le "féodal" !

    • Le 8 mai 2007 à 11:22 En réponse à : > Vie de couple : Ce que dicte la loi du cœur !

      Entièrement d’avis avec vous, "le féodal" ! Et si votre femme aimait ca après tout, qui d’autre qu’elle peut mesurer et savourer ce qu’elle estime être le bonheur ?.. Et puis celles qui exhaltent la soit disante libération de la femme ne sont qu’en ville, et pour la plupart sans foyer ou en difficultés sérieuses, comme chacun sait...

      En cette matière, chacun fait comme il sent, et la Loi ne doit faire qu’encadrer et accompagner,et non vouloir régir. C’est l’erreur du Code des Personnes dont pas mal de dispositions ("lutte" contre les mariages "forcés", les pratiques de la dot, de l’excision, ...) restent encore inappliquées sur le terrain.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique