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Banditisme : Des malfrats qui opéraient à bord d’un taxi

Publié le vendredi 30 mars 2007 à 07h12min

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Le Service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Lafiabougou a présenté hier à la presse un groupe de malfrats qui avaient pour cible les passagers à bord d’un taxi. Avec la complicité du conducteur, ils arrivaient ainsi à dépouiller les honnêtes citoyens de leurs biens.

Ils sont quatre. Un Malien, un Togolais, un Nigérian et un Burkinabè. Trois d’entre eux sont actuellement gardés au frais tandis que le quatrième (le Togolais) serait en fuite vers son pays d’origine. La police judiciaire de Lafiabougou peut désormais pousser un ouf de soulagement après les multiples plaintes qu’elle aurait enregistrées des clients, suite aux nombreux cas de vol dont ils ont été victimes à bord d’un taxi dans la ville de Bobo. Cela durait depuis plus d’un an et les recherches demeuraient toujours vaines.

Ce qui pourrait s’expliquer, selon le commissaire Franck Elvis Compaoré, par l’extrême mobilité de ce groupe de bandits qui menaient alternativement leurs opérations dans les villes de Ouagadougou, Bobo, Bamako, et Lomé. Leurs victimes se comptent aujourd’hui par dizaines, et, à en croire le commissaire Compaoré, ces bandits avaient toujours réussi leurs coups compte tenu des moyens logistiques qu’ils utilisaient : un véhicule et une moto. Ils avaient pour ce faire deux modes d’opération.

La première appelée Soso ou Kaba (haricot ou maïs), qui a toujours été mise à exécution dans les gares routières, consistait à trouer des sacs de haricot ou de maïs pour laisser déverser le contenu et attendre des âmes sensibles pour leur venir en aide. Ils profitent alors du cafouillage pour dépouiller certains ramasseurs de leurs biens.

La deuxième astuce et la plus cocasse appelée « ça descend » avait lieu nuitamment dans un taxi qu’ils louaient et à bord duquel ils circulaient à quatre, dont deux à l’avant et deux à l’arrière. Selon les explications du commissaire Compaoré, leur client était ciblé et une fois que vous embarquez, vous êtes obligé de prendre place au milieu à l’arrière.

Chemin faisant, l’un des faux passagers fait mine de descendre et tend un billet qu’il laisse par la suite tomber. Là aussi les recherches deviennent périlleuses pour le vrai client qui est dépouillé de ses biens. Et c’est ainsi que ce groupe de malfrats arrivaient à écumer les honnêtes citoyens de ville en ville.

Leur arrestation à Bobo-Dioulasso devra redonner confiance à la population qui est longtemps demeurée dans la hantise et qui se posait mille et une questions avant d’arrêter un taxi. Toutes choses qui nous amènent à interpeller le syndicat des taximen, principalement des villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, à prendre les mesures appropriées pour extirper de leur rang les brebis galeuses. Cela y va de la crédibilité de leur profession.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 31 mars 2007 à 20:49 En réponse à : > Banditisme : Des malfrats qui opéraient à bord d’un taxi

    decidemment la moralité du burkinabe ne merite plus qu’on l’appelle le pays des hommes integres vu la multiplication des faits dits divers. le pire de tout cela c’est qu’un changement social negatif est en train de s’operer dans la société et on laisse faire : la société est en train de s’individualiser et plus personne n’aidera son prochain alors que le burkina est connu pour sa solidarité et sa gentillesse legendaire. Je ne raconte pas des betises c’est par experience. J’ai beaucoup voyagé a travers le monde et j’ai rencontré beaucoup de gens de divers pays qui ont visité le burkina et tres peu ont été decus. Les 90% ont été enchanté par les valeurs que vit le burkinabe. Ne laissons pas les gens sans scrupules gacher nos vies. Faudra aider la dame qui est tombée en panne ? le pauvre jeune qui poussse son velo crevé ? déposer le malheureux qui ne peut pas prendre le taxi ? est ce vraiment un vrai taxi ou une bande de malfrats ? etc. etc. vous voyez que ca peut aller tres loin !!
    dans un autre registre l’affaire des kundé, quoi que l’on en pense, est tout aussi positif dans un certain ordre d’idées : c’est dire le burkinabe tient encore a certaines valeurs.
    a nous les citoyens d’agir et d’aider ainsi la police c’est tout simplement une affaire de vie saine
    merci
    mahdou

    • Le 2 avril 2007 à 14:54, par FAS En réponse à : > Banditisme : Des malfrats qui opéraient à bord d’un taxi

      Je suis absolument d’acord avec Mahdou. A ce rythme là, je crois que nous devrions changer le nom du pays. J’étais jeune à l’époque où, en août 1984, le nom de notre pays est devenu Burkina Faso. Je ne peux donc pas m’en orgueillir car je n’ai pas été acteur de ce changement. Cependant aujourd’hui, je suis fier du nom de mon pays et du gentillé "burkinabè". J’abonde dans le même sens que Mahdou. Je persiste et signe pour dire que peu de personnes ayant visité le Burkina sont restées indifférentes à notre intégrité, à la chaleur humaine et à notre joie de vivre. Les touristes vous le confirmeront également que venir au Burkina Faso une fois, c’est y retourner toujours. Je prendrais juste quelques exemples. Un ami italien viens de participer à la dernière édition du FESPACO. Il a le blues depuis qu’il est rentré et j’ignore combien de fois il me l’a dit au téléphone, que ce soit depuis Paris lors de son escale ou depuis Véronne où il habite.
      Une autre amie française, cette fois, m’envoie toujours des messages de sa Normandie natale pour m’expliquer comment elle vivait cette déchirure, ce sevrage, depuis qu’elle est rentrée en début mars, même si elle est heureuse de retrouver sa famille. Je l’ai rencontrée pour la première fois ici en 2003. Elle en est à son ènième séjour au Burkina et elle vit toujours avec la même émotion ses retrouvailles avec le Pays des hommes intègres.
      Dans un pays d’Afrique de ventrale où j’ai résidé quelques mois, j’ai optenu un visa Schengen presque "haut la main" parce que j’étais Burkinabè (et on me l’a clairement signifié, avec le respect en plus !).
      Aujourd’hui, malhheureusement, on a l’impression qu’une catégorie de personne a décidé que les valeurs morales et l’intégrité dont nos ancêtres, nos parents et nos aînés ont fait montre (et ce, avant même le changement du nom de notre pays), étaient passées de mode et qu’elle s’accommodaient mal des exigences de la réussite dans la vie moderne actuelle.
      En tant que burkinabè, nous avons tous la responsabilité, chacun en ce qui le concerne, de refuser les raccourcis, les solutions de facilité et les méthodes malhonnêtes et criminelles pour s’enrichir.
      Tous ces événements (malfrats opérants à bord d’un taxi, "affaire des Kundé" et tous les cas similaires) ne peuvent se réaliser sans aucun témoin.
      Les populations doivent donc collaborer avec les forces de sécurité (police de proximité ?) en vue d’éradiquer ces fléaux dans notre société.
      La police devrait aussi mettre en place une vraie politique incitative permettant de protéger les témoins et tous ceux qui collaborent avec les forces de l’ordre afin de susciter une plus grande implication des populations. Afin que le nom du Burkina ne soit plus associé à des actes criminels.

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