L’édition 2006 qui avait pour thème "La plus belle salle de bain tendance" a vu la participation de 206 élèves architectes ayant au moins le niveau de la 3ème année d’architecture des deux écoles d’architecture de Rabat et de Casablanca.

Pour cette édition, les organisateurs ont voulu faire une prospection d’innovation à travers des regards différents des élèves architectes. La difficulté de ce concours réside dans l’exigence de l’utilisation exclusive des sanitaires Roca, d’où la nécessité d’un photomontage en plus du design modélisé.

La remise des prix a eu lieu le 17 Janvier 2007 à le salle des Art de Casablanca devant un parterre d’artistes et d’architectes Marocains et de la presse. Elle a été retransmise le même jour sur les deux chaînes de télévision marocaines (la RTM et la 2M) s’est déroulée.

Le Prix Spécial du Jury a récompensé le travail de notre compatriote Lahousséni Tahar Ouédraogo, étudiant en 5ème année à l’Ecole Nationale d’Architecture (ENA) de Rabat. Ce qui a retenu l’attention du jury dans son travail c’est que la matrice ovoidale, forme basique du projet, en plus de la forte symbolique, ne s’accommodant point des traditionnelles quatre cloisons réservées à la salle de bain dans la maison. A travers son thème Museo de Roca, Tahar a voulu « revaloriser la salle de bains en tant qu’aval de la salle à manger qui elle bénéficie de tous lés égards, mais aussi faire de l’espace un musée où chaque sanitaire devient objet d’art, objet de contemplation pour une mise en scène et un éclairage particulier ».

Le président du Jury, le célèbre artiste peintre marocain Saad Hassani, n’a pas manqué de le souligner dans son allocution : "Il se dégage de ce projet une telle force et une telle esthétique que j’ai personnellement insisté pour qu’il reçoive le prix spécial du jury."

Encore une fois, le Burkina a honoré sa répution de « bosseur ». Car les étudiants burkinabè à l’étranger sont reconnus par les autres nationalités comme des travailleurs au regard de leurs excellents résultats scolaires. Cela est aussi valable au Maroc, car parmi les étudiants étrangers d’environs 33 pays africains qui y sont représentés, le Burkina est parmi les pays qui détiennent le record d’étudiants majorants et qui ont de forts taux de réussite au concours d’entrée dans les Grandes Ecoles d’Ingénieurs marocaines et françaises. M. Tahar n’a fait que perpétuer la tradition en gagnant ce prix. Et cela n’est pas la seule distinction de nos vaillants élèves architectes au Maroc.

En effet, l’équipe composée des étudiants burkinabè en architecture Couboura Thierry Daniel, 4e année à l’ENA et du même Ouédraogo Lahousséni Tahar, a été primée au concours d’idées en architecture et urbanisme intitulé « Réaménagement et revalorisation de l’Avenue des F.A.R. à Meknès ».

Ce concours lancé fin novembre par l’Agence Urbaine de Meknès à l’intention des étudiants de l’ENA de la 4e à la 6e année a connu une participation très sélective : seulement sept équipes dont six de trois membres chacune, ont pu participé parmi la soixantaine d’équipes inscrites au départ. La difficulté du concours en serait la cause : il fallait donner une vision urbanistique de l’intégration de cette avenue dans la ville de Meknès, faire des propositions sur la qualité architecturale en prenant en compte l’existant et les projections du plan d’aménagement, aménager les espaces publics et jardins, proposer du mobilier urbain (bancs, luminaires, sculptures,...) et du calepinage de sol, résoudre la problématique de la circulation et de la signalétique urbaine,...bref un véritable exercice synthèse de tous les domaines ayant trait à la qualité de l’espace public.

Reporté à deux reprises à la demande des étudiants, le rendu prévu le 05 janvier a lieu deux semaines plus tard. Les résultats ont été proclamés le jeudi 23 février et la remise des prix a lieu en marge du conseil d’administration de la ville de Meknès le lundi 27 février en présence du ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, Mr Taoufiq Hejjira et de hauts dignitaires de la ville. Nos compatriotes classés 4e ont reçu une prime. Pour un début et un concours de cette taille, on peut parler d’une véritable performance.

Alors, on peut se réjouir de la mise à disposition future du Burkina Faso de ce savoir-faire dont a tant besoin notre cher pays où sont en cours ou en projet des grands chantiers d’urbanisation. On peut citer l’exemple du fameux projet ZACA qui promet de donner un look plus moderne et plus beau à la capitale.

Félicitations à nos futurs architectes.

Tony (de l’Association des étudiants burkinabè au Maroc)