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Communauté taïwanaise du Burkina : Célébration du Nouvel An chinois à Ouaga

Publié le vendredi 23 février 2007 à 07h13min

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A l’instar de leurs compatriotes du monde entier, la communauté chinoise du Burkina s’est retrouvée le samedi 17 février dernier pour célébrer le Nouvel An chinois. C’est dans un beau cadre architectural chinois, à Ouaga 2000, qu’elle a convié ses amis et partenaires pour un réveillon haut en couleurs et en sons.

C’était pour les convives l’occasion de se dire : ’’kung-hsi fa-tsai’’ (félicitations et prospérité). Conformément au calendrier encore en cours dans les sociétés de tradition chinoise, 2007, qui correspond à la 4705e année chinoise, est l’année du Cochon et de l’élément cosmogonique Feu ; elle a commencé le 18 février 2007, pour se terminer le 6 février 2008. C’est une année femelle.

En effet, le Nouvel An chinois demeure la plus importante fête pour les communautés chinoises à travers le monde entier. Une des particularités de cette année est son caractère « lunaire » parce qu’elle est célébrée suivant le calendrier lunaire chinois et non le calendrier grégorien. En prélude à celle-ci, les festivités s’étalent en fait sur près de trois semaines. Elles commencent le 24e jour du dernier mois lunaire, lorsque les dieux montent au Ciel pour rendre hommage à l’Empereur de Jade, la divinité taoïque suprême, et lui faire un rapport sur chaque famille.

A Ouagadougou, les familles taïwanaises n’ont pas dérogé à la règle. Trois semaines durant, elles se sont adonnées avec des amis d’autres nationalités aux préparatifs pour présenter une belle cérémonie à leurs invités. Le samedi 17 février, dès 19h, le domicile de M. Fang In-Yen accueillait les premiers invités. La cour décorée aux couleurs rouges transportait les convives sur les bords de l’île Formosane et était toute prête pour chasser Nien, le démon de fin d’année.

L’Orchestre national du Burkina déjà à pied d’œuvre distillait des sonorités burkinabè, africaines et chinoises agrémentant la soirée. La présentatrice de la soirée, Mme Hwang Ling Chyan annonce le début de la fête en introduisant Son Excellence Tao Wen-Lung, Ambassadeur de la République de Chine (Taiwan), qui, dans un bref propos, souhaite que la soirée soit belle pour tous.

La transition sera vite faite par un groupe de Chinois (de l’Hôpital de l’Amitié de Koudougou et de Bagré) avec le premier spectacle, une démonstration de mouvements. Les prestations intercalées par des sonorités musicales de l’Orchestre tiendront le public en haleine durant le réveillon.

Autre surprise de la soirée, plusieurs des femmes de nationalités diverses (burkinabè, espagnole, belge, française, chinoise, sénégalaise,...), en chœur, ont gratifié l’assemblée d’une prestation inédite de chants chinois. Elles n’auront eu que 3 semaines pour apprendre et bien chanter en chinois. Ce grand témoignage de l’intégration des peuples et des cultures a été apprécié à sa juste valeur par le public.

La question du genre étant d’actualité, les organisateurs de la soirée ont mis les petits plats dans les grands pour la réussite de la soirée. Les hommes ont aussi pris leur revanche sur leur moitié en entonnant des mélodies du Nouvel An.

Les invités ont pu assister à la gigantesque danse du lion ; animal qui a une forte symbolique dans les us et légendes chinois et qui est aussi une caractéristique de la célébration du Nouvel An. Au cours de la soirée, Son Excellence Tao Wen-Lung, premier Responsable de la communauté taiwanaise du Burkina, a pérennisé le rituel de la distribution des enveloppes rouges contenant de l’argent aux enfants qui lui ont formulé des vœux pour l’année du cochon,gage de l’organisation dans la famille..

Le réveillon a aussi servi de prétexte au tirage d’une tombola lancée en début de soirée. Une centaine de lots ont été distribués aux gagnants. L’objectif principal du jeu était, en plus de faire des heureux gagnants, de créer un cadre convivial, le temps de la soirée. Les lots les plus importants sont un billet d’avion Ouaga-Paris-Ouaga et une moto JC. C’est en se formulant les vœux ‘’kung-hsi fa-tsai’’ que les convives bien heureux se sont quittés tard dans la soirée.

Origines du Nouvel An Chinois

Cette fête remonte à plusieurs milliers d’années qui ont vu les multiples légendes s’enrichir par les couleurs et les traditions dont regorge la Chine. L’une des plus populaires raconte qu’il existait un monstre cruel et vorace, Nien. Il était craint de tous les chinois car il dévorait les êtres humains la veille du Nouvel An. Et pour conjurer ce mauvais sort dans les foyers, l’on affichait de chaque côté de la porte d’entrée une bande de papier rouge sur laquelle on écrivait un vers.

Les populations allumaient des torches et claquaient des pétards durant la nuit ; des traditions toujours bien vivantes de nos jours. La légende insiste toujours pour dire que Nien craignait le rouge, la lumière et le bruit. Dès le lendemain matin, un sentiment de triomphe et une ambiance de renouveau régnaient, puisque Nien avait été tenu à l’écart pour une nouvelle année. Tout le monde peut alors s’adonner aux réjouissances. Les Chinois revêtent leurs plus beaux habits afin que tout au long de l’année, ils puissent s’en offrir d’autres pour être toujours élégants.

Selon la tradition, dans les maisons, on honore les dieux avec piété en leur brûlant de la monnaie en l’honneur des dieux, ce qui aide aux dépenses de leur périple céleste. Un autre rite est d’enduire de sucre de malt les lèvres de l’effigie du dieu du Foyer, également un des pèlerins divins, pour s’assurer qu’il rapporte à l’Empereur de Jade de bons propos sur la maisonnée ou bien garde devant lui le silence.

Comment est célébré le Nouvel An ?

Indépendamment des dissensions entre la République de Chine (Taïwan) et la République Populaire de Chine, le Nouvel An est célébré dans les deux chines et dans les autres pays asiatiques. Pas de Nouvel An sans pétards.

C’est une occasion de réunion, de rassemblement des familles. A cet effet, la veille du Nouvel An chinois, les membres d’une famille qui vivent loin de la maison paternelle y retournent pour se réunir et partager un somptueux festin, le plus important de l’année.

Les mets sont spécifiques par province et chacun d’eux a une signification précise. Le poisson a une symbolique dans les festivités. Personne ne doit achever le poisson qui lui est servi, afin que la fortune, le bonheur et la prospérité règnent en abondance durant toute l’année.

Dans les familles, le plus âgé, le chef de famille distribue aux membres de sa famille de l’argent placé dans une enveloppe rouge (jamais d’enveloppe blanche) qui leur portera bonheur et prospérité. En recevant son enveloppe, chaque membre formule des vœux à l’endroit du chef. Ce geste traduit l’organisation hiérarchique et le pouvoir dans des familles traditionnelles chinoises.

Par ailleurs, la célébration du Nouvel An sert aussi de cadre aux familles de perpétuer des rituels en hommage aux ancêtres. Les plus jeunes de la famille honorent ensuite les plus âgés. On revêt des habits neufs et on visite les parents proches, les amis et les voisins, échangeant des vœux accompagnés de la formule d’usage, kung-hsi fa-tsai, « félicitations et prospérité ».

C’est aussi le moment de se réconcilier, les rancunes étant balayées pour faire place à la cordialité et à l’amitié. Les rituels s’achèvent toujours par de longs crépitements de pétards. Une des activités les plus populaires de cette fête est certainement la danse du dragon et du lion. La frayeur et la puissance que ces bêtes suscitent sont censées repousser les esprits malins, et le déploiement des danseurs agiles offre un spectacle apprécié.

Le deuxième jour de la nouvelle année est réservé aux femmes mariées. Elles retournent voir leurs propres parents. S’il s’agit d’une nouvelle mariée, son époux l’accompagne et apporte quelques cadeaux à la belle-famille. Selon une légende pleine de charme, le 3e jour est celui où les souris marient leurs filles. Aussi la veille au soir se couche-t-on plus tôt pour permettre aux souris de fêter tranquillement leurs noces.

Le quatrième jour, l’enthousiasme commence à s’estomper. Dans l’après-midi, on prépare des offrandes de victuailles pour accueillir le dieu du Foyer qui revient de son voyage céleste. Ce retour marque aussi la fin d’une liberté sans surveillance divine, comme le révèle un vieil adage chinois : « Il n’est jamais trop tôt pour renvoyer les dieux ni jamais trop tard pour leur demander de revenir.

Le cinquième jour, les festivités de Nouvel An sont presque achevées. Sur les autels, on retire toutes les offrandes, et la vie reprend son cours normal. Enfin, le 9e jour de l’an lunaire, d’autres offrandes sont présentées dans les cours des temples pour célébrer la naissance de l’Empereur de Jade. La vie économique du pays reprend le 7e jour du Nouvel An, mais l’ambiance festive continue jusqu’à la Fête des Lanternes, au 15e jour du premier mois de l’année

Le Service de Coopération Taïwanaise

L’Observateur Paalga

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