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Trafic des enfants : Un maître coranique tente d’envoyer son élève au Nigeria

Publié le jeudi 22 février 2007 à 03h26min

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Le maître coranique Moctar Gadiaga a échoué dans sa tentative d’emmener au Nigeria le petit Sambo à lui alors confié. Il *a été arrêté à la frontière Burkina-Niger. L’élève fut remis à ses parents le 3 février 2007 à Batié.

Boukary Sondé et Boly Korotoumou sont les parents de Sondé Sambo. Ceux-ci vivent à Médikatéon dans le département de Kpuéré, province du Noumbiel. Boukary est marié à trois (3) femmes dont la mère de Sambo. Mais, celle-ci s’est séparée de son mari. Boukary, berger, ne rentrait que le soir en famille.

Le petit Sambo était négligé par les autres femmes et maltraité par ses autres frères. L’école coranique était donc l’espoir de Boukary pour donner une éducation à son fils. A l’âge de 4 ans, le père de Sambo le confie par dépit au maître coranique Moctar Gadiaga installé à Kpuéré. Selon les clauses, Boukary ne devrait récupérer son enfant qu’au bout de deux ans. La première année passa.

A la seconde année, Moctar trouva mieux de s’enfuir avec Sambo pour le Nigeria. Après plusieurs tentatives vaines de sortir de Batié, il finit par réussir un beau jour grâce à sa persévérance. Il a trahi ainsi les clauses avec Boukary, pire sa confiance. De surcroît, Moctar a présumé avoir été l’élève de Ladji Ousmane Nadji, basé à Ouagadougou. Ce qui lui a valu la confiance car Ladji Ousmane est d’une grande renommée dans l’islam. Arguant de sa bonne foi, Moctar a été intercepté en novembre 2006, avec Sambo à Diapaga par la police frontalière, à la frontière du Niger. Ils ont quitté Batié, il y avait environ un an. Moctar reconnut que Sambo est originaire de Batié.

Convoyé de Ouagadougou à Gaoua par M. Inoussa Kiemdé de l’Action sociale, Sambo fut accompagné à Batié le 3 février 2007 par Mme Simita Kaboré de la GTZ/PROSAD (Gaoua). Un entretien avec les parents de l’enfant permit de réintégrer celui-ci dans sa famille. Pour témoigner de sa bonne foi, le père de l’enfant promit de l’inscrire à l’école primaire de Médikatéon et de mieux le suivre. Le trafic d’enfant est une réalité. Les trafiquants passent toujours par tous les moyens pour réussir leur sale besogne.

Toute la population est ainsi interpellée à la vigilance et à dénoncer les cas suspects. Il importe, de ce fait, de mener des activités de sensibilisation dans les villages à risques.

Sié Michel SOU
AIB/Batié

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 7 juin 2007 à 16:22 En réponse à : > Trafic des enfants : Un maître coranique tente d’envoyer son élève au Nigeria

    Difficile d’aborder le sujet sans émettre des jugements négatifs sur un certain "islam".
    Tout ici était réuni pour se terminer ainsi : pauvreté, faible niveau scolaire du père, polygamie, etc... Un véritable florilège ! Ce n’est plus une liste, mais un catalogue !
    Triste monde où sous couvert de religion on "donne" des enfants à des adultes sans scrupules dont les méthodes sont pourtant bien connues et dénoncées (mauvais traitements, voire coups et brutalités, scolarisation se bornant à l’apprentissage à coups de bâton de versets du coran dans une langue que personne ne maîtrise, longues et pénibles heures de mendicité quotidienne, hygyène corporelle déplorable...). La liste n’est malheureusement pas exhaustive. On pourrait penser que se marier 3 ou 4 fois et "faire" le plus d’enfants possible est devenu un nouvel art de vivre ! Ou bien s’agit-il d’une forme particulière de compétition ???. Cette façon de croire que nos enfants nous "appartiennent" corps et âmes telles des chaussures et que l’on peut en disposer à sa guise relève de l’archaïsme intellectuel. Que pas un seul imam ou simple musulman ayant autorité n’ose s’élever contre de telles pratiques est très inquiétant. L’article ne dit pas combien ce "berger de père" a d’enfants en tout, et peu importe ; le principal est d’être et de rester un bon musulman, quitte à crever de faim...et laisser les siens en faire
    autant... Il y aura toujours le recours, la solution ultime qui consiste à demander, mendier,etc... Afrique, tu vas mal.

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