Au Lycée technique Amilcar Cabral (LTAC) de Ouagadougou, "nous ne ferons plus cours jusqu’à ce que l’administration satisfasse un certain nombre de nos doléances". C’est entre autres, ce que l’on pouvait entendre des propos des élèves dans la cour du LTAC le vendredi 16 février 2007 à 9 h 30m.

Des élèves bruyants, visiblement excités, manifestant leur désir de s’exprimer et exposer leur humeur à celui qui les comprendrait, était le constat qu’on pouvait faire dès le seuil du portail du Lycée. Tout serait parti d’une histoire de bal que les élèves veulent organiser le 7 mars prochain (veille de la Journée de la femme).

Les élèves souhaiteraient tenir leur bal dans une boîte de nuit sur l’Avenue Kwamé N’Krumah au centre ville de Ouagadougou, alors que l’administration de l’établissement, pour des raisons "de proximité et de sécurité", propose une autre boîte de nuit, sise à Dassasgho, au secteur n°28. La communication entre les uns et les autres ne s’étant pas déroulée convenablement, le vase a débordé et les élèves ont déserté les classes.

En effet, ils en ont profité pour exposer au proviseur de l’établissement M. Yazouma Dani, tout un lot de doléances dont ils exigent la satisfaction avant de rejoindre les classes.

"Le proviseur n’a pas été courtois avec nous. Raison pour laquelle nous lui soumettrons des préoccupations que nous "digérions" depuis longtemps. A défaut de la satisfaction de tous les points, nous exigeons que les principaux problèmes soient résolus". C’est en ces termes que s’est exprimé le représentant des élèves, Arouna Sawadogo.

Les élèves du LTAC souhaitent entre autres, la réduction des frais du parking, l’amélioration en quantité et en qualité des repas de la cantine, un statut clair de l’Association des parents d’élèves (APE).
Ils veulent également des machines de dactylographie pour les élèves de la section secrétariat et les professeurs pour les classes où il en manque.

Une adhésion libre à l’assurance et la prise en charge prompte des élèves adhérants sont aussi exigées.
En outre, les élèves aimeraient que les agents de l’administration de l’école donnent le bon exemple dans leur attitude. "Nous déplorons que ceux qui sont censés nous éduquer, boivent de l’alcool devant nous. Nous n’aimons pas aussi qu’un supérieur hiérarchique humilie un agent en présence des élèves". Précise avec amertume un élève.

Pour sa part, le proviseur du LTAC, Yazouma Dani, dit être indigné par le comportement des élèves.
"Ils ne nous ont pas laissé le temps d’analyser leurs revendications en vue d’y apporter d’éventuelles réponses, avant d’aller en grève". a-t-il souligné.

Toutefois, le proviseur dit avoir pris bonne note des doléances des élèves et qu’il mettra tout en œuvre pour que l’accalmie revienne au LTAC. Selon lui, certaines revendications étaient résolues ou en voie de l’être. "A propos du bal, ils pourront le tenir où ils veulent mais nous ne serons pas responsables de ce qui adviendrait".

Enfin, le premier responsable du lycée regrette la présence parmi les élèves de "brebis galeuses", prêtes à envenimer la situation. Il souhaite que les élèves soient plus raisonnables en privilégiant les cours au détriment des activités récréatives.

Alban KINI

Sidwaya