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Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

Publié le samedi 23 décembre 2006 à 09h13min

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"C’est quoi encore...Ça recommence encore..." Ces propos ont été entendus, ou prononcés par plus d’un habitant de Ouagadougou au cours de la journée du 20 décembre, et pendant la nuit du 20 au 21 décembre 2006. Particulièrement les populations des quartiers périphériques.

Des rafales d’armes automatiques, ponctuées de coups de mortiers ont été entendus toute la journée, au cours de la nuit et une partie de la matinée de jeudi. On croirait que le Burkina était revenu 23 ans en arrière, au cours de cette fameuse nuit du 4 août 1983.

"Un incident survenu dans la nuit du 19 au 20 décembre entre un groupe de militaires et des éléments de la Compagnie Républicaine de Sécurité a causé la mort d’un soldat, et fait trois blésses." C’est ce qu’indique un communiqué de presse conjoint publié par les ministres de la Défense et de la Sécurité pour expliquer l’origine des manifestations dans les rues de la capitale Ouagadougou. Des manifestations qui sont essentiellement le fait des forces de défense et de sécurité. A la suite de la mort de leur camarade, et prétextant la solidarité de corps, des militaires ont organisé une descente, on pourrait même dire une expédition punitive sur le Commissariat central de police de la capitale. C’est à partir de ce moment que les coups de feu se sont progressivement étendus à toute la ville. Ces événements ont considérablement désemparé le citoyen, à qui les tirs d’armes automatiques rappellent un mauvais souvenir.

Ce qui caractérise les récents événements, c’est leur ampleur et leur durée qui ont fait vite penser à une insurrection. Les descentes de soldats dans les quartiers pour administrer "des corrections" à un homme ou à un groupe d’hommes sont devenues récurrentes. A raison ou à tort les militaires s’organisent pour aller régler leurs comptes à celui ou à ceux qui auraient porté atteinte, d’une manière ou d’une autre, à un des leurs. Mais jamais la hiérarchie n’a été aussi impliquée dans la résolution de ces problèmes comme elle le fut lors des événements des 20 et 21 décembre. C’est pourquoi, dès la tombée de la nuit, les rumeurs d’un couvre-feu ont circulé dans toute la ville. Il s’ensuivit une sorte de sauve-qui-peut qui a engendré une folle panique et créé des embouteillages monstres au niveau des principaux carrefours et ronds-points.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces échauffourées ont pris de court les responsables de l’armée et de la police qui, jusque tard dans la nuit du 20 décembre, ne parvenaient pas vraiment à calmer leurs éléments respectifs. Devant une telle situation, on est fondé à demander la création d’une structure interarmes permanente qui aurait pour rôle de s’occuper du règlement des conflits, tels ces regrettables incidents qui ont opposé militaires et policiers qui partagent une mission commune : assurer la défense du territoire et la sécurité des biens et des citoyens. Son rôle doit s’exercer en amont surtout.

Parce qu’il est incompréhensible que dans un Etat de droit, un corps, se prévalant de la solidarité qui lie ses membres, se fasse justice chaque fois qu’un de ses éléments est égratigné, au détriment des voies judiciaires. C’est contraire à l’esprit républicain, au consensus et à la cohésion sociale dont le Président du Faso s’est félicité dans son message du 11 décembre à la Nation. La structure interarmes de règlement des conflits pourrait miser surtout sur la cohésion et la collaboration de toutes les forces de défense et de sécurité burkinabè.

A la veille des réunions ministérielles et des sommets des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), "l’incident" dont fait mention le communiqué officiel, porte un coup de canif à la réputation de pays stable dont jouit le Burkina Faso. Si l’on s’accorde pour dire que l’"incident" n’est qu’un grain de sable dans la belle machine burkinabè, il faut reconnaître par la même occasion que la paix tient souvent à un cheveu.

Si les informations qui disent, d’une part, que les manifestants ont dévalisé un magasin d’armes et de munitions, et, d’autre part, qu’ils sont allés forcer les portes de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, permettant ainsi l’évasion de dangereux bandits alors, l’insécurité risque de s’accroître dans les villes et les campagnes. A moins que l’on ne réussisse à récupérer rapidement ces armes sorties, et à rattraper les fuyards.

Par ailleurs, l’"incident" de ces derners jours est en déphasage avec le gigantesque travail de rapprochement des différents corps entrepris depuis longtemps déjà par les ministères de la Défense et de la Sécurité. Il enseigne surtout qu’à tous les niveaux, il faut continuer à renforcer les concertations, notamment dans les formations de base des uns et des autres, la sensibilisation sur les notions des droits humains et de la discipline, toutes vertus qui ne font pas seulement la grandeur des armées, mais aussi celle des peuples.

"Le Fou"

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2006 à 16:58, par Pacco En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

    Tout à fait juste cette analyse !

    • Le 24 décembre 2006 à 14:01 En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

      Bonjour, vous n’avez rien compris de ce qu’a voulu dire l’auteur quand il parle d’égratignure , il a voulu montrer le peut qu’il fallait pour que les militaires se fassent justice eux même . il ne parlait pas de la mort du CRS. Lissez avec vos yeux mais de grâce ne raisonnez pas avec vos pieds. votre analyse est conne et primaire .

      • Le 25 décembre 2006 à 18:42, par drissa En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

        Je crains que tu n ai absolument rien compris. apprends d’abord a lire correctement ! Le journaliste dit que les militaires sont pret a se faire justice a chaque fois que l un d entre eux se fait egratigné alors que la un militaire est mort ! Utiliser le terme égratigné est tout simplement inaproprié ! Et toi tu viens parler de la mort d un CRS, tu n as absolument rien compris de toute evidence. Alors relis l’article, ou au pire demande à une personne sachant lire de le faire pour toi !

        • Le 26 décembre 2006 à 11:28, par pacco En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

          Je crois que le journaliste parle de façon générale. Et toutes les fois que les militaires font une descente, c’est toujours parce qu’un des leurs a subi, selon leurs termes, un "manque de respect de la part d’un civil, policier y compris car les militaires prennent les policiers pour des civils" C’est un banal incident qui a conduit à celà, une égratignure je dirais, et les militaires gonflés sont allés faire les remontrances à des civils et voilà...

  • Le 23 décembre 2006 à 20:43 En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

    LA MORT D’UN MILITAIRE, ABATTU PAR UN POLICIER NE SAURAIT ETRE QUALIFIEE ’’D’EGRATIGNURE’’, MONSIEUR LE ’’ JOURNALISTE’’.

    CE SONT LES INDIVIDUS COMME VOUS QUI PAR LEURS PROPOS DEPLACES ET LEURS ANALYSES ERRONEES CONTRIBUENT A JETER SOUVENT L’HUILE SUR LE FEU.

    • Le 24 décembre 2006 à 06:36, par drissa En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

      Aie Aie !!! Le grand frere Alassane Kodga doit se retourner dans sa tombe ! Pour votre gouverne, Alassane Kogda est celui qui alimentait la rubrique LE FOU dans le journal Le PAYS. Helas il nous a quitté il ya peu de temps et je constate que son remplacant vient de commettre une erreur grave comme je n’ai jamais vu en tant que fidele lecteur du journal LE PAYS depuis plusieurs annees. Mais que diable lui a pris de qualifier : de simple égratignure la mort d’un etre humain ??????
      Vivement que le pays se ressaisisse et à défaut de trouver un digne remplacant au grand frere Kogda eh bien qu’il annule la rubrique du Fou au lieu de laisser écrire pareilles inepties !

      • Le 25 décembre 2006 à 20:34 En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

        "Parce qu’il est incompréhensible que dans un Etat de droit, un corps, se prévalant de la solidarité qui lie ses membres, se fasse justice chaque fois qu’un de ses éléments est égratigné, au détriment des voies judiciaires"

        Hey Drissa et cie, voila ce que le journaliste a ecrit, et a ma connaissance il n’ya rien de tout ce que vous dites dans cette phrase. Lisez , lisez et lisez encore et toujours !Le mot "egratigne "est utilise ici , non pas pour qualifier la mort du soldat "d’egratignure" mais comme une expression pour alimenter son argumentaire.. Aie aie aie !! Il ne faut jamais se fier a ses premieres impressions surtout quand on n’est pas sur de ce qu’on a lu. Et il n’ya pas de honte a lire ,lire et encore relire et a tenter de bien comprendre ou demander des explications ( lire entre les lignes en d’autres termes si besoin etait). Cela economise en fait du temps que l’on mets a ecrire pour "denoncer" ce qui ne doit d’ailleurs pas l’etre !!!!

        Amicalement et sans pretention aucune !!!

        • Le 26 décembre 2006 à 19:04, par drissa En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

          A partir du moment ou il ya eu un militaire tué par la police cette fois, ce mot n avait tout simplement pas sa place ! C est a cause d individus comme vous, qui lisez toujours tout au 2ie degré qu’on avance pas ! Si ca avait ton frere le militaire tué. je ne ne suis pas certain que t aurai lu cet article au deuxieme degré.

          PS : les sépcialistes donneurs de lecons qui n ont meme pas le courage de sidentifier avant de parler je trouve ca pathetique. Le faso.net devrait obliger une identification a travers une adresse email valide comme cela se fait sur plusieurs forums. Cela sans garantir l identité laisse au moins des traces !

          • Le 29 décembre 2006 à 07:35 En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

            Hey Drissa. balle a terre. Tu sais qu’ecrire un nom ne veut absolument rien dire . Et que diras tu si je te dis que je me prenomme Drissa ou Perkhas ou Pierre ou encore X ou Y ? Qu’est ce que cela change t-il ? Rien ! L’essentiel, c’est de savoir lire le message et de le comprendre et ne pas toujours voir l’autre comme un donneur de lecon ou specialiste de je ne sais quoi !!. C’est dommage que tu comprennes le message de la sorte mais bon, un jour ou un moment viendra ou tu te rendras compte que t’avais pas compris le passage de l’article, quand a ton tour tu seras amene a empoyer cette figure de style au cours de conversation ou dans un discours ou tout autre element. En attendant....... salut. Lol

  • Le 23 décembre 2006 à 20:50, par Bila En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

    L’analyse est pertinente mais la conclusion est utopique. Aucune formation ou sensibilisation ne fera de l’homme de tenu du Burkina un citoyen respectueux des populations et de l’ordre republicain. Ces gens se croient toujours en regime d’exception ou ils ont droit de vie sur n’importe qui pour peu que ce dernier n’ait pas de corporatisme pour le defendre.
    Cette réalité à été favorisé par la hiérarchie militaire par négligence ou par raisonnement tactique (il faut cultiver toujours la peur du militaire dans la tête des populations). Combien de fois de paisibles citoyens ont été malméné ou humilié par des gens en tenu sans pouvoir avoir reparation ? se plaindre à la justice fais rire ton bourreau parce qu’on ne condacnnera jamais un militaire dans ses cas là. idem pour les policiers.
    C’est cette pourriture sans sanction que la hiérarchie à laissé se developpé qui est la cause des événements. Il n’ya jamais eu de sanction sur un militaire, gendarme ou un policiér qui a fait un abus d’autorité au Burkina. En tout cas pas à ma connaissance.
    La manière dont le problème du colonel Camara a été traité laissait pressager la survenue des evenements du j0 Décembre passé. Je connais personnelment des policiers qui avait jurer devant moi que s’ils étaient dorénavant dans situation semblable il flinguerai le colonel sans hésité. On ne battait rien de solide sur de l’injustice.
    Si l’on y prend garde, les evenements passés risques de se reproduire et de manière plus dramatique. Il faut que la hiérarchie sanctionne les "élements" lorsqu’il ya un abus sur les populations.
    Pour terminer, je puis vous dire que je vis au Sénégal depuis près de vingt mais je n’ai jamais entendu que des militaires sont descendu en masse dans une zone pour frapper des citoyens par solidarité de croporatisme. C’est même inimaginable ici car la radiation de l’armée serait immédiate. C’est ça une armée disciplinée. Ils ne sont pourtant pas moins bons ou moins craint que nos soldats .
    Il faut qu’on arrive à ça au Burkina si on veut une armée republicaine.

    • Le 23 décembre 2006 à 22:47 En réponse à : > Militaires, policiers, gendarmes : balle à terre

      j’etais etudiant au Senegal et je me souviens qu’ il y a bel et bien eu des affrontements entre les militaires et les policiers au Senegal vers la fin des annees 80, monsieur le ?!!!!

      eh oui. il n’y a pas eu de radiation pourtant, contrairement à vos affirmations.

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