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Togo : des raisons d’espérer

Publié le lundi 13 novembre 2006 à 07h56min

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Les principaux protagonistes de la crise togolaise vont se retrouver une fois de plus autour du président du Faso, Blaise Compaoré, pour évaluer le chemin parcouru après la signature, le 20 août 2006 à Lomé de l’accord qui devrait « normaliser » la situation du pays.

Construire un Etat aux institutions solides et acceptées tant par ses fils que par l’extérieur parce que nées de la volonté populaire. Un Etat dont les enfants ne sont pas « contraints » de fuir parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité.

C’est dire que la rencontre de ce jour, 13 novembre à Ouagadougou, autour du facilitateur Blaise Compaoré (celui-là même que les protagonistes de la crise togolaise ont choisi à l’unanimité) est importante. Parce qu’elle traduit d’abord une évolution positive de l’Etat d’esprit des Togolais et principalement de sa classe politique. Celle-ci s’est rendue à l’évidence que le Togo a besoin d’être un pays comme les autres. Un pays qui a les moyens de sortir de la situation de crise sociopolitique dans laquelle ses fils l’ont injustement plongé, voilà plus d’une dizaine d’années. Si la classe politique n’a pas pu éviter cette situation, c’était certainement par manque de volonté et du fait des calculs partisans et étrangers aux intérêts supérieurs du Togo.

On pourrait bien rétorquer que ce n’est nullement la première fois que les Togolais se retrouvent autour des problèmes de leur pays. Ce n’est nullement la première fois aussi qu’ils ont « essayé » l’application de remèdes aux problèmes avec chaque fois au bout du compte des échecs. Des échecs qui prennent souvent des tours dramatiques.

Cette page sombre, pour l’observateur même non averti de la situation togolaise, pourrait être enfin tournée. Parce qu’on sent cette volonté d’avoir un Togo nouveau, un Togo de paix comme il ne devrait jamais cesser de l’être. Il y a des raisons d’éspérer qu’il faut accompagner.

Avec l’accord de Lomé qui a été paraphé à Ouagadougou, les Togolais ont un nouveau Premier ministre Yawovi Agboyibo qui conduit un gouvernement d’union nationale (même si certains partis comme l’Union des forces pour le changement n’y ont pas de représentants) avec une feuille de la route : la réconciliation nationale et l’organisation des législatives dont les résultats devraient être incontestables et incontestés. La paix au Togo passe par là, parce qu’il faut à ce pays des dirigeants politiques à la légitimité prouvée, une légitimité incontestée et incontestable.

C’est cette tâche sans doute difficile mais combien noble et salutaire pour le Togo et pour la sous-région que le président du Faso a acceptée bien sûr au nom de son pays mais aussi en celui du continent africain et de la communauté internationale. La présence à ce genre de rencontres de représentants d’organisations internationales comme ceux de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union européenne (UE) est une manifestation de l’intérêt porté au retour de la paix au Togo.

A Ouagadougou, il devrait être question de la mise sur pied d’un Comité de suivi de l’accord global sur la situation togolaise avec bien sûr à sa tête un président dont le rôle est de veiller, de conseiller afin que le processus de paix et tout ce qui l’accompagne arrivent à bon port. Le plus important à ce stade, c’est la volonté d’abord des Togolais à s’entendre, le Comité de suivi n’étant qu’un facilitateur.

Aucun sacrifice ne sera de trop pour le Burkina Faso dans ce domaine où il a maintes fois manifesté à travers ses médiations son ardent désir de paix pour la sous-région, même si des contempteurs du pouvoir en place veulent voir la main des dirigeants burkinabè dans l’instabilité dont souffrent certains Etats.

Il s’agit, à la rencontre d’aujourd’hui, de consolider les acquis et de franchir des pas supplémentaires vers la sortie de crise. Pourquoi ne pas se réjouir d’avance de la tenue de cette rencontre quand on sait toute la peine que les négociateurs ont eue pour regrouper les Togolais autour de la situation de leur pays ?

Le gouvernement togolais a maintenant en main des instruments de travail : une équipe ministérielle assez représentative des sensibilités politiques du pays, une commission électorale nationale indépendante.
Ceux qui pensent que ce gouvernement de transition qui n’a en tout et pour tout que huit mois de travail pour « normaliser » la situation peut réformer les forces de sécurité, réputée à tort ou à raison pour être depuis longtemps l’aile armée du pouvoir, devrait, en toute sagesse, attendre.

Il ne faut pas oublier que le Togo vient de loin.
La communauté internationale doit l’accompagner dans ses efforts de démocratisation et de paix.

Par Béssia BABOUE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 novembre 2006 à 09:46, par Softkiller En réponse à : > Togo : des raisons d’espérer

    Cette analyse est on ne peut plus erronée. Il faut appeler un chat un chat. Tout le monde connait la source des maux togolais. Un système dictatorial vieux de 40 ans, qui fraude à ciel ouvert et qui ne recule devant aucune forme de violence. Cessez donc de nous divertir avec vos commentaires naifs.

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