Et pourtant le lieutenant Ribgoalinga a commencé au bas de échelle dans l’armée en 1985 comme sergent (après trois années de formation) à la base aérienne. Elle se consacre d’abord au pilotage, avant de travailler dans le service du contrôle des opérations aériennes, puis celui de gestion technique et matérielle.

En 1993, compte tenu de sa passion pour le droit, elle entre sur concours au tribunal militaire nouvellement créé, comme greffier. Commence alors pour elle une carrière judiciaire. Mais Hortense Ribgoalinga veut poursuivre sa marche vers le sommet. Elle relance ses études à l’Université et décroche une maîtrise en droit.

Elle poursuit ses cours d’officier et reçoit aussi une formation à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM). Cette dernière formation lui confère le titre de magistrat qu’elle porte au tribunal militaire.
Lorsque nous avons rencontré le lieutenant Ribgoalinga dans son bureau d’instruction, elle s’est montrée peu bavarde. Droit de réserve du magistrat ou celui de la « grande muette » ? Nous ne le savons même si, elle a laissé découvrir ses sentiments en tant que militaire.
« Si tout était à refaire, je ne sais pas vraiment si j’embrasserais une carrière militaire ».

Confession de la dame, parce que l’armée n’est pas toujours facile selon elle. Au même moment, elle affirme se sentir « assez bien » avec ses collègues militaires hommes. Toutefois, elle salue la décision des autorités militaires d’incorporer davantage de femmes. « Une étape nécessaire », estime le lieutenant. Son vœu est de voir de nombreuses jeunes filles se faire enrôler dans les forces armées nationales. Mais, prévient-elle, ce ne sera pas du gâteau.

A son avis, il faudra que les filles qui seront admises dans l’armée, travaillent à mériter la chance légale et légitime à elles accordée. En attendant, Hortense Ribgoalinga espère qu’on ne demandera pas aux femmes militaires de porter des obus trop lourds. Mes respects mon lieutenant.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya