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La société civile des Hauts-Bassins aux partis politiques : "Nous avons peur pour la paix à Sya"

Publié le jeudi 20 avril 2006 à 08h17min

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Célestin Koussoubé et Salia Sanou (Ph. L’Evénement)

Après une journée de réflexion tenue le 23 mars 2006, la Coordination des actions de la société civile pour la paix et le développement de la région des Hauts-Bassins (CAPD/HB) s’inquiète de la détérioration du climat politique à Bobo-Dioulasso. Elle s’en explique et appelle les partis en lice pour les élections du 23 avril à la sagesse et au sens du civisme.

Chers concitoyennes et concitoyens, Leaders et membres des partis politiques,

Depuis le 1er avril 2006, les partis politiques de notre pays se sont lancés dans la troisième campagne électorale pour des élections municipales. Au regard des rivalités passionnées qui ont marqué la désignation préalable des candidats dans plusieurs partis politiques, nous tenons à saluer l’acalmie relative que nous constatons à ce stade de la campagne électorale.

Nous adressons à l’ensemble des partis politiques engagés dans cette course électorale nos félicitations et nos encouragements dans leur engagement à la conquête du pouvoir local en vue de conduire un projet de développement dans l’intérêt de tous les citoyens de la ville de Bobo-Dioulasso et sa région.

Cependant, les organisations de la société civile par la voix de la CAPD/HB, tiennent à exprimer aux partis politiques leur inquiétude quant à la préservation de la paix et de la cohésion sociale dans cette ville historiquement cosmopolite et pacifique qu’est Bobo-Dioulasso.

En effet, au cours d’une journée de réflexion des organisations de la société civile tenue le 24 mars dernier, des citoyennes et citoyens de notre ville ont exprimé leurs frayeurs devant la direction que certains leaders et membres de partis politiques sont en train de donner, involontairement ou non, à la vie en communauté à Bobo-Dioulasso.

Ils ont divisé des familles, ils ont transformé la solidarité sociale, naturelle entre les habitants des quartiers, en une solidarité ségrégative. A cela, si on ajoute les tristes souvenirs des événements malheureux survenus aux lendemains des élections municipales de 2001, il y a de bonnes raisons d’avoir peur pour la paix à Sya.

Nous faisons alors appel à la sagesse des leaders politiques et au sens du civisme de tous les militants, pour un déroulement apaisé des élections municipales 2006. Chacun doit avoir à l’esprit qu’il existe au Burkina Faso une loi électorale garantissant à tous les citoyens les mêmes droits et devoirs, partout où ils vivent dans ce pays. En conséquence, cela exige le respect mutuel, la non-violence, la tolérance et un esprit de fair-play entre les candidats et entre les partis politiques.

La campagne électorale n’est ni une chasse aux idées contraires ni une chasse à l’homme ; il s’agit simplement de convaincre les citoyens à adhérer à un projet de société, à un programme de développement qu’on estime capable d’assurer le bien-être de tous les citoyens. Cet objectif est clairement incompatible avec toute recherche d’intérêts individualistes ou inavoués.

Chers frères politiciens de Bobo-Dioulasso, Les citoyens de cette ville attendent beaucoup de vous. Bobo-Dioulasso et sa région restent un vaste chantier à bâtir. Bobo-Dioulasso a accusé un sérieux retard dans son développement, à cause des divisions internes, des querelles intestines, des antagonismes nuisibles, etc. La ville, objet de convoitises par ailleurs, a été délaissée, et les populations, frustrées.

Jetez un coup d’œil sur les nombreux projets et programmes de développement inachevés, détournés ou jamais commencés de cette première commune mixte du Burkina Faso, et vous conviendrez avec nous que seule une synergie d’actions permettra le développement de Bobo-Dioulasso et sa région.

En tant que leaders, vous devez aimer votre ville et vos concitoyens, vous devez avoir des ambitions de développement pour cette ville. Et pour cela, vous devez unir et non diviser, vous devez avoir le sens de l’intérêt général et non de l’intérêt particulier. Vous devez être visionnaires et créatifs, entreprenants et persévérants, pour relever les nombreux défis du développement de cette ville. Telle est votre seule mission.

Leaders politiques, Cultivez la paix dans vos cœurs et dans vos esprits ; semez la paix dans vos rangs. maintenez la paix dans la cité : l’avenir de Bobo-Dioulasso est entre vos mains.

Nous vous en savons capables. il suffit davantage de conscience citoyenne : « Il n’y a rien d’impossible à un nombre suffisamment grand d’intelligences groupées et organisées ».

Conjuguons ensemble nos efforts pour construire et consolider la paix dans la ville de Bobo-Dioulasso et sa région. A cet effet, nous, Coordination des actions de la société civile pour la paix et le développement de la Région des Hauts-Bassins, vous invitons prochainement à un forum des partis politiques sur « La paix et la culture de la paix ».

« Tous ensemble pour la paix, mobilisons_-nous ! ».

Pour la CAPD/HB Le Président

Abbé André Ouattara

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 20 avril 2006 à 12:40, par chaps En réponse à : > La société civile des Hauts-Bassins aux partis politiques : "Nous avons peur pour la paix à Sya"

    J’adhère entierement à la philosophie développée dans le texte de l’abbé Ouattara.... il est temps que Bobo prenne le chemin du progrès... cela ne peut se faire dans la division. Le bien être et le meilleur vivre à Bobo ne peut se faire que par un progrès économique et social dans l’union des forces vives et actives de cette ville. Nous avons perdu trop de temps . Je souhaite ardemment que le prochain gestionnaire de notre ville le fasse dans un souci véritable de progrès, de bien être et de développement durable de notre région .

    • Le 21 avril 2006 à 15:30 En réponse à : > La société civile des Hauts-Bassins aux partis politiques : "Nous avons peur pour la paix à Sya"

      A chque fois les Bobolais ont enttendus les memes histoires concernant la situation tres precaire de la ville de sya rien ne bouge les dirigeants ont tout miser sur Ouaga pas de vrais projets concret digne d’une dexième ville que represente Bobo ;il est grand temps d’en parler meme si on se fait traiter de régionnaliste il suffit de faire un tours dans cette ville pour se rendre compte du desastre ; social, economique,et surtout psycologique la pauvreté est visible dans tous les coint des rues:En voyant toutes les sommes astronomiques utiliséés dans le projet Ouaga 2000 on se croirait dans un royaume de pétro-dollar et pourtant la population crevent dans l’indifferance totale de tout ces voleurs de la nation:attention trop de misere ce solde le plus souvent par une revolte de masse populaire, dans quelques jours les élections municipales d’autres corrompus vont laisser la place aux autres le systheme est bien en place un tours de passe-passe en quelque sorte : je voudrais inviter tous ces politiciens a jetter un coup d’oeil sur l’actualité Népalaise :( JE ME DEMANDES SI L’AFRQUE N’EST PAS UN LABORATOIRE DES DIRIGEANTS POLITIQUES CORROMPUS.VOLEURS.DETOURNEMENT DE FOND PUBLIQUE : BONNE CHANCE MON AFRIQUE REVEILES-TOI :

  • Le 20 avril 2006 à 14:08 En réponse à : > La société civile des Hauts-Bassins aux partis politiques : "Nous avons peur pour la paix à Sya"

    Je crois que cette lettre evite de dire ce qui se passe. C’est cela le problème futur du burkina. En effet il faut avoir le courage de se dire entre burkinabé que la notion d’ethnie a une signication sociologique mais pas politique.
    Si on n’en parle pas clairement je pense que nous allons vivre les tragedies qui se deroulent ailleurs.
    Disons clairement : pas d’exclusion ethnique au Burkina. Je dis bien au Burkina car Bobo n’est pas la seule ville à vivre cela politiquement. En effet penser à un maire non mossi à Ouaga ou à koudougou est inconcevable à beaucoup.
    Cela est dû au fait que beaucoup de burkinabé ignore la geographie de leur pays : ceux du plateau central et de l’est ne savent rien de leur compatriotes du sud ouest, du nord ouest et de l’ouest et vice versa.
    Cela est admissible si on veut créer une nation.

  • Le 20 avril 2006 à 23:14, par Aboubakar En réponse à : Vous avez tous raison

    Moi je vous invite à lire le livre du Docteur Bruno Doti Sanou cet grand sociologue historien. Ce livre dédié à la commune de Bobo est "les racines du futur". Vous allez faire votre analyse, comprendre à votre manière mais surtout, vous allez réfléchir avec lui sur l’orientation à donner à cette belle ville de Sya.

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