Nous vous avons déjà parlé des difficultés que rencontrait cette compagnie depuis qu’elle a laissé comprendre qu’on pouvait prendre l’avion pour pas cher au Burkina. Aussitôt l’opération lancée, voici le Président du Conseil d’Administration (PCA) qui démissionne, emmenant la compagnie à battre de l’aile. Pourra-t-elle respecter les engagements qu’elle a pris et qui faisaient le bonheur des Burkinabé ?

On s’activait du côté de l’Avenue Kwame N’Krumah, siège de la compagnie, à colmater les brèches. Des missions se sont rendues dans un pays voisin pour voir comment affréter un avion qui permettrait de poursuivre l’opération. C’était sans compter avec la détermination des magnats du gros business qui ne supportaient pas le succès de Point Air Burkina.

On constate malheureusement qu’ici et maintenant, dans ce domaine comme ailleurs, les gros poissons mangent les petits. Ce qui devait arriver, arriva : Point Air Burkina décide sagement de suspendre ses activités pour compter du 21 mars 2006, ceci pour mieux s’organiser, comme nous le confirmera un responsable de la compagnie.

Au niveau de Point Air Burkina, on reste serein et fier d’avoir tenté une opération pour rendre service aux Burkinabé.

A la question de savoir si cette suspension n’est pas liée au départ de Mr Nassa, le PCA, le Chargé de la communication de la compagnie dira que deux raisons ont milité en faveur de cette prise de décision :

1) la desserte d’Abidjan qui n’est pas assurée en dépit des règles en vigueur au sein de l’UEMOA

2) les partenaires qui ne s’entendaient pas sur le fonctionnement de la compagnie.

Pour l’heure, tous ceux qui avaient acheté leurs billets ont été remboursés ou repositionnés vers d’autres compagnies. C’est ce que nous a laissé entendre le Service clientèle de la compagnie.

On se souvient aussi que des milieux proches de l’ancien PCA faisaient état du non-respect des engagements pris par la compagnie avec le gouvernement. Sur ce point, les responsables de la compagnie estiment qu’il s’agit en fait d’un plan d’action à mettre progressivement en œuvre en fonction du marché. Les hôtesses et le personnel d’appui avaient déjà reçu une formation appropriée.

De l’avis du Chargé de communication, l’exploitation se portait bien ce qui lui fait dire que le projet était viable.

En tout cas, Point Air Burkina ferme aujourd’hui ses portes même si ses responsables affirment qu’elle reprendra ses vols à la fin du mois de juin 2006 si tout se passe bien. Un crash pour le Burkina Faso, pays enclavé, où le chemin de fer est quasi inexistant, la route pas sûre. C’est dommage !

Abu Kodjo
San Finna