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Burkina/Célébration du 15-Mai : Le royaume de Boussouma organise une conférence et une soirée de contes au profit des jeunes

Publié le jeudi 16 mai 2024 à 21h30min

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Burkina/Célébration du 15-Mai : Le royaume de Boussouma organise une conférence et une soirée de contes au profit des jeunes

À l’occasion de la célébration de la journée du 15 mai, journée des coutumes et traditions, le Kéoogo-Naaba du royaume de Boussouma a organisé une conférence sur la particularité du royaume de Boussouma et une soirée de contes au profit des jeunes.

Dans la soirée du 15 mai 2024, les troupes de danse se succédaient dans la cour royale. Les femmes et les enfants dansaient au rythme de la musique. Après la danse, place à la connaissance à l’espace Kéoogo qui veut dire en français l’école traditionnelle ou l’espace de l’éducation traditionnelle.

Une conférence a été animée sur la particularité et la singularité du royaume de Boussouma. Le titre de la conférence est le Boussoumdi, qui veut dire la culture du royaume de Boussouma. Cette conférence avait pour but de faire connaître l’histoire du royaume aux jeunes. Pour permettre à toutes les composantes du royaume de comprendre et de mieux cerner l’histoire du royaume, la conférence a été animée en mooré.

Sur le plan politique, c’est un royaume qui s’est battu pour obtenir son indépendance. Puisqu’au départ, il relevait du royaume du Mogho (Royaume de Ouagadougou). Le royaume a été créé en 1530. En 1723, après des guerres dans la région, le royaume de Boussouma s’est imposé comme un État indépendant vis-à-vis de Ouagadougou, en prenant des cantons qui relevaient du Risyam, localité de la province du Bam, chef-lieu Kongoussi. « On considère le royaume de Boussouma comme un royaume qui a conquis son indépendance à la suite d’expressions guerrières dans sa zone d’influence », a expliqué Kéoogo-Naaba du royaume de Boussouma.

Selon le chef coutumier, sur le plan social, lorsque les guerriers sont arrivés à Boussouma, ils ont composé avec les premiers occupants au lieu de les chasser. Ce qui a permis à toutes les composantes de trouver une manière de vivre en cohésion et en synergie.

Kéoogo-Naaba au milieu et les deux conférenciers à droite et à gauche

Il a également souligné que le royaume de Boussouma se distingue des autres royaumes par son identité culturelle comme les danses, l’artisanat et le langage. « Nous n’avons pas le même ton que les autres. Nous parlons tous le mooré mais nous n’utilisons pas souvent les mêmes mots. Nous parlons avec des symboles. Notre parole est codée. Il y a des nuances culturelles au niveau de l’expression et de la linguistique », a révélé Kéoogo-Naaba.

Après la conférence, des conteurs se sont succédés sur la scène pour raconter des histoires. Dans le royaume de Boussouma, depuis quelques années maintenant, chaque dernier samedi du mois, une soirée de contes est organisée pour maintenir cette tradition.

« L’éducation moderne a pris le pas sur l’éducation traditionnelle. Alors qu’auparavant, il y avait des espaces d’initiation et ces espaces d’initiation se présentaient comme des écoles traditionnelles en charge de participer à l’éducation des enfants du royaume. Et chaque village avait son camp d’initiation qu’on appelait le Kéoogo. Et c’était à l’occasion de la circoncision qu’on isolait les jeunes garçons du village pour les amener en brousse dans un camp. Ils y passaient trois à quatre mois. Durant cette période, on leur apprend à devenir des hommes. Parmi les contenus qui leur sont dispensés, il y avait le conte. Aujourd’hui, à cause de l’école moderne, on ne peut plus organiser les circoncisions comme avant. Parce que c’est entre décembre et février que cela se passait. Actuellement, cette période coïncide avec les périodes de cours. Pour permettre aux enfants de connaître les contes et de faire perdurer cette tradition, le roi a décidé depuis 2021, d’organiser chaque dernier samedi du mois une soirée de contes. Pour cette soirée d’aujourd’hui, nous l’avons organisé de façon exceptionnelle à cause de la journée des coutumes et traditions », a fait savoir le chef.

Des femmes dansant avant le début des contes

La joie se lisait sur les visages des jeunes présents à la soirée. Certains éclataient de rire lorsque certains conteurs racontaient des histoires ou faisaient des gestes.

Présente à la soirée, Salimata Bamogo ne cachait pas sa joie. Pour cette élève de 6e, les contes lui permettent de vivre ce qu’elle n’a pas connu. Aussi, la soirée lui a permis d’apprendre davantage sur l’histoire du royaume.

« Avec les contes, on imagine un peu comment les choses se passaient avant. Et comment les animaux communiquaient avec les hommes. Je pense que c’est bien de toujours apprendre les contes aux enfants. Parce que cela nous permet d’apprendre beaucoup de choses », a laissé entendre l’élève.

Rama Diallo
LeFaso.net

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