Burkina/ Tabaski 2024 : Les Burkinabè invités à cultiver la solidarité et le pardon
L’Aïd-el-Kebir, communément appelée fête de la Tabaski, est célébré ce dimanche 16 juin 2024 au Burkina Faso. À Ouagadougou, la capitale, les fidèles musulmans se sont réunis à la Place de la nation pour la prière dirigée l’imam Cheick Abdallah Ouédraogo.
Comme il fallait s’y attendre, le retour de la paix a été au centre de la prière de l’Aïd-el-Kebir, situation sécuritaire nationale oblige. Dans son sermon, le grand imam de la grande mosquée de Ouagadougou, Cheick Abdallah Ouédraogo, a invoqué Allah pour le retour de la paix et de la sécurité au Burkina Faso.
Il a aussi invité les musulmans à promouvoir les valeurs de solidarité. « Que chacun mette sa main pour que la paix revienne au Burkina Faso », a t-il lancé. L’imam a rappelé à ses coreligionnaires que la Tabaski est un jour de partage. « Partagez avec les familles et les personnes démunies », a t-il insisté. Au vu de la crise sécuritaire que vit le pays, il a prôné la cohésion sociale, appelant les populations à travailler ensemble pour un Burkina apaisé.
Après la prière, l’imam a sacrifié à la tradition du prophète Ibrahim, par l’acte d’immolation du mouton. Comme à l’accoutumée, cette célébration a enregistré la présence du Moogho Naaba et de membres du gouvernement. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de brigade Kassoum Coulibaly, a partagé le même message que l’imam de la grande mosquée de Ouagadougou, notamment l’appel à la solidarité entre les Burkinabè. Il a exhorté les populations à se départir de leurs egos et à s’engager pour le retour de la paix. À ceux qui ont pris le chemin de la radicalisation en s’engageant dans le terrorisme au nom de l’islam, le général les a appelés à revenir à la raison. « La réalité de l’islam, ce n’est pas d’aller tuer son prochain », a t-il martelé. Il a terminé son intervention en ayant une pensée pieuse pour les Burkinabè qui ont perdu leur vie.
Également présent à la prière, le président de la communauté musulmane du Burkina Faso, Moussa Kouanda, a demandé à Allah de protéger les combattants au front. « Aujourd’hui, nous demandons à Allah de continuer de veiller sur notre pays et de donner la force de la cohésion sociale à notre peuple. Nous demandons de prier pour nos soldats au front et ceux qui sont tombés », a-t-il confié. Comme ses prédécesseurs, il a lui aussi rappelé la nécessité de la cohésion sociale et de la solidarité, pour finir avec cette guerre. « Nous ne pouvons pas gagner cette guerre sans se donner la main », a-t-il affirmé.
Pour rappel, l’ Aïd-el-Kebir est célébré 70 jours après la fête de Ramadan.
Serge Ika Ki
Lefaso.net