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Burkina/Corruption : Les pertes financières occasionnées par des agents des ministères et institutions sont estimées à plus de seize milliards de FCFA

Publié le mercredi 7 février 2024 à 22h09min

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Burkina/Corruption : Les pertes financières occasionnées par des agents des ministères et institutions sont estimées à plus de seize milliards de FCFA

Une semaine après avoir remis son rapport général d’activités 2022 au président de la transition, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a animé une conférence de presse, le mardi 6 février 2024 dans ses locaux sis Ouaga 2 000. Au cours de cette sortie, l’institution a fait une présentation générale dudit rapport et apporté des précisions sur des volets qui alimentent le débat public.

Selon les contrôleurs de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC), la situation des pertes financières occasionnées par des agents des ministères et institutions renvoie au montant total de 16 496 401 536 FCFA. Les dépenses de personnel et de transferts courants n’ont pas été couvertes par les audits, précisent-ils.

En ce qui concerne le contrôle de la gestion financière et comptable du ministère de la Défense et des anciens combattants, de la période de 2016 à 2021, d’où il ressort que huit contrats d’un montant de 75 106 677 520 FCFA (soit un taux de 89,94%) ont été attribués à plusieurs entreprises appartenant à une même personne physique, le contrôleur général d’État adjoint, chargé de l’intérim du contrôleur général d’État, Urbain Millogo, a, en réaction à des préoccupations des journalistes, apporté quelques éclaircissements.

« Si vous avez une seule personne physique qui est votre fournisseur, et qui prend la majorité pour tout un pays, il y a un gros risque. Et c’est ce risque qu’on a voulu relever. Maintenant, on peut chercher les causes : pourquoi au lieu de s’adresser à d’autres, on s’adresse à une seule personne physique. Au niveau de la sécurité, il y a une vérité qu’il faut d’abord connaître, qui est comme un postulat. Il faut comprendre que quand vous êtes en situation d’insécurité ou de guerre, vous n’avez plus accès aux marchés officiels, c’est difficile d’y avoir accès. C’est un principe qui implique beaucoup de choses. Dès lors, et quand vous êtes en urgence, vous comprenez que vous allez maintenant avoir à faire à celui qui peut vous livrer.

La délégation de l’ASCE-LC au sortir de la remise du rapport au président de la Transition, le 30 janvier 2024.

A un certain moment, ils ont dû se trouver dans une situation comme cela. Dans ce contexte, quand le marché est fourni, le bien coûte moins cher. Mais quand le marché n’est pas bien fourni, alors, le bien va coûter plus cher. C’est cela qui fait qu’on a comme des surfacturations, parce que celui qui vient pour vous aider en ce moment-là, va proposer ses prix et c’est à prendre ou à laisser ; puisque vous ne pouvez pas avoir ailleurs et c’est lui qui peut, pour le moment, vous livrer. C’est une des difficultés qui se posaient en ce moment et qui peut expliquer pourquoi ils vont vers la même personne. Mais, nous relevons que c’est un risque ; c’est quand même un dysfonctionnement, qu’il faut travailler à combler », explique le contrôleur général d’État intérimaire, M. Millogo.

Les conférenciers ont également précisé que ce qui est contenu dans le rapport est relatif surtout au contrôle de dysfonctionnements. ‘’Les parties relatives à la corruption, aux infractions pénales, ont été transmises au procureur’’, ont-ils dit, confiant que ces cas concernent tous les ministères.

A titre illustratif, le classement du top 10 présenté en termes de pertes financières occasionnées par les ministères et institutions à l’appareil d’Etat propulse en première position, l’Assemblée nationale avec la somme de 11 735 073 931 F CFA, suivie du ministère des infrastructures et du désenclavement avec 2 327 270 669 F CFA ; la présidence du Faso pour un montant de 606 280 754 F CFA ; le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, 513 155 229 F CFA ; le ministère de la Santé et de l’hygiène publique, 246 773 460 F CFA ; le ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, 243 295 472 F CFA ; le ministère des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière, 217 077 128 F CFA ; le ministère des Mines et carrières, 104 120 117 F CFA ; le ministère de la Transition digitale, 87 721 683 F CFA ; le ministère de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale, 86 788 589 F CFA.

O.L
Lefaso.net

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