Une foule immense qui s’étend à perte de vue a envahi le sanctuaire Notre Dame de Yagma dès le petit matin du 4 février à l’occasion du pèlerinage diocésain. Les fidèles catholiques, à pieds, vélos, motos, en automobiles, sur la voie étroite qui mène vers ce sanctuaire, ont tout mis en œuvre pour être présents au rendez-vous annuel des fidèles catholiques de l’archidiocèse de Ouagadougou.

Des milliers de personnes ont prié pour la paix au Burkina

Dès 6h du matin, au pied du calvaire, plusieurs centaines de pèlerins gravitent pour se confier au Seigneur pendant que d’autres cherchaient à s’installer sur les bancs en attendant le début de la célébration eucharistique à 9h. C’est l’heure des laudes, la première prière de la journée. Les fidèles s’y mettent. S’ensuit l’accueil de la statue de Notre Dame de Yagma à travers des chants de vénération à la Vierge Marie.

Il était environ 9h, quand l’archevêque métropolitain de Ouagadougou, Mgr Prosper Kontiébo, faisait son apparition. Arrivé en grande pompe dans ses habits d’archevêque, mitre et crosse en main, le célébrant du jour, accueilli et conduit par plusieurs prêtres, sous les chants de louange, salue d’une main les pèlerins, en liesse.

L’archevêque métropolitain de Ouagadougou, Mgr Prosper Kontiébo, a invité les chrétiens à jouer pleinement leurs rôles dans l’église et la société

A peine installé, il envoie un message de paix en lançant une colombe, symbole de la paix. Le dernier acte avant cette célébration eucharistique est marqué par une récitation du chapelet dans plusieurs langues. Il s’agit, notamment du français, du mooré, du dioula et de l’anglais.

« Je souhaite la paix, la fin de l’hydre terroriste et le retour à la société où il fait bon vivre… », prie Mgr Kontiébo

Des pèlerins au calvaire de Yagma avant le début de la messe

Les textes liturgiques du jour ont porté sur la recherche de la paix dans un Burkina Faso durement éprouvé par la crise sécuritaire qui continue de faire des victimes. Mgr Prosper Kontiébo, dans son homélie, a prié pour un retour rapide de la paix et la sécurité au pays des hommes intègres. « Notre présence auprès de notre Dame de Yagma, sur la colline aujourd’hui, est une vraie quête de réponses à nos situations de misères connues de notre mère Marie et de son fils Jésus Christ Sauveur. Nous sommes venus en quête de réponses pour nos hôpitaux dans l’angoisse des malades et la solitude des mourants, nous sommes venus présenter à notre mère Marie notre nation dans la misère de ses populations en perpétuel déplacement, dans la misère des lieux de la faim et de la soif, dans la violence de nos guerres », a laissé entendre Mgr Kontiébo, tout en implorant la grâce divine pour mettre fin à ces souffrances. « Je souhaite la paix et la fin de l’hydre terroriste et le retour à la société où il fait bon vivre ; où on peut à la fois se corriger et vivre ensemble où l’on peut manger ensemble dans le même plat, chacun bénissant Dieu dans sa langue et dans sa religion. Nous avons l’espoir que le Burkina Faso, notre pays, recouvrira la paix et la tranquillité », a-t-il souhaité, saluant la pertinence du thème.

Une procession avec le saint sacrement

« Dans ce monde malade, pas seulement physique, mais bien pire ; malade de possessions par des esprits de division, de haine, de vengeance, du manque de pardon et d’amour, du manque de justice et de vérité, d’où lui viendra le secours, fidèles laïcs et agents pastoraux ? », a-t-il interrogé. Pour le nouvel archevêque de Ouagadougou, il y a trois attitudes fondamentales de l’identité du chrétien et la chrétienne dont la mise en application participe à l’apaisement de la société. Tout d’abord l’archevêque a exhorté les fidèles chrétiens catholiques à être actifs dans leur vie de foi en s’engageant dans la vie de l’église et la construction de la société. Ensuite, il leur a demandé de marquer un arrêt pour prier et être en communion avec Dieu. Enfin, a-t-il conseillé, « soyez des hommes et femmes qui ne se lassent pas de voir ce qui reste à faire dans notre monde, dans notre église et surtout ce qui reste à faire chez nos frères et sœurs dans le besoin ».

L’archevêque a lancé une colombe pour faire passer le message de la paix

Cette date du pèlerinage marque aussi la fin de l’année jubilaire du laïcat. A l’occasion, les laïcs ont passé le flambeau aux pastoraux. L’archevêque a salué leurs œuvres tout en encourageant les agents pastoraux dans leurs missions.

Les laïcs passent le flambeau aux agents pastoraux

Pour rappel, le deuxième et dernier pèlerinage de l’année, celui de l’Assomption, est prévu pour le 15 août 2024.

Serge Ika Ki
Lefaso.net