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Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

Publié le mercredi 3 janvier 2024 à 22h30min

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Burkina 2024 :  La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

La terre vient de faire une révolution avec cette nouvelle année. Le Burkina Faso est toujours en guerre. Le conflit a débuté en 2015, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que nous sommes toujours à la recherche des solutions. Nous avons connu deux coups d’Etat qui sont intervenus pour mettre fin à l’insécurité. Des efforts sont faits, des résultats obtenus mais des options faites sur des terrains qui n’ont rien à voir avec la bataille sécuritaire sont sources de frictions et entament sérieusement la cohésion sociale. Le pays aborde la nouvelle année dans une ambiance anxiogène, par manque de lisibilité de l’action gouvernementale, et d’une politique qui semble sourde à l’éclairage de nos chercheurs et savants et hostile aux avis critiques.

Des thèses fumeuses de ceux qui se présentent en soutiens du pouvoir fleurissent sur le net contre la science et l’école, alors même que nos ennemis se battent aussi pour pas d’écoles pour nos enfants. Bon nombre de Burkinabè s’interrogent sur certains choix, et ne perçoivent pas la cohérence de l’ensemble de la politique du Mouvement pour la sauvegarde et la restauration (MPSR2). Il y a une multiplicité d’acteurs qui prétendent agir au nom du pouvoir du MPSR2 qui n’a pas encore dévoilé sa composition.

Les opinions de ces acteurs s’entrechoquent comme celle de faire une nouvelle constitution dont la campagne était en cours et menée par des organisations de la société civile et le Premier ministre. C’est avec surprise que l’on voit le grand pont que les partisans de la nouvelle constitution viennent de prendre par la révision constitutionnelle adoptée par l’Assemblée législative de transition le 30 décembre 2023. Au moment où nous sommes en guerre, et que l’on appelle à l’unité pour vaincre nos ennemis, pourquoi le MPSR2 préfère ouvrir des fronts qui nous désunissent et n’ont aucune plus-value pour gagner la guerre ? La logique du "tout est prioritaire" et du "en même temps est mieux", crée plus de désagréments et d’inconvénients. Même si les hommes sont multitâches comme les ordinateurs, les ressources sont limitées et les priorités et les urgences s’imposent.

Revenons sur des réformes qui sèment le trouble par la manière dont le gouvernement les a conduites et qui semblent avoir pour but de revenir sur les acquis de l’insurrection populaire de 2014.

L’Assemblée législative de transition a fini de convaincre les plus sceptiques, après le vote de la loi sur le Conseil supérieur de la communication, et le vote de ce projet de loi de révision de la constitution, qu’elle est une chambre d’enregistrement. Pourtant le processus conduisant à ce vote sur la révision de la constitution a requis de la part de l’Assemblée de transition, l’éclairage d’experts et de scientifiques sur les points importants de cette révision constitutionnelle comme la révision du Conseil supérieur de la magistrature, la question des langues officielles, pour ne citer que ceux-là.

Aimons-nous la science et les scientifiques ?

Mais au final, les députés n’ont pas tenu compte des explications de ces personnes expérimentées et ont voté à plus des ¾ requis pour cette révision de la constitution qui ne peut se faire dans le contexte actuel de guerre, de mise en garde et de mobilisation générale, où l’intégrité du territoire est menacée. Pourquoi après tous ces éléments dirimants, l’Assemblée de transition a quand même voté cette révision ? On se le demande toujours. Et dans une précipitation telle qu’il fallait le faire à la veille de la nouvelle année 2024. La proposition de loi du gouvernement est sortie du conseil des ministres le 6 décembre 2023 et le 30 décembre l’affaire était pliée.

A quoi cela rime de rendre nos langues officielles, quand on sait qu’une langue officielle doit être une langue de travail. ? Alors que nous ne nous sommes pas donné les moyens d’en faire des langues de travail. Quand les experts disent qu’il y a des pays qui n’ont pas de langues officielles, on aurait pu déclarer que le français n’est plus notre langue officielle, et continuer à l’utiliser comme langue de travail et renforcer la promotion de nos langues nationales. Mais l’option choisie de les officialiser de façon formelle paraît légère parce que ce statut implique de les utiliser dans l’administration et l’enseignement.

Si la mobilisation générale n’était pas dévoyée en une lutte contre les avis critiques, des crédits importants auraient été accordés aux départements de linguistique, d’anthropologie et de sociologie de nos universités et centres de recherche pour connaître davantage les sociétés et les langues des zones à haut défi sécuritaire. Nos insuffisances et nos carences sont davantage de notre fait que de l’étranger.

Vers le retour des « juges acquis »

Cette révision constitutionnelle, si elle est vraiment possible (l’avis du conseil constitutionnel est attendu) aurait pu se faire de manière participative et inclusive sans trop d’accrocs quant à la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. Pourquoi rechercher le fait du prince qui s’impose à tous, alors que les discussions, le dialogue, la communication peuvent aboutir à des réformes pérennes, consensuelles ?

Les magistrats sont favorables à la présence de non magistrats au sein du conseil supérieur de la magistrature dans la proportion d’un tiers. Pourquoi vouloir inonder cet organe de 50% de non magistrats dont le profil n’est pas connu, ni le mode de désignation ? On dirait que le gouvernement coche toutes les cases pour que cette proposition déplaise, voir irrite les magistrats.

Alors que la communication gouvernementale veut faire de la transition un gouvernement proche des valeurs de Thomas Sankara, les dernières réformes sur le Conseil supérieur de la communication et la justice sont des réformes qui remettent au goût du jour les us de l’ère de l’assassin de Thomas Sankara, Blaise Compaoré avec les procureurs dépendants du ministre de la justice qui recherchera inévitablement les "juges acquis".

Le sentiment d’insécurité des Burkinabè s’accroît. Certains ont l’impression que le pays s’époumone à des réformes incessantes. Chaque régime cassant et déconstruisant celles que les précédents ont amorcées sans faire une étude de ce qui a été fait pour dégager les points forts et les points faibles.

Avons-nous vraiment besoin de cette révision constitutionnelle, et quel apport pour gagner la guerre ? Le débat à l’Assemblée législative de transition et les explications du gouvernement ne nous ont pas permis de le savoir. Le dire n’est pas être contre la Transition ou qui que ce soit, c’est chercher à comprendre et emmener à plus de réflexion.

Que 2024 nous apporte tous davantage de paix dans nos cœurs pour une cohésion sociale et une lutte ensemble pour la reconquête de l’intégrité de notre territoire.

Sana Guy
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 janvier à 18:26, par Koussoubé En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    Mr Sana ce n est pas que ce que dit n est pas vrai mais je me demande si la raison ne nous a pas quitté.
    Comme le dit Mgr Paul Ouedraogo faisons de sorte que ce que nous nous souhaitons par la bouches habite nos coeur.
    Chaque jour tout les Burkinabé parlent d union sacree mais proferent en meme temps des invectives sur d autres Burkinabè comne eux.
    D autres pretendent aimés le Burkina plus que d autres.
    J ose espere que un jour les Burkinabé pourront discuter comme de grand garçons sans aprioris.

  • Le 2 janvier à 19:19, par Minnayi En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    A la lecture de cet article, je finis par comprendre que certains journalistes manquent cruellement de profondeur en termes d’analyse et d’arguments. Oui, nul ne peut et ne doit nier le droit à Monsieur SANA de dire et surtout d’émettre des affirmations sans en apporter le moindre élément de preuve, c’est son droit. Toutefois, avec de telles affirmations, on pourrait malheureusement induire plusieurs concitoyens en erreur. Je prends un exemple : monsieur SANA affirme clairement que la Transition est contre la science, les intellectuels et les scientifiques sans avoir l’honnêteté intellectuelle d’étayer cela par un fait, un cas précis, et cela n’est pas honnête. Travaillant dans ce milieu de la recherche, je puis clairement affirmer que les chercheurs et scientifiques n’ont pas eu autant d’égards de la part d’autorités nationales ces dernières années, donc les chercheurs et scientifiques dont il parle sont à rechercher ailleurs. A ce propos, je voudrais inviter le journaliste à aller rencontrer les membres de l’Académie nationale des arts, des lettres, des sciences qui regorgent les sommités du monde universitaire et de la recherche pour s’en convaincre.

    Pour la question de la révision constitutionnelle, notamment en ce qui concerne le CSM, Monsieur SANA omet volontairement de dire qu’il s’agit d’une mise en œuvre des dispositions du Pacte pour le renouveau de la justice issu de l’insurrection de 2014 et dont les premières dispositions ont consisté en la revalorisation des rémunérations des magistrats dans un contexte où d’autres fonctionnaires réclamaient également de meilleures conditions de travail. Tout le monde a suivi ce que l’application urgente de cette mesure a entrainé sur le climat social mais notre journaliste ne s’en rappelle pas du tout. Dans tous les cas, l’amélioration des conditions de travail des magistrats est importante à la construction d’une justice indépendante.
    Mais dire que l’entrée de personnes non-magistrats dans le CSM, même par moitié des membres, est une provocation des magistrats n’est pas loin d’être considéré comme un acte d’incitation à la crise. Pour ce qui concerne le retour des juges acquis évoqué par Monsieur SANA avec la réforme relative au lien fonctionnel entre le ministre de la justice et le parquet, il s’agit d’une simple ignorance du journaliste car la situation telle que décrite est déjà d’application.

    S’agissant de la dernière question du journaliste : celle de savoir ce que cette révision constitutionnelle a comme contribution à la guerre, je voudrais me permettre de lui demander en quoi cette réforme empêche de gagner la guerre ? Aucune réforme constitutionnelle ne pourrait requérir l’unanimité et monsieur SANA le sait.

    Je pense également que l’honnêteté voudrait que monsieur SANA expose au moins les motivations du gouvernement sur les différentes réformes envisagées afin de permettre aux lecteurs de se faire leur propre religion. A titre d’exemple, que dit notre journaliste sur les questions d’éthique et de déontologie que le CSM n’a jamais pu régler en raison du fort corporatisme de sa composition ? Bref, si Monsieur SANA est de bonne foi, un peu de recherche lui permettrait d’équilibrer ses opinions.

    Mais j’en doute puisqu’il pense déjà que la loi portant révision de la constitution est anticonstitutionnelle et devrait donc être retoquée par le Conseil constitutionnel. Assez osé quand même lorsqu’on ignore les critères de contrôle de constitutionnalité d’une loi.

    • Le 3 janvier à 00:54, par HA En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

      M. ou Mme. Minnayi,
      Je pense que tu devrais relire le poste de M. Sana.
      D’abord sur ton exemple, tu ressors certaines affirmations de M. Sana : "[...] la Transition est contre la science, les intellectuels et les scientifiques sans avoir l’honnêteté intellectuelle d’étayer cela par un fait, un cas précis, et cela n’est pas honnête." c’est une mauvaise lecture de ce passage de M. Sana "Des thèses fumeuses de ceux qui se présentent en soutiens du pouvoir fleurissent sur le net contre la science et l’école, alors même que nos ennemis se battent aussi pour pas d’écoles pour nos enfants." Je pense que M. Sana a été honnête il a bien dit sur le "net" par les activistes du pouvoir. Cela veut dire que c’est dans son "réseau" qu’il a remarqué cela et ce sont des observations pertinentes et je peux confirmer aussi par les mêmes observations dans les pages (Facebook, X, etc.) des activistes progandistes du MPSR 2 (modèle de diffusion d’informations dans les réseaux). Tu feras mieux d’aller vérifier l’information avant avancer les adjectifs qualificatifs : les scientifiques sont généralement forts dans les vérifications.

      De plus quand tu affirmes clairement que "les chercheurs et scientifiques n’ont pas eu autant d’égards de la part d’autorités nationales ces dernières années, donc les chercheurs et scientifiques dont il parle sont à rechercher ailleurs.", "ces dernières années" là c’est quand en 2022 ou 2023 ? Le budget de FONRID a augmenté de combien en 2022 ou en 2023 ? Et ça concerne quels secteurs de R&D ?

      Concernant, les réformes constitutionnelles on voit bien que le MPSR 2 a ses propres agendas sinon une constitution que le premier ministre avait passé son temps à décrier et disait que les burkinabè ne se sentent pas concerner par l’ancienne constitution parce qu’elle est une copie conforme de celle de la France et seulement comprise par les élites. Cette réforme est encore non transparente et je ne sais pas si les burkinabè vont comprendre ces réformes et ne plus dire que c’est la constitution française. Ceux qui sont informés de ces réformes ce sont probablement les "membres du gouvernement (initiateurs des réformes)", les "forces dites vives", les "membres de l’ALT" c’est tout. Je souhaite que les journalistes face un micro trottoir sur les réformes chez les burkinabè en général et nous verrons s’ils ont compris quelques choses.

      • Le 5 janvier à 10:08, par Minnayi En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

        Bonjour cher Monsieur HA.
        Comme je l’ai dit, vous n’êtes pas d’accord avec mon analyse et c’est votre droit de le dire, ni moins ni plus, même si je suis un peu surpris que vous vous permettez de me tutoyer sans autre formalité...? Pas bien grave.

        Merci d’avoir accordé un intérêt à mon post.

        • Le 5 janvier à 23:15, par HA En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

          Cher (e) M. ou Mme. Minnayi,
          Je pense que tu aurais mieux accordé du crédit au contenu des débats que la civilité. Dire Monsieur (M.) ou Madame (Mme.) est le plus grand signe de respect que l’on puisse accordé à quelqu’un. Maintenant le tutoiement est vraiment fait pour avancer les arguments ouvertement et c’est direct. Je ne pense pas (je peux me tromper) que le netiquette de lefaso.net l’interdit ici. Maintenant tu souhaites que je te vouvoie pour débattre je suis prêt : "M. ou Mme. Minnayi,
          Je pense que vous devrez relire le poste de M. Sana.
          D’abord sur votre exemple, vous ressortez certaines affirmations de M. Sana : "[...] la Transition est contre la science, les intellectuels et les scientifiques sans avoir l’honnêteté intellectuelle d’étayer cela par un fait, un cas précis, et cela n’est pas honnête." c’est une mauvaise lecture de ce passage de M. Sana "Des thèses fumeuses de ceux qui se présentent en soutiens du pouvoir fleurissent sur le net contre la science et l’école, alors même que nos ennemis se battent aussi pour pas d’écoles pour nos enfants." Je pense que M. Sana a été honnête il a bien dit sur le "net" par les activistes du pouvoir. Cela veut dire que c’est dans son "réseau" qu’il a remarqué cela et ce sont des observations pertinentes et je peux confirmer aussi par les mêmes observations dans les pages (Facebook, X, etc.) des activistes progandistes du MPSR 2 (modèle de diffusion d’informations dans les réseaux). Vous ferez mieux d’aller vérifier l’information avant d’avancer les adjectifs qualificatifs : les scientifiques sont généralement forts dans les vérifications.

          De plus quand vous affirmez clairement que "les chercheurs et scientifiques n’ont pas eu autant d’égards de la part d’autorités nationales ces dernières années, donc les chercheurs et scientifiques dont il parle sont à rechercher ailleurs.", "ces dernières années" là c’est quand en 2022 ou 2023 ? Le budget de FONRID a augmenté de combien en 2022 ou en 2023 ? Et ça concerne quels secteurs de R&D ? Je vous informe que le budget de MRSI a baissé de 17% des périodes de 2022 à 2024.

          Concernant, les réformes constitutionnelles on voit bien que le MPSR 2 a ses propres agendas sinon une constitution que le premier ministre avait passé son temps à décrier et disait que les burkinabè ne se sentent pas concerner par l’ancienne constitution parce qu’elle est une copie conforme de celle de la France et seulement comprise par les élites. Cette réforme est encore non transparente et je ne sais pas si les burkinabè vont comprendre ces réformes et ne plus dire que c’est la constitution française. Ceux qui sont informés de ces réformes ce sont probablement les "membres du gouvernement (initiateurs des réformes)", les "forces dites vives", les "membres de l’ALT" c’est tout. Je souhaite que les journalistes face un micro trottoir sur les réformes chez les burkinabè en général et nous verrons s’ils ont compris quelques choses."

    • Le 3 janvier à 08:52, par kwiliga En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

      Bonjour Minnayi,
      Il semble que nous ne vivons pas dans le même pays et ne comprenons ni ne ressentons les mêmes choses.
      Vous avez écrit :
      - "nul ne peut et ne doit nier le droit à Monsieur SANA de dire et surtout d’émettre des affirmations..." Hors, force est de constater qu’en cette période de gouvernance troublée, où l’état de droit n’est plus de rigueur, en cette période de manipulation des foules incultes, Monsieur Sana, pourrait se trouver, pour le moins menacé pour ses propos, enlevé par des encagoulés sans justification aucune, dans le pire des cas.
      Il faut donc aujourd’hui un immense courage, que je salue ici, pour s’autoriser quelque opposition aux messianiques décisions de notre despotique pouvoir. Sauf peut-être en conservant l’anonymat, comme je me le permets ici.
      - "monsieur SANA affirme clairement que la Transition est contre la science, les intellectuels et les scientifiques sans avoir l’honnêteté intellectuelle d’étayer cela par un fait". Pourtant, Monsieur Sana explique clairement que, malgré "l’éclairage d’experts et de scientifiques sur les points importants de cette révision constitutionnelle", "les députés n’ont pas tenu compte des explications" ce qui semble indiquer le crédit que nos dirigeants accordent aux experts, scientifiques et "intellectuels" de manière générale. Il n’a même pas eu besoin d’illustrer ses propos, par les exemples récurrents de critiques virulentes, masquant parfois des menaces, émanant de nos dirigeants à l’égard des juges, des intellectuels,...
      - "Pacte pour le renouveau de la justice issu de l’insurrection de 2014 et dont les premières dispositions ont consisté en la revalorisation des rémunérations" Ce propos travesti la réalité, car le Pacte met en avant l’indépendance de la justice, contrairement à cette réforme qui vise à mettre le parquet sous tutelle ; mais surtout, par votre propos, vous cherchez à diviser encore davantage les burkinabè, créant dissentions et jalousies au sein de la fonction publique et du peuple.
      - "Mais dire que l’entrée de personnes non-magistrats dans le CSM, même par moitié des membres..." Ce que Monsieur Sana regrette essentiellement et que vous considérez "comme un acte d’incitation à la crise", c’est l’absence de consultation, de concertation avec les magistrats, qui semblaient prêts à négocier, tout comme il déplore en introduction que les belles promesses de consultation nationale, concernant la réforme constitutionnelle se soient évaporées comme neige au soleil, devant la précipitation gouvernementale à faire adopter ce texte.
      - Force est d’approuver votre propos quand vous signalez "les questions d’éthique et de déontologie que le CSM n’a jamais pu régler en raison du fort corporatisme...", il me semble néanmoins paradoxal que des réformes contre le corporatisme soient engagées par un gouvernement légitimé par la seule force des armes et dont la composition du parti présidentiel reste secrète depuis plus de 15 mois. Eux ne sont pas corporatistes, ils sont sectaires.
      Pour conclure, je suis d’avis avec Monsieur Sana, sur l’aspect parfaitement anticonstitutionnel de cette réforme, j’ai bien peur néanmoins que, sous les diverses menaces que fait peser notre tyrannique dictature sur les oppositions de ce pays, le conseil constitutionnel, par lâcheté, ne vienne à l’adopter sans réserve.

      • Le 5 janvier à 10:13, par Minnayi En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

        Bonjour cher Monsieur Kwiliga,

        Je pense que c’est votre droit de le dire que vous ne partagez pas mon point de vue mais malheureusement vous faites tellement de hors sujet qu’il ne serait raisonnablement possible de réagir à votre post. Vous semblez encore contester la légitimité ou la légalité du pouvoir en place parce qu’il serait issu de coup d’Etat afin de donner raison à Monsieur SANA, aux magistrats, ....? Vraiment difficile de vous suivre si vous vous donnez autant de liberté sur le sujet ici traité.

        Néanmoins merci pour l’intérêt.

        • Le 6 janvier à 07:17, par kwiliga En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

          Bonjour Minnayi,
          Comme il parait aisé, plutôt que d’argumenter, de qualifier les éléments que l’on vous oppose de "hors sujet"...
          Quant à m’accorder la liberté de considérer illégitime un gouvernement venu par la seule force des armes, qui multiplie les exactions à l’égard de ses citoyens, depuis les massacres, jusqu’au enlèvements, en passant par les menaces et les suspensions de médias... oui, je me l’accorde,... tant qu’il m’en reste un peu, de liberté.
          Dans l’attente d’arguments qui parviendraient à me persuader du contraire.
          Au plaisir de vous lire

    • Le 3 janvier à 15:41, par christian En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

      "Le pays aborde la nouvelle année dans une ambiance anxiogène, par manque de lisibilité de l’action gouvernementale, et d’une politique qui semble sourde à l’éclairage de nos chercheurs et savants et hostile aux avis critiques". Cette citation est une illustration du style de M.Sana dans sa splendeur ! Tout y est ; la critique du gouvernement de la transition responsable d’un mal-être au Burkina par son incompétence et la référence aux élites éclairées qui doivent montrer la voie mais qui ne sont pas écoutées. C’est le refrain qu’il nous ressasse régulièrement. Il n’est pas entendu mais il persévère avec le soutien moral des forces conservatrices burkinabè et étrangères nostalgiques de "l’ordre ancien"

  • Le 2 janvier à 19:47, par African En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    "contre la science et l’école" ---> l’un des principaux maux de l’Afrique.

  • Le 2 janvier à 21:06, par Zano En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    Le premier intervenant à tout dit. Ce ne sont pas les mots ni les incantations qui vont amener l’union sacrée de tous les burkinabè et le vivre ensemble mais plutôt les comportements des uns envers les autres. On a l’impression que certains pensent qu’il suffit simplement de proclamer quelque chose pour que cela soit réalité

  • Le 2 janvier à 23:18, par tengen-biiga En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    Le CSM a bien rappelé que le pacte avait proposé 1/3 de membres non magistrats. Pourquoi aller à 50% ? Ce n’est plus un CSM. 

    Le document que les syndicats des magistrats ont produit montre les risques de manipulation de la justice pour peu le régime y soit favorable.

    Et les conditions de modifications de la constitution ne sont pas réunies. Pourtant on l’a modifié. Vraiment !!!

    On a reculé. Acceptons-le.

  • Le 2 janvier à 23:55, par Gwandba En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    @Sana Guy

    Je vous espère une année de joie, d’honnêteté intellectuelle, de dignité et de lucidité. Ce, avec une santé de fer à vous et les vôtres...

    Pour revenir à votre article, il faut signaler que c’est la première fois que je vous adresse une petite remarque parce que sous nos tropiques, l’excellence du métier de journaliste se limite souvent à reprendre de manière tropicalisée, les versets vides de véracité et de sens de ceux qui n’ont pas interêts à ce que les choses changent positivement à notre faveur dans les échanges avec les uns et les autres.

    Ayant les pieds dans le bol et de chaque côté, je me permets de reformuler la première phrase de votre introduction qui est : "la terre vient de faire une révolution" à la terre vient de faire une évolution !!!

    Etant d’accord avec vous que le "conflit", que je requalifie aussi d’attaques lâches et terroriste avec des armes et des plumes pour certains, commence en 2015, je me dissocie franchement de vous, quand vous tenter de laisser penser que nous sommes encore au niveau de la recherche de solutions or, plus de messages fades après des attaques sans réponses du genre... "nous condamnons avec la dernière énergie l’assassinants de nos populations et bla bla bla.." qui étaient conditionnées par le simple fait de réserver l’exclusivité de nos partenariats à un seul partenaire qui a, par déçu tout, du mal à rester débout seul.

    Ce qui a permit de nous épargner ce type de pleurnicheries, c’est l’identification sans faut fuyant des causes de ces attaques, ces garrots posés où il faut qui sont les dénonciations des différents accords avec certains partenaires qui, non seulement nous handicapent, nous rendent vulnérables, lésés à la merci de chaque cupide de passage même parmi nous, la réorganisation de nos armées et leurs équipements, la diversification de nos partenaires, décomplexifier ce que nous sommes vis-à-vis des autres parce qu’ils sont simplement car nous sommes !!!

    S’il faut nommer un chat comme tel, permettez-moi d’être de nouveau en désaccord avec l’évangile qui consiste à voir en chaque action pour sauver des vies, "des batailles qui n’ont rien à voir avec la sécurité et seraient sources de frictions entamant la cohésion sociale"
    Depuis 2015 comme vous dites jusqu’en octobre 2022, après chaque saignés de nos populations, les seules réponses étaient les commentaires condescendants et déshumanisants des médias français qui s’ajoutaient à l’humiliation que nous faisait subir Roch Marc Christian KABORE dans des messages dignes de salades sans assaisonnements.

    Tout étant liés, il faut vouloir se faire passer pour ce que l’on n’est pas ou un aveugle et sourd pour ne pas comprendre que la bataille n’est pas seulement avec des armes à feu mais aussi mentale, communicationnelle et civilisationnelle.

  • Le 3 janvier à 01:15, par Bob En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    J’ai honte quand des gens parlent d’ACQUIS de l’INSURRECTION alors que 10 ans après les morts et les blessés de l’insurrection réclament Justice et réparation. Les millions de burkinabé qui ont affronté la soldatesque de Kouassi Blaise COMPAORE ne l’ont pas fait pour de vagues idées comme l’indépendance de la justice ou d’autres revendications qu’ils ne comprennent pas. Pour eux l’insurrection était porteur d’espoir. Justice, équité, un peu de travail, un peu de pain et surtout la paix et la fin de tous les maux qui minent notre société. Tout le monde pensait qu’une justice INDÉPENDANTE serait le gage de plus d’égalité et d’une lutte féroce contre les fossoyeurs de notre économie et de notre société. Or on a l’impression que l’indépendance de la justice ne profite qu’aux juges, le commun des burkinabé tremble toujours quand d’aventure il a affaire à cette redoutable mécanique auto régulée et auto entretenue. C’est la même chose pour la presse et les médias qui sont plus attachés à leurs affaires et a leurs privilèges, ce n’était pas le cas de NOrbert Zongo qui était attaché à son peuple et son pays. Ceux qui sont attachés aux intérêts de ce pays et ce peuple n’ont pas besoin de forums, de postes ou d’argent pour se ranger derrière les dirigeants du pays. Nous savons tous qu’il y’a des lacunes et des insuffisances, mais est-ce en s’opposant et en créant des difficultés qu’on y arrivera ? Est-ce en embouchant la même trompette que certains pays qui ne veulent que notre mal et leurs médias qui nous dénigrent à tout bout de champ qu’on améliorera la sécurité de notre pays ? Est-ce en remettant en selle nos politiciens véreux, querelleurs et prêts à s’allier même au diable pour une parcelle de pouvoir ou une poignée de FCFA qu’on y arrivera ? Non. Tout est perfectible et l’attelage brinquebalant actuel a le mérite d’avoir ravivé la flamme 🔥 patriotique et le courage et l’envie de se battre pour notre pays. Pourquoi ne pas en faire la pierre angulaire d’un projet ambitieux ? Que chacun apporte sa pierre à cet édifice que nous construisons. Puis après la victoire, que chacun reprenne son indépendance. Mais en principe à ce moment là si tout se passe comme prévu, il se peut que le combat commun rapproche tout le monde et que nous ayions une société unie et soudée. Les conjectures actuelles ne sont que le fruit du pessimisme et du manque d’imagination. Ôtons nos œillères et inventons un autre avenir.

  • Le 3 janvier à 11:22, par GW.Stockwell - ACTRACO En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    L’Afrique croit trop dans la science de ses scientifiques, les questions fondamentales se résument aux deux assertions suivantes :

    * Peut-on vivre sans science ?
    * Qu’apporte, ou a apporté la science ?

    Ainsi à la première allégation, la réponse est « Oui sans aucun doute »,
    et à la deuxième, « la surconsommation » et « des guerres meurtrières »...

    Alors pourquoi les ‘Docteurs’ pullulent-ils en Afrique ? Pourquoi ces métiers secondaires, parfois nocifs, ont-ils tant d’aura ?

    Certainement le pouvoir de subjuguation du vulgum pecu par des ‘titres’ et des médailles, parfois mal acquis...

    L’Afrique se meurt de ces tigres de papiers, qui naïvement ou pas, véhiculent une doxa contraire à ses intérêts.

    L’exemple flagrant est le cas de l’Institut Johns Hopkins, crée en 1876 et financé par Rothschild le ‘philanthrope’ !?!, qui a modelé et modèle, toutes les générations de médecins et coreligionnaires dans une médecine allopathique, (dont la finalité est d’être les représentants de l’industrie chimique), au détriment de celle homéopathique, qualifiée par ses adaptes de naturelle et par ces détracteurs de charlatanisme.

    Charlatanisme ?!? Alors, contre toutes les évidences et en l’espèce, celle des travaux spectaculaires de Jacques Beneveniste, biologiste Français, décédé dans des circonstances troubles, qui aurait détruit, par sa découverte sur la mémoire de l’eau, toute industrie chimique en un seul instant...

    Bien sûr la science est un sujet, mais elle est, par essence, non autoritaire, et doit, en aucune circonstance, être placée au dessus de l’expérience des hommes sages, chefs de tribus, ‘Anciens’.

    Et c’est exactement ce qui semble proposer le gouvernement de transition...

    • Le 3 janvier à 12:51, par triste ! En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

      évitons de raconter des inepties !
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Benveniste
      Ah bon entendeur, salut !

      • Le 4 janvier à 08:12, par Mamadou En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

        Wikipédia, la science de supermarché du pauvre...

        Celui qui croit encore à wikipédia, croit aussi, que parce que Duffy Duck parle à la télévision, tous les canards parlent...reveillons nous !

      • Le 4 janvier à 08:21, par kwiliga En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

        Bonjour GW.Stockwell - ACTRACO,
        Partant des paradigmes que vous proposez ici :
        - On peut « sans aucun doute » vivre sans science.
        - Elle n’apporte que « la surconsommation » et « des guerres meurtrières ».
        Je tiens à vous faire remarquer que la science ne se limite pas à la seule médecine, dont vous souhaitez vous passer.
        Vous serez assez aimable d’utiliser un bendré pour communiquer vos prochains messages.

        • Le 4 janvier à 12:06, par Passakziri En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

          Bonjour kwiliga

          Vous serez assez aimable d’utiliser un bendré pour communiquer vos prochains messages.

          Oui il peut bien l’essayer, sauf que la bendrologie elle même est une science.
          le ou la nommé stockwell repend ses theories conspirationistes mal confectionnées tout en livrant sa contradiction permanemment en pratique. Peut-être faudra-t-il d’abord definir la "vie" avant de savoir si elle est possible sans la scoience. En réalité c’est une de ces questions bizzares quoi.

          Passakziri

          • Le 5 janvier à 17:53, par Gwandba En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

            Passakziri

            Mes voeux les meilleurs si ce n’est déjà fait.

            Vous venez d’instruire en une pierre deux coups, un prétentieux vide qui passe son temps à réciter des versets tout aussi vides encadrés de couches vaniteuses aux ornements copier coller qu’il prend pour des arguments, et un prétendant à la connaissance courageux du risque même si le risque en-même peut être considéré comme une science. Ce qui me parait moins grave que le premier.

            Bravo Passakziri. Là, vous êtes en plein effet avec votre pseudo qui refuse tout mensonge même celui qui coule comme un ruisseau d’eau boueuse...

            Comment peut on se prendre océan de savoir et en réalité, être ignorant à tel point ???

            Ignorer que le béndré est une science communicationnelle au plus haut niveau de la communication revient à se présenter devant ses beaux-parents tout nu avec un sérieux de jours de funérailles.

            Aliénation quand tu nous...
            Imposture quand tu nous tiens
            Cupidité quand tu nous tiens
            Mensonge quand tu nous tiens
            Décculturation quand tu nous tien

    • Le 5 janvier à 23:30, par Renault HÉLIE En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

      Benveniste a été totalement ridiculisé ...
      C’est vieux, tout ça !
      Vous êtes une personne naïve qui gobe n’importe quoi ...
      Seriez-vous un adepte de la « pensée magique » ?

  • Le 4 janvier à 02:18, par Sidsida En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    En tout cas, cette transition est sur la bonne voie. Aujoudhui l’armee est passee a l’offensive !

  • Le 4 janvier à 19:07, par Sacksida En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    En outre, Courage et Determination aux Journalistes tels que Sana Guy qui fait des analyses Pertinentes et Rationnelles, meme si cela ne plait pas a certaines personnes et c’est normale. Ibrahim Traore et son MPSR 2 doivent cesser les accusations farfelues et de vouloir rejeter la situation securitaire grave aux seuls hommes politiques. Car ils ont fait des Luttes Multiformes de leurs epoques et il appartient a ceux qui sont au Pouvoir Politique actuelle de la Transition de mener leurs combats Militaires et Securitaire Adequats en impliquant tout le Monde, et de cesser des arrestations incongrues et deplorables car Ibrahim Traore est loin d’etre un Dieu ou un etre exceptionnel denue de fautes, car c’est lui meme qui a dit en Mondio Vision qu’il finirait avec le Terrorisme et le Grand Banditisme dans quelques mois, alors si cette promesse n’est nullement assurer, la solution pertinente pour changer Positivement, c’est de Convoquer Une Conference Nationale des Forces Vives de la Nation Burkinabe et de traiter de toute les questions Nationales au lieu passer le temps a des arrestations, Enlevements Recurents et Intempestives suivant ainsi des Methodes Russes. Non le Burkina Faso n’est nullement la Russie de Poutine. Salut

  • Le 4 janvier à 19:44, par Sidsomde En réponse à : Burkina 2024 : La paix, recherchée, mais la haine et les divisions persistent toujours

    Je n’ai pas bien compris ce que le journaliste veut.
    Néanmoins je vais profiter du sujet abordé pour demander de dire à ceux qui sont au front de ne plus publier des cadavres nus. Ça deshonore l’être humain.

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