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Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

Publié le samedi 30 décembre 2023 à 13h45min

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Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

Face aux députés, le ministre en charge de la justice, Edasso Rodrigue Bayala a clarifié la notion d’officialisation des langues nationales prévue par la constitution en cours d’adoption.

« L’officialisation des langues est une option politique. Il n’y a pas un document en Angleterre qui dit que l’anglais est la langue officielle. La question d’officialisation signifie donner un peu plus à la langue. L’officialisation est une décision de l’autorité compétente qui rend une langue comme un instrument de communication dans les secteurs de l’éducation, de l’administration, de la justice, etc.

Dans ‘’officialisation’’, il y a déjà ´´langue de travail´´. Si on officialise une langue aujourd’hui, elle devient une langue de travail. Une langue peut être une langue de travail sans être une langue officielle. On n’a pas besoin d’écrire que telle langue est une langue de travail pour qu’elle le soit. On parle le français quand on va dans l’administration publique.

Comment communiquent nos populations dans les villages ? Est-il écrit dans la constitution que leur langue est une langue de travail ?

L’officialisation est une question de primauté qu’on veut donner à nos langues nationales pour en faire des langues de travail. Nous avons entendu que le gouvernement aurait choisi quatorze langues à officialiser.

Non ! Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment. Nous allons aller calmement. Nous allons prendre le temps de consulter les spécialistes et d’associer toutes les compétences qui vont nous permettre de savoir quels sont les critères qu’on va définir pour officialiser une langue.

Il faut officialiser une langue qui permet les échanges des populations et qui a une représentativité. Il peut y avoir d’autres critères. Il y a des pays qui ont plus de langues que nous mais qui arrivent à trouver leur chemin. »

Lire aussi : Adoption du projet de constitution : « Il est inconcevable qu’une langue officielle ne soit pas considérée comme une langue de travail », interpelle le député Sié François d’Assises Coulibaly

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 décembre 2023 à 13:52, par Indjaba En réponse à : Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

    C’est dangereux de faire un choix de langue. Rendre l’école obligatoire. Enseigner le français et l’alphabet national en parallèle . En cas de besoin on pourrait traduire certains documents dans nos langues respectives et chacun pourra écrire dans sa langue. Les églises le font déjà avec leur bible et d’autres documents. Le français demeurera une langue carrefour pour tout le monde. Parler le français ne fait pas de nous forcément des partenaires de la France. D’ailleurs on pourrait envisager un enrichissement progressif du français actuel avec quelques concepts de nos langues locales.

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  • Le 30 décembre 2023 à 17:38, par SOME En réponse à : Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

    Nous allons aller calmement. Nous allons prendre le temps de consulter les spécialistes et d’associer toutes les compétences qui vont nous permettre de savoir quels sont les critères qu’on va définir pour officialiser une langue

    Merci j approuve entièrement cette démarche. Il n’y aucune urgence dans notre situation. Et pourtant je suis un défenseur des langues locales et je connais l’impact et l’importance de l’utilisation d’une langue. Ceux qui veulent aller vite et faire un choix ont un agenda caché qu’ils n’osent pas dévoiler. Nous on le sait car on est conscient des enjeux et implications d’une telle décision. Vous ne nous prendrez pas à ce piège. Le Burkina a vécu plus de 60 ans à utiliser une langue étrangère. Ce n’est pas aujourd’hui qu il faut se précipiter décider n’importe quoi. Cette décision doit être mûrie et sérieusement préparée.
    SOME

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    • Le 30 décembre 2023 à 22:27, par Renault HÉLIE En réponse à : Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

      Messire SOME, vous faites preuve là d’un grand bon sens !
      Personnellement, en tant qu’étranger lointain, je comprends le besoin de bien connaître sa propre langue de famille, ou de village, et que cette langue se muscle et s’enrichisse pour faire face à la modernité.
      Mais il faut faire attention aux révolutionnaires de carnaval qui braillent « TOUT ! TOUT DE SUITE ».
      Il est possible de planifier une transition éducative ferme, mais progressive.
      Je m’essaye à des propositions qui ne sont que des propositions :
      1) Le vendredi, enseignement en langue familiale
      On peut dans un premier temps décréter que, par exemple, le vendredi après-midi, est consacré à une langue autre que le français/anglais, au choix de la famille, le Mooré, le Pfoulfouldé, l’Arabe, le Tamacheq, etc. liste à compléter. Cela fait déjà 3h ou 4h de langue, de quoi muscler les compétences écrites dans la langue choisie et donner un débouché à sa littérature.
      Bon, tout cela a un coût, mais c’est envisageable ...
      2) Renforcer l’enseignement de l’anglais
      On peut renforcer l’enseignement de l’anglais, avec une initiation dans le primaire, puis au moins 6h/semaine en collège. Avec 8h/semaine en lycée, un enfant pourra parler couramment l’anglais dans le supérieur.
      J’ai connu ça, mais dans des structures riches en profs et en occasions de pratiquer mes langues étrangères.
      Pour le BF, il faudrait pour réussir éradiquer les classes à l’effectif monstrueux . Il ne faudrait pas dépasser 30 en collège, ni 35 en lycée. Est-ce planifiable ?
      3) Les dangers de la hâte imprudente
      Passer d’un coup de menton de 90% francophone à 90% anglophone n’est pas réaliste ... et préparerait des millions de chômeurs. L’Algérie a commis de graves erreurs dans le passé avec des filières bêtement idéologiques Arabe-Anglais ... qui ont envoyé des milliers de malheureux au chômage, et, paradoxalement, à devoir émigrer en France pour survivre, car ils n’arrivaient pas à trouver leur place dans l’économie algérienne.
      Notez que, malgré toutes les fanfaronnades, les élites algériennes placent systématiquement leurs enfants dans des écoles trilingues internationales ... qui leur permettent de faire d’excellentes études, la plupart du temps d’abord francophones puis internationales ; pas fous, les bourgeois algériens !


      Tout cela mériterait une planification prudente et progressive, car le coût serait ÉNORME... pour un pays qui ne déborde pas de surplus.
      Le « TOUT ! TOUT DE SUITE » conduit généralement à un échec cruel.

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  • Le 30 décembre 2023 à 18:10, par Toto En réponse à : Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

    Rendons l’école obligatoire pour tous. Tout devait s’apprendre a l’école. Celui dont le père a bouffer sa scolarité dans les bars et cabaret doit s’en plaindre a ses parents. Si chacun devrait parler abusivement sa langue maternelle, on ne s’en sortira pas. Les noirs Americains, descendants d’esclaves Africains ne parlent que l’anglais et cela n’empêche pas les Etats Unis d’être une puissance mondiale. Au lieu de réfléchir sur le développement, on passerai tous le temps a traduire des documents dans une quelconque langue alors que d’autres cherche a rentrer dans la communication mondiale avec l’anglais.

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  • Le 30 décembre 2023 à 19:54, par Anaarchiqqukement En réponse à : Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

    J’espère que vous avez relevé que Mr le Ministre en charge de la justice se prononce sur la ou les langues officielles ?
    Ce monsieur nous parle même d’Angleterre !? Il me semble que les temps on changé depuis ce bon vieux Guillaume le Conquérant...
    Et pourtant l’ALT statute sur la réforme de la constitution... Quel désordre !
    Où va-t-on exactement ? Car si j’en crois les promesses si vite oubliées, nous devions reconquérir le territoire national, ai-je mal compris ?

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  • Le 31 décembre 2023 à 06:16, par Alpha2025 En réponse à : Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

    Tout cela fait un peu désordre. Cela veut dire que faire de nos langues nationales, des langues officielles est une décision émotionnelle. Pour un sujet aussi sérieux aux conséquences multiples, nous aurions pu prendre le temps de la réflexion. Tout est urgent veut-il dire que tout peut être fait dans le désordre, pourvu que ce soit fait ? Soyons réalistes : pour qu’une de nos langues puisse réellement nous servir de langue de travail, de langue d’enseignement, il y a tellement de contenus à créer, cela équivaut à de très longues années de travail. Je ne sais pas quelle étude a sous-tendu la décision du gouvernement. Et puis, avait on besoin de mentionner la question des langues dans la constitution alors que la réflexion à ce sujet commence à peine ? Pourquoi une constitution dont des dispositions ne seront pas applicables ? Il est vrai que par les temps qui courent, les intellectuels n’ont pas bonne presse. Quand un Laurent Bado affirme que "l’école rend bête", je ne sais pas s’il mesure la portée de ce qu’il dit. Avec cette ALT caisse de résonance qui ne sert pas à ce à quoi elle devrait servir (contrôler l’action du gouvernement), je me dit que pour une fois, le CES aurait pu servir à quelque chose, or sa suppression est prévue. Ou allons nous ?....

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  • Le 1er janvier à 19:45, par Fatime En réponse à : Officialisation des langues nationales : « Le gouvernement n’a pas encore fait le choix des langues pour le moment », clarifie le ministre de la justice

    Je pense que garder le français en tant que langue nationale offre plus de débouchés aussi bien sûr le plan national qu’international. Décréter diverses langues, dioula, mooré et autres comme langues nationales va mettre une belle pagaille. Ce n’est pas parce qu’on est fâché avec la France qu’il ne faut pas voir ses propres intérêts.

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