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Amélioration des moyens d’existence des petites exploitations agricoles familiales de l’ouest du Burkina Faso

Publié le samedi 2 décembre 2023 à 21h38min

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Introduction

Le Burkina Faso est un pays subsaharien enclavé à faible revenu, dont l’économie est fortement dominée par l’agriculture qui occupe près de 80% de la population active (Zidouemba, 2014) en plus des productions agricoles, les cultures fruitières qui occupent une part importante dans l’activité du monde rural, permettent d’assurer une partie des besoins alimentaires et d’améliorer les revenus monétaires. La production fruitière est dominée par la mangue qui représente plus de la moitié des vergers nationaux. Les exportations de mangue se sont élevées à 7 000 tonnes en 2011 et 8 800 tonnes en 2012, pour une contre-valeur respective 2, 64 milliards et 3,08 milliards de XOF. (6). Avec ces chiffres, le pays occupe le 29e rang mondial des pays exportateurs de la mangue avec 0,4 % des parts du marché mondial.

Cependant, il faut noter que seulement 2% de la production de mangue est exportée et cela principalement vers les Pays-Bas (43% des exploitations), l’Allemagne (19 %), la France (16 %), l’Italie (4 %) (3). De nos jours, la filière est composée de quatre grands corps de métiers que sont les producteurs, les transformateurs, les exportateurs et les transporteurs incluant les pisteurs. La mangue au Burkina Faso revêt plusieurs utilités.

En effet, certains acteurs de la filière procèdent à la transformation du fruit en mangue séchée, d’autres en jus et confitures. Près de 75% de la mangue séchée est destinée à l’exportation dont 70% vers le marché européen et les 5% vers les pays du Maghreb et de la sous-région. Par ailleurs, les produits dérivés de la mangue sont également commercialisés localement.

En outre, certains acteurs procèdent au conditionnement et à l’exportation du fruit en frais. Communément appelés les exportateurs, ils procèdent souvent à la certification des producteurs chez lesquels ils s’approvisionnent. En effet, les producteurs représentent les acteurs à la base de la filière (Tapsoba. P. K., Ouédraogo. F, 2023).

De plus en plus, des actions visant à garantir leurs revenus sont de ce fait entreprises par les exportateurs afin d’assurer la pérennité de leurs activités. Parmi ces initiatives figurent en bonne place les systèmes de certifications de la chaine d’approvisionnement qui sont des moyens qui protègent les consommateurs et garantissent les revenus de tous les acteurs de la filière mangue, en général, et des producteurs en particulier.

Cette étude intervient dans le cadre d’un groupement de producteurs qui a été certifié par une entreprise d’exportation locale de mangue fraîche et qui a implémenté plusieurs cahiers de charge au nombre desquels on note le certificat Rainforest Alliance qui est un certificat d’agriculture durable.

Si les mécanismes de certification garantissent l’exportation aux entreprises qui œuvrent dans ce domaine, quels peuvent être les impacts de la production de mangues certifiées Rainforest Alliance pour les producteurs ? Cette étude vise à déterminer les impacts socio-économiques de la production durable de la mangue chez les producteurs. En plus de l’introduction et de la conclusion, cette étude s’articule autour de quatre grandes parties à savoir l’approche théorique, le cadre géographique, l’approche méthodologique et les résultats.

1. Une approche par la théorie d’amélioration durable des moyens d’existence

Cette analyse à été développée sous l’approche par les moyens d’existence durables. Cette approche requiert un cadre théorique qui prenne en compte les relations complexes et multidimensionnelles entre l’environnement physique et social, c’est-à-dire qui permette d’intégrer dans une même analyse les multiples dimensions (économiques, sociales, culturelles et institutionnelles) du bien-être (Lavani, 2007). Selon cet auteur, les moyens d’existence regroupent les capacités, les biens et les activités nécessaires aux individus pour assurer leurs besoins de base et pour atteindre leur bien-être.

Ils peuvent être qualifiés de durable lorsqu’ils permettent de s’adapter aux difficultés, de faire face à l’adversité, et de conserver ou améliorer les capacités et biens, tant dans l’immédiat qu’à l’avenir, sans pour autant compromettre la base de ressources naturelles (Carney, 1998 ; Lavani, 2007) dans le cadre de cette étude, la contribution de la vente de mangues certifiées est analysée sous l’approche des moyens d’existence durable en ce sens qu’elle part de l’exploitation de produit forestiers non ligneux sous des conditions d’agriculture durable certifiée par une organisation tiers qui veuille au respect des cahiers de charges.

Cela fournit aux producteurs agricoles impliqués dans le projet de certification des revenus supplémentaires en plus des revenus issus des activités pluviales et de contresaisons. A cet effet, l’étude part de l’hypothèse que la certification Rainforest Alliance de la mangue contribue à l’amélioration de la situation socio-économique des producteurs de mangue.

2. Zone d’étude

L’étude a été réalisée dans l’ouest du Burkina Faso, en particulier dans les provinces du Houet et du Kénédougou, où des producteurs inscrits au projet de certificat Rainforest Alliance ont appliqué la norme d’agriculture durable à la production de mangues. Ces producteurs sont situés dans les villages de Taga, tapogodeni wempea toussiana dans la province du Houet et dans les villages de Draa, Kalmon, Gnanomon et Ketchelmon Kinkingwè dans la province du Kénédougou

3. Méthodologie
3.1. Échantillonnage

La base de sondage était constituée de producteurs impliqués dans le projet de certification de l’agriculture durable de Rainforest Alliance. En effet, dans la localité de l’ouest du Burkina Faso, la certification des vergers est généralement répandue. Cependant, la certification Rainforest Alliance est très innovante. Par conséquent, peu de producteurs ont accepté d’être certifiés par Rainforest Alliance. Compte tenu donc du nombre relativement faible de producteurs impliqués dans le projet de certification (30), leur échantillonnage a été exhaustif. Pour chacun de ces 30 producteurs, un voisin immédiat ne prenant pas part au projet de certification à en plus été enquêté conduisant portant à 60 le nombre total de personnes interviewées 3.2. Collecte et analyse des données

La collecte des données s’est déroulée en deux étapes : la première consistait à obtenir des informations sur le système de certification et le certificat Rainforest Alliance par l’intermédiaire de bibliothèques de revues électroniques. La deuxième phase a consisté en une enquête quantitative auprès des producteurs impliqués dans le projet de certification, mais aussi des producteurs ne prenant pas part au projet de certification. Les informations de cette phase ont été saisies et analysées à l’aide d’Excel 2019 et de SPSS.26.

3.3. Méthode d’analyse
Caractérisation des producteurs

La caractérisation des exploitations a été basée sur l’observation directe des pratiques agricoles suivie d’une analyse descriptive des données collectées sur les plantations et les ménages des agriculteurs.

Contribution du revenu de la mangue au revenu total du producteur
Un compte d’exploitation a été utilisé pour déterminer le revenu des producteurs. Il a également permis de déterminer les revenus et d’établir le bilan financier de la production agricole principalement pour l’année 2017. Les revenus de chaque producteur ont été obtenus en estimant les quantités vendues par variété puis en les valorisant par les prix au champ pour chaque variété. Quant aux différentes dépenses, elles ont été évaluées comme suit :

- Main d’œuvre pour l’entretien des parcelles : le coût de la main-d’œuvre a été estimé (sur la base du coût d’opportunité, qui est la rémunération des travaux agricoles) à une moyenne de 1000 XOF par jour, représentant 8 heures de travail.
- Les substances de traitement : Il s’agit de produits organiques utilisés principalement la Timaye qui est un attractif et un insecticide pour les mouches des fruits, particulièrement efficace sur les mâles. Il est utilisé comme appât pour la lutte et le piégeage des mouches des fruits. Le coût unitaire de la Timaye est estimé à 30000 XOF environ.
- Matière organique : bien que très peu utilisée par les producteurs, c’est un facteur de production utilisé pour la fertilisation des vergers et le coût de la tonne a été estimé à 15 000 XOF.

- Dépréciation des facteurs de production : en ce qui concerne l’amortissement, étant donné que les équipements sont le plus souvent utilisés pour la réalisation des activités de l’agriculture familiale, il est souvent difficile pour les producteurs de définir la durée de vie de ces outils. L’amortissement des différents facteurs de production a donc été calculé en considérant une durée de vie moyenne de 5 ans.
En plus du revenu issu de la production de mangues, les autres revenus des producteurs ont été estimés afin de déterminer l’importance relative du revenu de la mangue dans le revenu total des producteurs.

Avantages du revenu de la mangue pour le producteur

A l’aide de statistiques descriptives, les différentes utilisations du revenu de la mangue ont été évaluées. Pour ce faire, le pourcentage de ce revenu alloué aux principaux besoins du ménage du producteur comme l’éducation des enfants, les soins médicaux, les activités sociales, le financement des activités agricoles et commerciales, le financement des projets, etc. a été estimé. Ceci a permis d’appréhender l’effet de la production des vergers sur la vie quotidienne du producteur au niveau social et économique.

III. Résultats-discussions

Caractérisation des exploitations des producteurs

Les résultats de l’étude ont montré que les producteurs du groupe sont tous de sexe masculin, avec une moyenne d’âge de 44 ans et un niveau d’instruction relativement faible. Ceci permet de dire que l’activité est essentiellement dominée par les hommes âgés, et on pourrait penser que l’arboriculture à l’ouest du Burkina Faso, est une activité masculine qui se transmet de père en fils, quand on sait que le principal mode d’acquisition des vergers observé au cours de l’étude est le mode par héritage. En outre, le faible niveau d’instruction des producteurs constaté pourrait entrainer des difficultés linguistiques lors des formations.

Pour ce qui est de la taille des exploitations, l’étude révèle que les producteurs disposent d’importantes superficies productrices car la taille moyenne des exploitations est voisine de 20,85 Ha avec une densité de 100 pieds par Ha. Cela corrobore les résultats de (Vannière et al., 2004) qui avait trouvé qu’en Afrique Occidentale, la majeure partie des vergers étaient de petites tailles souvent inférieures à 5ha exceptés en côte d’Ivoire et au Sénégal, ou les tailles des exploitations pouvaient atteindre 100 ha. Par ailleurs, les pratiques agricoles observées dans les parcelles sont celles exigées par les normes des différents certificats.

En effet en plus de la certification Rainforest Alliance, les producteurs sont également certifiés, GLOBAL GAP, Bio, Tesco Nurture, Albert Heijn, Grasp, BSCI qui sont des normes sociales et environnementales et qui prônent les bonnes pratiques agricoles, l’agriculture durable et les bonnes conditions de travailleurs pour les employés (4 ; 5). C’est donc autant de pratiques qui sont mises en application dans les plantations. Chaque certificat émane d’un ou de plusieurs standards que le producteur est tenu de respecter pour obtenir et maintenir son statut de producteur certifié. Pour se faire il bénéficie d’un encadrement technique permanent de la part de l’administrateur du groupe pour la gestion de sa plantation.

Les variétés produites par les membres du groupe sont la variété Amélie ; la variété Kent, la variété Keitt, la variété Brooks et la variété Springfield avec des fréquences respectives de 48, 1% ; 25, 9% ; 14, 8% ; 7, 4% ; et 3,7%. Cela est en adéquation avec les résultats de l’enquête sur la valorisation alimentaire en 2013, selon lesquels les principales variétés commercialisées à l’export sont la variété Kent (60 à 90 %) et la variété Keitt. Afin de maximiser leurs profits, les producteurs pourraient non seulement transformer les vergers existants en verger de variété Kent et de variété Keitt, mais aussi implanter les nouveaux vergers avec ces variétés qui sont prisées à l’export.

Revenu mangue, revenu total

L’étude a également montré que les revenus générés par la vente de mangues représentent 19% du revenu total des producteurs Ces résultats sont relativement faibles par rapport à celui trouvé par (9) qui avait trouvé une proportion de 26%. Cette différence très significative pourrait s’expliquer par la production très faible au cours de la campagne 2017 dans la zone de Toussiana et de Orodara due principalement à l’insuffisance de la pluviométrie au cours de la saison.

Dans le même ordre d’idée, une enquête réalisée sur l’impact de la production durable de la mangue en 2007 avait aussi conclu que la production de mangues biologiques apportait en moyenne environ 22 % des revenus totaux des exploitations agricoles, comparé à 34 % l’élevage, 17 % pour les céréales et 14 % pour les activités non-agricoles. L’importance de la production durable de mangues comme deuxième source de revenu agricole après l’agriculture est confirmée par les résultats de l’enquête auprès des producteurs. Toutefois, les producteurs ont affirmé qu’avec la mise en pratique de l’agriculture durable a entraîné une augmentation de leurs revenus.

Cela s’explique par l’obtention d’un prix supérieur garanti par l’exportateur, l’augmentation de la production (Tapsoba. P. K., Ouédraogo. F, 2023). Certains producteurs affirment également que suite à l’application des nouvelles techniques, les manguiers produisent plus de fruits, ainsi que des fruits d’une qualité supérieure, ce qui entraîne une augmentation des revenus. Cela est confirmé par (1) qui a montré la certification des fruits a un impact positif sur les revenus des ménages des producteurs.

Les revenus additionnels sont utilisés pour les frais scolaires des enfants, des dépenses médicales, l’achat de denrées alimentaires, la construction ou l’amélioration des maisons, l’achat de matériel et intrants agricoles, des frais funéraires, le paiement de dettes ou de taxes, ou la location de main d’œuvre. Il est également ressorti des entretiens que l’agriculture durable a un impact sur la production des cultures vivrières. En effets, les formations que reçoivent les producteurs ont engendré une meilleure connaissance de la norme de l’agriculture durable et sa mise en pratique dans leurs plantations.

Cela a permis l’amélioration des méthodes de production et du rendement des cultures pluviales. De plus, une partie de la marge bénéficiaire issue de la production de mangue été dédiée à l’acquisition de la main d’œuvre, et de l’engrais pour la production de cultures vivrières au cours de la campagne hivernale afin d’assurer la sécurité alimentaire du ménage. Des résultats similaires avaient été obtenus par (Tapsoba, 2016) au niveau des producteurs maraîchers qui utilisaient une importante partie de leurs revenus du maraîcher pour la production de cultures pluviales.

Par ailleurs, l’impact de la production durable au niveau des producteurs engagés dans le projet de certification est surtout lié à l’obtention de la ‘prime de certification en fin de campagne qui constitue aussi de la valeur ajoutée. Pour la vente locale, le prix varie en fonction du lieu où l’on s’approvisionne. Pour l’essentiel des producteurs, la vente de mangues représente une importante source de revenus monétaire. Ainsi 93% des producteurs ont déclaré que leur revenu de la mangue a considérablement augmenté grâce à la mise en place de l’agriculture durable et les différentes certifications.

De plus, le constat est que le revenu issu de la production durable de la mangue est fonction des variétés : les variétés les plus prisées par le marché extérieur telles que la variété Kent et la variété Keitt ont des revenus plus importants. Cependant quelques producteurs interrogés n’ont pas très bien senti les changements liés à la certification au niveau de la commercialisation. Ces producteurs justifient cela par la pauvreté de leurs terres mais aussi un manque de moyen financier pour correctement les différentes exigences de l’agriculture durable et la certification.

Contribution du revenu mangue aux activités du ménage

Les résultats de l’étude renseignent également que les producteurs utilisent les revenus issus de la vente de la mangue pour la satisfaction de certains besoins courants et ponctuels de même que pour la réalisation de certains projets porteurs.

Dans la zone d’étude, il existe une complémentarité entre production de mangue et céréalière, plus précisément le maïs. En effet, les revenus de la première constituent un appoint au développement de la seconde. Ainsi, 96% des producteurs usent du gain obtenu de la vente de leurs mangues pour l’achat des intrants agricoles. Ce dernier est utilisé ensuite pour la culture des céréales, mais généralement celle du maïs dont, à la récolte, une grande quantité sera mise sur le marché.

Outre la culture de la mangue, les producteurs s’essaient également à d’autres secteurs d’activités économiques. C’est ainsi qu’ils se lancent dans le commerce général. Et, pour ce faire, 25% d’entre-deux utilisent leurs revenus tirés de la commercialisation de la mangue pour créer diverses activités commerciales, sources de nouveaux revenus. Il s’agit de la vente des pièces de cycles et cyclomoteurs, la vente de cartes de recharges téléphoniques, la mise en place de magasins et de boutiques de produits de première nécessité (savon, pile, sucre, sel, etc.).

Cependant, quelques producteurs investissent leurs revenus de la mangue dans diverses autres activités économiques, telles que l’embouche bovine et le transport de marchandises au moyen de tricycles. Les revenus issus de la mangue permettent également aux producteurs de supporter d’autres charges sociales telles que les cérémonies de mariages et de baptême (Tapsoba. P. K., Ouédraogo. F, 2023). s . À cet effet, 17% des producteurs enquêtés n’hésitent pas à investir les revenus tirés de la vente des mangues, dans l’organisation de ces évènements à travers le paiement de la dote et des présents dans le cas du mariage, des bœufs et moutons pour les baptêmes.

L’arboriculture en générale, et la filière mangue en particulier, contribue fortement à l’éducation de base et du post-primaire. La quasi-totalité des producteurs affirme se servir des retombés de la vente des mangues pour scolariser leurs enfants. Par ailleurs, Plus de 50% des producteurs ne fréquentent pas les centres de santé en cas de maladies. Ils préfèrent la pharmacopée traditionnelle.

Cependant, de ceux-qui y partent ou y mènent leurs enfants, femmes ou parents, utilisent les revenus de la vente de leurs mangues pour les différents soins et l’achat des produits pharmaceutiques. Cela est en accord avec les résultats de (1), qui avait trouvé que l’exportation des produits tropicaux biologiques particulièrement la mangue et du commerce équitable a un impact positif sur les dépenses ménagères des producteurs de mangue, au niveau de l’achat de nourritures de la scolarisation des enfants et des soins médicaux.

Conclusion

L’agriculture durable est une agriculture qui se veut économiquement rentable, soutenable sur le plan environnemental et socialement équitable (équité inter et intra générationnelle).

C’est une agriculture qui vise donc à répondre efficacement aux besoins alimentaires de la génération présente sans pour autant compromettre les capacités des générations futures à satisfaire les leurs. Considérée comme une activité de contre saison, la production de la mangue revêt une importance particulière en milieu paysan au Burkina Faso. La certification de par son processus est une des manières les plus efficaces de garantir des revenus équitables des tous les intervenants de la filière. Des certificats couramment rencontrés dans la filière figure le certificat Rainforest Alliance, un certificat basé sur la norme d’agriculture durable.

Ainsi, au cours ce travail il était question de déterminer les impacts socio-économiques de la production durable de la mangue garantie par un système de certification pour les producteurs à la base. Au terme de cette étude, il ressort que tous les producteurs sont de sexe masculin, avec une moyenne d’âge de 44 ans et un niveau d’instruction relativement faible. La taille moyenne des exploitations est de 20,85 Ha avec une densité de 100 pieds par Ha. Les pratiques agricoles sont celles exigées par les référentiels Rainforest Alliance, GLOBAL GAP, Bio, Tesco Nurture, Albert Heijn, Grasp, BSCI.

Les variétés produites par les membres du groupe sont la variété Amélie ; la variété Kent, la variété Keitt, la variété Brooks et la variété Springfield avec des fréquences respectives de 48,1% ; 25,9% ; 14, 8% ; 7, 4% ; et 3,7%. Il ressort également que le revenu total annuel d’un producteur moyen est d’environ 1.495.424 XOF pour un revenu annuel par personne dans son ménage est de 124.618 XOF. 19% du revenu total annuel des producteurs provient de la production de mangue et cette manne économique permet d’augmenter au sein des ménages des producteurs le revenu disponible par personne par an de 30.300 XOF.

Les résultats de l’étude révèlent enfin que le revenu issu de la production de mangue est destiné aux dépenses courantes et ponctuelles du ménage à savoir la construction d’habitat, les évènements événements sociaux, le financement des autres activités agricoles, la scolarisation des enfants, l’achat des denrées alimentaires et le remboursement de dettes.

Sur le plan social, on retiendra que la production de la mangue est un facteur de rapprochement, de cohésion sociale et un facteur de solidarité entre les producteurs compte du fait que les producteurs sont unis par le lien du groupement de production. Au regard de l’importance avérée de cette certification en agriculture durable pour les producteurs en année un, il serait intéressant de reconduire l’étude quelques années plus tard afin de mieux cerner ses impacts notamment au niveau communautaire.

Parfait K. Tapsoba1, * Felix Ouédraogo 2
1 Ecole d’Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour le Développement Rural (EESAC), Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), Université d’Abomey-Calavi (UAC), 03 BP 2819 Cotonou, Bénin ; tapsobakparfait@yahoo.fr, Tel 226 70 46 56 66, 00229 91 95 04 35.
2 Institut des Sciences des Sociétés (INSS), Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (CNRST), 03 BP 7047 Ouagadougou 03, Burkina Faso felixouedraogo99@gmail.com

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