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Violences faites aux enfants : Attention à la déchéance sociale !

Publié le lundi 27 février 2006 à 07h11min

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Dans sa livraison du vendredi 24 février 2006, N°5534, Sidwaya a consacré à sa « Une » , deux photos qui ne peuvent laisser personne indifférent : les plaies d’une fille de huit (8) ans et l’auteur de cet acte horrible qui se trouve être le père de cette gamine, un certain Keïta Soumara, 35 ans.

Ce n’est pas la première fois que Sidwaya, fait état dans ses colonnes, de maltraitances d’enfants avec l’objectif de sensibiliser afin de mettre fin à ce phénomène. Malheureusement, le phénomène prend de l’ampleur au point qu’on peut bien parler d’une période de perte de nos valeurs morales.

Notre propos ici n’est pas de justifier la publication de ces photos, aussi insoutenables et révoltantes soient-elles. Notre intention est de soulever dans la société, la réflexion autour de la problématique de la lutte contre des maux comme les violences faites aux enfants, de manière particulière.

La violence fait désormais partie de notre vécu quotidien. Qu’elle soit verbale ou physique, nous la vivons dans la rue, dans les familles, dans les médias etc. C’est dire que nous sommes dans une société de violence dont nous ne maîtrisons pas toujours la rapide recrudescence et les conséquences catastrophiques qu’elle engendre.

Dans nos sociétés africaines, les enfants étaient la « propriété » de la communauté entière. L’éducation des enfants était à la charge des plus âgés qui pouvaient les « corriger » sans en référer préalablement aux géniteurs. Aujourd’hui, la tendance est à l’abandon des « punitions », ces corrections « nécessaires » à rappeler à l’ordre. Il était enseigné les valeurs de dignité, d’honneur, d’ardeur au travail, du respect du prochain et de la dignité humaine.

On assiste, de nos jours, à une démission de certains parents d’enfants ainsi qu’à celle de la société, des pouvoirs publics. Les premiers à souffrir de cette situation sont les enfants qui se retrouvent sans repère. Des victimes d’une société de plus en plus agressive, moins solidaire et où l’égoïsme est de plus en plus érigée en règle de vie. Bref, c’est la disparition des valeurs morales marquée par toutes sortes de déviations dont souffre peut-être M. Keïta.

Il est a priori facile de condamner cet homme pour avoir pendant longtemps torturé ses deux filles. En tous les cas, son acte est condamnable. Cela ne devrait cependant pas nous empêcher de nous poser des questions sur ce père tortionnaire qui se dit convaincu que sa manière de corriger ou « d’éduquer » ses enfants est la meilleure. Quelle vie a-t-il menée pour se retrouver à 35 ans avec deux enfants de 8 ans et 10 ans dont la mère ne vit pas dans le foyer ? L’épouse actuelle de M. Keïta s’occupe-t-elle sérieusement des deux fillettes ? N’est-ce pas parce que la vie est difficile à la maison que ces gamines préfèrent la rue ou un « ailleurs » plus accueillant ?

La situation de ces filles ressemble en certains points, à celle des enfants abandonnés sinon pire. Sans affection de leurs parents, ces petits innocents recherchent la chaleur humaine, surtout celle de la mère dont ils ont nécessairement besoin à leur âge et pour longtemps encore.

Des pères « tortionnaires » comme Soumana Keïta, on en trouve certainement ici et ailleurs.

L’acte qu’il a commis doit interpeller la communauté entière. La lutte contre les violences faites aux enfants comme la pédophilie, les travaux forcés, les recrues pour la guerre, les maltraitances ne doit pas être un vain mot. Il y a crise mais elle n’est nullement fatale ou irrémédiable. Il faut s’armer de plus d’imagination, de courage et d’amour pour que nos enfants aient la meilleure éducation possible. Dans le cas contraire, ce serait la déchéance sociale.

Bessia BABOUE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 février 2006 à 19:17 En réponse à : > Violences faites aux enfants : Attention à la déchéance sociale !

    de KRIMAU,

    Pour tout vous dire, mon cher monsieur, la solution c’est la limitation des naissances, car beaucoup et les plus nombreux, peuvent engendrer mais très peu peuvent être responsables. Pour ce fait, je dis : cessez de pondre des "stroumpfs" pour le plaisir.

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