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Cour d’appel de Ouagadougou : Deux sessions pour juger une trentaine de dossiers

Publié le jeudi 2 novembre 2023 à 23h10min

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Cour d’appel de Ouagadougou : Deux sessions pour juger une trentaine de dossiers

Grâce à son programme intitulé « Cohésion sociale, sécurité et Etat de droit » (COSED), le Programme des nations-unies pour le développement (PNUD) a concouru à l’ouverture de deux sessions de la chambre criminelle de la Cour d’appel. La toute première s’est ouverte ce jeudi 2 novembre et court jusqu’au 15 novembre 2023. Elle se tient au Tribunal de grande instance Ouaga 2. L’objectif est de contribuer à réduire le nombre de dossiers en attente d’être jugés et de soulager par la même occasion les acteurs de la justice, eux qui font face à d’énormes difficultés qui obstruent la bonne marche du système judiciaire.

Il n’est un secret pour personne que les dossiers en attente d’être jugés dans les juridictions au Burkina Faso ne se comptent plus. Au niveau de la chambre criminelle de la Cour d’appel, l’organisation des audiences nécessite des charges importantes parmi lesquelles, on note la prise en charge des acteurs impliqués dans le processus. C’est dans cette optique que le PNUD a, au travers de son programme, décidé d’accompagner le ministère de la Justice, pour le jugement des dossiers de la chambre criminelle de la Cour d’appel, à travers l’ouverture d’une session, ce jeudi 2 novembre 2023.

Pour cette session qui se tiendra durant 12 jours, soit jusqu’au 15 novembre 2023, ce sont en tout et pour tout, 31 dossiers portant sur les infractions de viol aggravé, assassinat, enlèvement et séquestration, destruction volontaire de biens, détention illégale d’arme à feu, faux en écriture, etc. qui seront jugés. 55 accusés comparaîtront à la barre pour répondre des faits à eux reprochés. Les parties civiles qui estiment avoir été lésées dans leurs droits sont au nombre de 50. Et pour apporter leurs contributions à la manifestation de la vérité, devront se succéder à la barre, 85 témoins.

C’est donc une session qui vient adoucir la charge de la chambre criminelle et qui est saluée à sa juste valeur par l’avocat général, en la personne de Jean Jacques Ouédraogo. Même si, toutefois, note-t-il, des difficultés subsistent toujours sur le chemin de la manifestation de la vérité. « Les difficultés sont d’ordre matériel et elles ne commencent pas chez nous. Elles commencent depuis les Officiers de police judiciaire (OPJ) qui ont des difficultés pour exécuter les ordonnances de prise de corps et notifier les convocations. Le pénal est une chaîne. Si à un quelconque maillon il y a des difficultés, ça se ressent sur toute la chaîne. Mais une chose est sûre, nous continuerons d’être les plus résilients possible pour tenir ces sessions au profit des justiciables » a-t-il promis.

« Des dossiers à juger, beaucoup sont des renvois de cabinet d’instruction. D’autres, sont des dossiers de la session précédente. Nous espérons pouvoir les juger tous », Jean Jacques Ouédraogo

Pour Me Sylvain Zagré, cette session soulage certes la Cour d’appel, mais encore plus les justiciables qui attendent, certains depuis des ans, d’être enfin situés sur leur sort. « J’ai en charge la défense de deux accusés durant cette session. Notre rôle est d’apporter une assistance à ces accusés là car, quoiqu’on dise, tout le monde a le droit de se défendre. Nous sommes là pour cela et nous appelons de tous nos vœux que le tribunal dise le droit », a-t-il souhaité.

« J’assiste deux clients et nous espérons qu’ils s’en sortiront avec des relaxes ou des peines réduites », Me Sylvain Zagré

Notons que grâce à ce projet qui s’étend sur une dizaine de régions à travers le pays, le PNUD a enregistré une réduction des dossiers en attente de jugement de 60 % pour la Cour d’appel de Bobo Dioulasso et 80% pour Fada N’Gourma. De façon détaillée, ce sont 1 164 dossiers qui ont pu être jugés, 1 263 personnes dont 138 femmes qui ont été jugées et 125 personnes dont 12 femmes qui ont été acquittées.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 2 novembre 2023 à 18:41, par Dibi En réponse à : Cour d’appel de Ouagadougou : Deux sessions pour juger une trentaine de dossiers

    Quand les attributs de la souveraineté nationale manquent, on confie le financement de ses instances judiciaires à des entités étrangères mêmes Onusiennes (Unichef, Pnud... ) !
    Na an lara an sara !

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    • Le 3 novembre 2023 à 09:16, par kwiliga En réponse à : Cour d’appel de Ouagadougou : Deux sessions pour juger une trentaine de dossiers

      Bonjour Dibi,
      Souveraineté : cet argument populiste qui ne sert qu’a galvaniser les foules abêties.
      Dans notre univers où la mondialisation capitalisme a gagné la bataille des esprits et des cœurs, la pleine souveraineté n’existe pas.
      Evidemment, pour l’exemple qui nous occupe, force est de reconnaitre que l’on touche le fond.
      Entendra-t-on prochainement : "j’ai été jugé grâce au PNUD..." ?

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  • Le 3 novembre 2023 à 08:24, par Kladjou En réponse à : Cour d’appel de Ouagadougou : Deux sessions pour juger une trentaine de dossiers

    En quoi la coopération avec le PNUD dont le Burkina est bénéficiaire parce que membre des nations unies (avec une contribution financière annuelle) entache-t-elle notre souveraineté ? N’importe quoi !

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  • Le 3 novembre 2023 à 09:57, par Sheikhy En réponse à : Cour d’appel de Ouagadougou : Deux sessions pour juger une trentaine de dossiers

    Oui, c’est quand même étonnant que ce soit les organisations internationales qui aident à évacuer les dossiers alors que le Capitaine dit que la justice a les moyens de diligenter les dossiers. En tout cas, il ne faut pas hésiter à prendre leur argent. Par contre, il faut trouver le moyen de pérenniser cette approche pour maintenir l’efficacité dans le traitement des dossiers. La chambre criminelle semble avoir la chaîne la plus longue, mais cette approche doit embrasser toutes les chambres pour une meilleure justice sociale. J’encourage nos juges qui sont très professionnels et qui font de leur mieux, mais qui ont la capacité de faire encore mieux si tout le monde va dans le même sens.

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