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Mois du consommons local : Une rencontre pour revisiter les acquis en matière de promotion des produits locaux

Publié le mardi 31 octobre 2023 à 20h30min

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Mois du consommons local : Une rencontre pour revisiter les acquis en matière de promotion des produits locaux

Depuis la première édition, en octobre 2020, du « Mois du consommons local » dans l’espace UEMOA, le Burkina Faso s’est positivement illustré dans la promotion des produits locaux. Cette promotion s’est concrétisée par la prise de décisions politiques pour stimuler la consommation des biens et services locaux, l’adoption de politiques et stratégies sectorielles de promotion des produits locaux. Ces dispositions ont été évoquées au cours d’une conférence publique le lundi 30 octobre 2023, à Ouagadougou.

« Le développement passe par la consommation locale ». Telle est la conviction du ministère de l’Économie qui a commémoré, ce lundi 30 octobre 2023, la troisième édition du « Mois du consommons local », à travers plusieurs activités dont une conférence publique autour de diverses thématiques. Le ministre de l’Economie, Dr Aboubakar Nacanabo, s’est exprimé à cette occasion : « Ces panels vont nous permettre de mener la réflexion sur tout ce qui a été fait, ce qui reste à faire et comment faire en sorte pour que les produits locaux puissent être mieux valorisés ».
La cérémonie a connu la participation de la présidente de la Chambre des métiers de l’artisanat, et de celui de la Ligue des consommateurs.

Le ministre de l’Economie, Dr Aboubakar Nacanabo (à gauche).

Après la cérémonie d’ouverture, les participants ont eu droit à trois panels modérés par l’ancien ministre de l’Économie, Dr Seglaro Abel Somé, en présence du secrétaire général du ministère. Pour planter le décor, Salifou Ouédraogo de la Direction générale du contrôle des marchés publics et des engagements financiers a fait un exposé sur la règlementation générale de la commande publique et la stimulation de la consommation des biens et services locaux. L’objectif de ce panel était de faire connaître les mesures prévues dans le dispositif de gestion de la commande publique en vue de promouvoir la consommation des produits locaux.

Il ressort de sa communication que les dispositifs règlementaires qui favorisent la consommation des biens et services locaux vont du décret du 1er février 2017 portant procédures de passation, d’exécution et de règlements des marchés publics aux textes d’application, notamment l’arrêté du 31 janvier 2017, qui font obligation aux structures étatiques, en particulier les cantines scolaires, les centres de formation professionnelle, les casernes militaires, les centres hospitaliers, les maisons d’arrêt et de correction, d’acquérir prioritairement des produits locaux.

Salifou Ouédraogo de la Direction générale du contrôle des marchés publics et des engagements financiers, lors de sa communication.

Il a fait noter que les produits locaux visés dans l’arrêté sont, entre autres, le riz, le niébé, la pomme de terre, les oignons, la tomate, le sucre. « Cet arrêté a connu une modification en 2020. Il s’agissait, à travers ce modificatif, d’élargir la liste des produits concernés en y ajoutant la volaille, les produits dérivés du manioc, les mobiliers de bureau, les produits et articles de décoration (…) », a souligné M. Ouédraogo, précisant qu’au-delà des structures suscitées, le modificatif a élargi le champ des autorités contractantes en y ajoutant l’ensemble des départements ministériels et les structures qui sont sous leur tutelle.

S’agissant des produits artisanaux, rappelle-t-il, le gouvernement et la Chambre des métiers de l’artisanat (CMA-BF) ont conclu, le 23 septembre 2021, un accord-cadre mono-attributaire d’une durée de trois ans pour promouvoir lesdits produits. La liste des produits concernés est fixée par l’arrêté de 2022. Il s’agit des équipements et mobiliers (agricoles, scolaires, médicaux, de bureau), pour ne citer que ceux-là.

Vue des participants.

« Le budget et la stimulation de la consommation des biens et services locaux », thème de la seconde communication, a été développé par Harouna Sanfo de la Direction générale de l’économie et de la planification. Partant du principe que la notion du « consommons local » est une politique de promotion du développement endogène, les inscriptions budgétaires du budget de l’État, en lien avec cette politique, sont orientées vers la production et à la promotion des produits locaux. Ainsi, en 2023, le budget octroyé au secteur de la production se chiffre à 22,57 milliards de francs, contre 26,6 milliards de francs CFA en 2024. Celui du secteur de soutien à la production se situe à 37,11 milliards de francs CFA, contre 29 milliards de francs CFA en 2024, a indiqué M. Sango.

La troisième communication a été animée par le directeur de la prospective et de l’intelligence économique, Hassane Ouédraogo, avec pour thème « la complémentarité des politiques et stratégies sectorielles de promotion de la consommation des biens et services locaux ».

De sa communication, il est établi que l’organisation du système national de planification met l’accent sur la cohérence des politiques publiques. Ainsi, quatorze secteurs de planification sont définis et des politiques sectorielles sont élaborées et mises en œuvre à travers des plans d’actions ministériels et des stratégies.

Des secrétaires généraux des ministères et institutions ont pris part à cette rencontre.

Au nombre des stratégies développées pour promouvoir les biens et services locaux, M. Ouédraogo a cité la Stratégie nationale de promotion des mets locaux nationaux, la Stratégie nationale d’industrialisation du Burkina Faso2019-2023, la Stratégie nationale de promotion des produits locaux du Burkina Faso 2023-2027, et la Stratégie nationale du contenu local dans le secteur minier au Burkina Faso.

En termes d’actions concrètes, il a relevé avec satisfaction la labélisation du poulet bicyclette le 11 novembre 2022. Cela devrait permettre une valorisation du produit et faciliter son positionnement sur le marché international. À cela s’ajoutent la labélisation du Faso Danfani, la création d’un site web « Made in Burkina » dont le lancement est intervenu en 2021.

Dans la dynamique de promotion et de protection de ces produits, le ministère de l’Industrie a mis également en place une plateforme pour la visibilité et la compétitivité des produits « made in Burkina ». Le lancement officiel du site s’est tenu le 3 décembre 2021. Une autre action concrète qu’il a énumérée, c’est la tenue des Journées agroalimentaires (JAAL) organisée sur initiative des membres de la Fédération nationale des industries de l’agro-alimentaire et de transformation du Burkina (FIAB).

Toutefois, des défis restent à relever et concernent l’innovation et la diversification des mets nationaux, l’amélioration des technologies de préparation et de conservation des mets nationaux, l’amélioration de la qualité des matières premières utilisées, la disponibilité des emballages adaptés et à coût accessible. Les participants à ce panel, issus de diverses structures ministériels et institutions, ont posé plusieurs questions. Les échanges avec les panelistes leur ont permis d’appréhender ce qui est fait pour promouvoir la consommation locale. Les conclusions de ces panels ont abouti à l’élaboration d’un rapport.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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