Un instrument de relance économique et un moyen d’acquisition de la souveraineté du peuple burkinabè. C’est ainsi que le directeur général de l’APEC, Karim Traoré, a présenté l’entrepreneuriat communautaire aux forces vives du Plateau central. Expliquant que la vision du président de la transition est de parvenir à un développement endogène et inclusif, le directeur général de l’APEC a laissé entendre que l’entrepreneuriat communautaire constitue un moyen sûr pour y arriver.

Grâce à l’implémentation des entreprises communautaires, financées par les populations elles-mêmes, ce sont les potentialités des régions qui seront valorisées, plus d’un million d’emplois qui seront créés au profit des femmes et des jeunes, barrant ainsi la route aux recrutements des derniers cités par les groupes armés, a fait comprendre Karim Traoré. A cela s’ajoute le fait que les Burkinabè pourront consommer des produits locaux, au lieu de toujours avoir recours aux produits importés.

Karim Traoré, directeur général de l’APEC, a expliqué le bien-fondé de l’initiative aux populations.

Le directeur général de l’APEC a expliqué aux participants que pour la première phase du programme d’entrepreneuriat communautaire, ce sont les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, du textile, des mines et de l’industrie qui seront ciblés. Et pour ce faire, quatre projets ont été retenus. Il s’agit de l’intensification de la production agricole, de la mise en place d’une centrale d’achat de produits agricoles, de la création d’exploitations semi-mécanisées de l’or et de l’implémentation d’unités de transformation de la tomate qui est produite dans plusieurs régions du pays. Il a même confié que la première boîte de tomates, de la première usine de transformation, SOFATO, basée à Yako, est attendue en décembre 2023.

Madame le gouverneur du Plateau central a reçu sa fiche de souscription, pour inciter les forces vives à adhérer à l’entrepreneuriat communautaire.

L’engouement autour du programme d’entrepreneuriat communautaire ne faiblit pas. A ce jour, ce sont environ 5 milliards de francs CFA qui ont été collectés à travers les souscriptions. La région du Plateau central occupe le 11e rang sur les 13 régions, avec des souscriptions estimées à environ 15 millions de F CFA. Les autorités ont invité les populations, à qui les modes de souscription ont été largement expliqués, à souscrire massivement pour que la région remonte dans le classement. Celles-ci ont jusqu’au 31 décembre 2023 pour acquérir des parts.

Le président de la société coopérative Bâtir l’avenir, Aziz Nignan, a expliqué en langue nationale mooré, comment les projets identifiés seront mis en œuvre pour le bien des populations, ainsi que les modes de souscription. Il a indiqué qu’après l’adhésion qui coûte 5000 F CFA et l’acquisition des parts sociales vendues à 10 000 F CFA l’unité, les souscripteurs peuvent se rendre au gouvernorat où sont installées les équipes de l’APEC pour retirer leurs carnets et fiches de souscription. Il a invité les participants à être des ambassadeurs de l’entrepreneuriat communautaire dans leurs milieux de vie, afin d’inciter ceux qui sont encore hésitants à adhérer à l’initiative.

Kayaba Sawadogo a invité les personnes encore réticentes à souscrire à des parts sociales.

L’occasion a aussi été offerte aux participants de poser des questions d’éclairage. Des questions qui ont essentiellement porté sur la pérennité du programme lorsque la transition prendra fin, la suite à donner à certaines usines déjà construites comme celle de Loumbila, la possibilité de choisir les secteurs à financer, le mode de fonctionnement des usines qui seront implémentées, etc. Des préoccupations auxquels le président du conseil d’administration de la société coopérative et le directeur général de l’APEC ont apporté des réponses.

Aziz Nignan, PCA de la société coopérative Bâtir l’avenir.

Convaincus du bien-fondé du programme d’entrepreneuriat communautaire, ce sont plus de 300 personnes issues de la région du Plateau central qui ont déjà acquis des parts. C’est notamment le cas de Rosine Bouda/Rouamba, qui souhaite apporter sa pierre à l’édification de la nation. Emballée par l’initiative, elle dit être convaincue que si beaucoup de Burkinabè souscrivent à l’entrepreneuriat communautaire, ce sont plusieurs entreprises qui verront le jour, entraînant ainsi la création de milliers d’emplois. Kayaba Sawadogo souscrit dans le même ordre d’idée. Pour lui, des entreprises créées grâce aux ressources mobilisées par les populations elles-mêmes, ne peuvent qu’être bénéfiques au pays. C’est pourquoi il invite les personnes encore réticentes à adhérer pleinement à l’initiative.

Il faut noter qu’au cours de la conférence publique, le gouverneur de la région du Plateau central, ainsi que des particuliers ayant déjà souscrit, ont reçu leurs fiches de souscripteur.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net