Les manifestants expliquent que la réserve du secteur 29 a été vendue il y a quelques mois à un opérateur économique bien connu de la capitale. Une vente que la population avait refusé de cautionner. Elle avait marqué son désaccord auprès de la mairie, expliquent des manifestants. Ils ajoutent qu’ils n’ont pas reçu de réponse favorable, c’est pourquoi ce jeudi 21 septembre 2023, ils sont sortis pour lancer un appel aux autorités de la transition afin d’obtenir gain de cause.

Une centaine de personnes, hommes, femmes et enfants tenant en mains des pneus, des balais, des ustensiles de cuisine, des affiches exprimant leur désapprobation, sont sorties barrer la voie pour exprimer leur mécontentement suite à la vente, disent-ils, de leur seul espace public. Ce terrain, situé au centre du secteur, leur permettait d’organiser des évènements tel que les matchs entre secteurs, des réunions de prière et des rencontres entre les personnalités du quartier, selon eux.

Mohamed Sanfo est l’un des manifestants. « Je suis un habitant du secteur 29. Nous sommes là ce matin pour revendiquer le terrain destiné à notre école primaire qu’un ex maire avait frauduleusement attribué à sa femme qui, à son tour, l’a vendu à monsieur Ouédraogo Amidou dit "Amid Carreaux". Il est venu avec la gendarmerie déguerpir les commerçants qui étaient aux abords. Et il y a de cela quatre à cinq mois, nous avons constaté la construction d’un mur. Maintenant, nous demandons à la mairie si une seule personne peut s’attribuer une réserve qui avait été laissée pour les habitants du secteur. Ce terrain auparavant était destiné à accueillir une école primaire comme l’avait affirmé l’ancienne maire. Nous avons veillé et attendu cela depuis des années. Depuis toujours nous avons fait des demandes auprès du ministère chargé de l’administration territoriale, et aussi auprès des mairies. Malheureusement, nous n’avons pas reçu un retour positif jusqu’aujourd’hui. On se demande si l’Etat aussi est complice de ce détournement ou si c’est la mairie qui est complice », relate-t-il.

Adama Kaboré, un autre manifestant, renchérit : « nous sommes sortis pour manifester ce matin contre l’injustice qui nous a été faite. Si les chefs ne se lèvent pas contre l’injustice dans ce pays, elle va faire entrer le terrorisme dans la ville. Nous manifestons ce matin pour récupérer notre terrain. Nous demandons au président de nous venir en aide dans cette lutte ».

Salimatou Tianabou (Stagiaire)
Lefaso.net