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Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

Publié le mercredi 13 septembre 2023 à 22h35min

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Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

A la faveur de la conférence de presse animée le lundi 11 septembre 2023 à Ouagadougou, Me Prosper Farama, avocat de la famille de Norbert Zongo, a invité les autorités à ne pas négliger le dossier concernant l’extradition de François Compaoré, car un péril va suivre. Répondant à une question, il s’est également prononcé sur la question des réquisitions dans le cadre de la mobilisation générale pour la lutte contre le terrorisme.

Selon l’avocat, la réquisition en elle-même ne pose pas de problème. Comme preuve, il a présenté une situation où quelqu’un lui a dit qu’on va l’emmener au front. « Mais, on est déjà au front ! » a répondu Me Prosper Farama. Et d’ajouter : « Le calvaire que vivent les militaires au front nous le vivons, d’une façon ou d’une autre ».
Pour Me Farama, ce ne sont pas les aspects légaux et illégaux de la réquisition qui lui posent un problème. « C’est l’entendement qu’il y a derrière parce que j’ai beaucoup eu de peine à un moment donné sous ce régime quand on a considéré que si vous n’êtes pas avec nous, vous êtes des apatrides ; si vous ne pensez pas comme nous, vous êtes un terroriste ».

L’homme de droit a déploré le fait qu’une partie de l’opinion cherche à dissocier les Burkinabè qui sont au front de ceux qui ne le sont pas. « Je vous dis. J’ai un frère militaire. Donc vous pensez que je dors tranquille quand mon frère est quelque part au front ? Vous pensez que je rêve que mon frère soit tué ? (…) Je connais des amis qui ont des frères, des pères au front », a-t-il confié.

A en croire Me Prosper Farama, tous les Burkinabè sont dans une même dynamique sauf qu’ils n’ont pas la même vision. Il a pris les cas des prophètes Jésus et Mohamed qui sont venus sur la terre mais des gens n’ont pas leur point de vue.
En tant que défenseur des droits de l’homme, l’avocat a souhaité qu’il y ait une certaine liberté afin que la contradiction aide le Burkina Faso à aller de l’avant. « J’aimerais bien que ceux qui sont au pouvoir s’en souviennent. Toute action qu’on pose ne doit être mue que par l’intérêt général et non par les émotions, non par les rancœurs, non par des appréhensions d’ordre personnel et subjectif », a-t-il affirmé.

Les contre-pouvoirs…

Il a milité pour la liberté d’opinion de tous. « Battons-nous ensemble pour que l’opinion de tout un chacun puisse s’exprimer dans la liberté et dans le respect », a-t-il plaidé. Et de soutenir la presse, qui est le principal contre-pouvoir au Burkina Faso.
« Il paraît qu’après l’exécutif, c’est le législatif qui est le premier contre-pouvoir. Au Burkina, excusez-moi, avec tout le respect que je dois aux législateurs, ils ne sont pas un contre-pouvoir. Prenez tous les régimes qui se sont succédé. L’Assemblée, ce sont des caisses de résonnance, sans vouloir manquer de respect aux députés. Jusqu’aujourd’hui, quand on construit les Assemblées, regardez comment on les construit. Celui qui arrive au pouvoir fait en sorte que ce soit ses partisans qui soient dans l’assemblée. Disons-nous objectivement la vérité est-ce qu’on peut appeler ça contre-pouvoir ? Mais soyons honnête intellectuellement et moralement. Non, ce ne sont pas des contre-pouvoirs », a-t-il expliqué.

Quant à la justice, qui est le troisième pouvoir, l’avocat l’a comparé à celui de la presse. « Pourquoi c’est la presse qu’on opprime ? Mais justement c’est par ce qu’on estime que la presse est un contre-pouvoir puissant », a-t-il déduit.

Tirer de l’histoire pour construire un présent confortable

Comme conseil, Me Prosper Farama a souhaité que le pouvoir veille au contraire à avoir des contre-pouvoirs. « Ça vous aide à avancer. Si Blaise Compaoré avait écouté ce que la presse disait à l’époque, j’aime taquiner certains en disant que je pense qu’aujourd’hui, il serait revenu au pouvoir par les voies des élections parce que les gens auraient clamé haut et fort que c’est lui qu’il nous faut (…) Il a considéré que tous ceux qui le critiquaient étaient des ennemis et à la fin on a vu ce que ça a donné. Roch Kaboré avait considéré que tous ceux qui le critiquaient étaient des ennemis. A la fin, on a vu ce que ça a donné. Damiba a considéré que tous ceux qui le critiquaient étaient des ennemis, on connaît la suite », a-t-il rappelé.

Au regard des différents événements qu’a connu le Burkina Faso, Me Prosper Farama croit que « chacun devrait tirer leçon de son histoire, de l’histoire, pour construire un présent qui est confortable pour nous tous pour que nous rêvons tous à un avenir, à un lendemain meilleur ».

Propos recueillis par Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 septembre 2023 à 19:10, par Agglomération En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    Ok. Du gros français de Maître j’ai pu retenir une lecture qui s’adresse l’équipe de Traoré, : .... L’intérêt général et non par les émotions, Non par la rancoeurs, non par les appréhensions d’ordre personnel et subjectif ! Merci champion ! C’est cette ideuse affaire de Adjoua la guérisseuse qui m’avait permis de faire cette lecture au fil de déballage de l’affaire. Avant l’affaire de Adjoua j’avais même lu le spectre de ce genre de choses à l’occasion de 02 événement en apparence anodins et pourtant, comme l’avaient presenti certains internautes, quelque chose de laid, et d’immonde grossissait à l’abri des regards. Cette chose est bien là. Cette chose a horreur des critiques, de la lumière des autres, c’est une chose qui demeure terne même sous le soleil de midi.
    Que Dieu veille sur le peuple du Burkina.

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  • Le 13 septembre 2023 à 19:46, par Baoyam En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    Je suis désolé mais tous les Burkinabè ne sont pas dans la même dynamique. Il y a des Burkinabè parmi les terroristes. Il y a des Burkinabè qui veulent se débarrasser de IB quitte à mentir et à manipuler, peut importe que le pays plonge avec. Il y a des Burkinabè qui souhaitent que la paix reviennent mais n’hésitent pas à nuire parce que le pouvoir en place ne les associent pas à la gestion. Il y en qui veulent la paix mais prone une voix pour y parvenir qui est erronée et va conduire à la catastrophe. Il y a des puissances étrangères qui veulent instrumentaliser la liberté et la democratie pour mettre des battons dans les roues des autorités Burkinabè parce que leur orientation ne les plaît pas. Il y a des Burkinabè payés pour semer le désordre dans leur pays. A chacune de ces catégories, il faut réserver une réaction différente.

    Le problème est que tous les soi-disant avocats de la liberté veulent la même liberté de parole pour tous, y compris les terroristes et ceux qui veulent détruire le pays. Ça ce n’est pas la liberté. Nulle part, pas même dans les pays où ceux-ci tirent leur inspiration, cela est permis.

    On ne peut pas avoir la même liberté de parole en temps de paix et en temps de guerre. En temps de paix, les conséquences de l’informafion sont minimes. En temps de guerre, certaines informations peuvent avoir des conséquences désastreuses.

    Où se trouve l’appel à une responsabilité dans la prise de parole ? Où se trouve l’appel à taire les divergences de facettes pour se réunir et réussir le combat ?

    Avoir son frère au front ne veut pas dire qu’on est soi-même au front. Est-ce que le frère qui est au front a la même perspective que celui qui est à Ouaga ? Si cette conférence de presse était ténue à Djibo ou Kombri après avoir échappé à des attaques, je parie que le ton allait être différent.

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  • Le 13 septembre 2023 à 20:07, par Boly En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    Tout à fait, Me !
    Il est important pour tous, que ces trois pouvoirs : législatif, judiciaire, et la presse puisssent jouer pleinement leur rôle !
    Il y va pour l’honneur de notre pays.

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  • Le 13 septembre 2023 à 22:03, par Akhenaton En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    Mon gars, s’il n’y avait pas de liberté d’opinion, serais-tu assis en train de parler ? S’il n’y avait pas de liberté d’expression, serais-tu assis là en train de parler ? S’il n’y avait pas de liberté de critique, serais-tu assis là en train de blablater ?
    Un magistrat a raconté son histoire une fois. Nommé dans une zone à forte criminalité, il était de ceux qui disaient disaient que nos FDS commettaient des exactions et avait maille à partie avec eux. Un jour les FDS l’ont sollicité pour aller arrêter des délinquants qui avaient été repérés. A leur arrivée, dès que ceux-ci ont vu leur groupes avancer, ils ont immédiatement essuyé des tirs des présumés délinquants. Les FDS ont dû le mettre à l’abri et ont riposté. Depuis ce jour il a compris la réalité. Que fallait-il faire ? Riposter ou non. C’est facile de s’asseoir derrière un bureau et blablater et dire liberté de blablateries.

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  • Le 13 septembre 2023 à 23:15, par yelmingaan blaan saa hien En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    "Si Blaise Compaoré avait écouté ce que la presse disait à l’époque, j’aime taquiner certains en disant que je pense qu’aujourd’hui, il serait revenu au pouvoir par les voies des élections parce que les gens auraient clamé haut et fort que c’est lui qu’il nous faut (…) Il a considéré que tous ceux qui le critiquaient étaient des ennemis et à la fin on a vu ce que ça a donné. Roch Kaboré avait considéré que tous ceux qui le critiquaient étaient des ennemis. A la fin, on a vu ce que ça a donné. Damiba a considéré que tous ceux qui le critiquaient étaient des ennemis, on connaît la suite », a-t-il rappelé."MAITRE,est ce parce que vous êtes sankaristes que vous avez commencé vos exemples apres Sankara ?ou bien la presse était libre en son temps foi de l observateur paalga ?si on laisse libre cours au pie,il dérangeront la guerre !

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  • Le 14 septembre 2023 à 01:06, par Badaru En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    Donc au front il y’a des salles climatisé des micros et un public d’admirateurs acquis à votre cause ? Un peu de respect pour ceux qui affrontent les balles terroristes, qui meurent pour que certains puissent théoriser sur des concepts qu’eux-mêmes ne comprennent plus. Oui à l’opinion plurielle, oui aux libertés, mais dans le cadre de la lutte contre le TERRORISME, le CONSENSUS NATIONAL est indispensable. On peut discuter de stratégie, de tactique, mais l’OBJECTIF de la lutte doit être consensuelle. A l’étape actuelle de la guerre, le DIALOGUE n’est pas une option valable, lorsque l’ennemi sera acculé, affaibli et aux abois, il sera peut-être opportun d’envisager des discussions pour sa reddition sans conditions pas avant. Pour le moment canalisons nos moyens et nos énergies sous la direction de notre commandant en chef IB pour gagner cette guerre. Toutes les critiques, suggestions et solutions pour l’amélioration de la conduite de la guerre et du pays sont la bienvenue. Tout le reste est à proscrire car entravant la lutte. Comme le conférencier rêve du front pourquoi ne pas s’y rendre volontairement ? Du côté de Djibo par exemple !

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  • Le 14 septembre 2023 à 10:34, par TANGA En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    C’est bon ce que vous dites maître !
    Nous sommes déjà tous au front.
    Nous avons tous le droit à l’expression libre et à tout autre droit ; même ceux qui ne savent ni lire ni écrire, ceux qui n’ont pas de plateforme pour s’exprimer, ceux qui vivent dans la peur dans toutes les zones occupées du pays, ceux qui sont dans les hôpitaux en centres urbains ou en campagnes, ceux qui attendent des soins médicaux, des spécialistes de la santé etc. et etc.
    Voyez, ceux là comme votre frère au front où le métal peut traverser la chaire à tout temps on besoin de savoir qu’à côté d’eux se trouvent des spécialistes tant vantés pour les prendre en charge. Combien de fois des FDS et VDP ont rendu l’âme par manque de spécialistes sur place ?
    Nous applaudissons les FDS qui sont allés aider Docteur LOURE a rejoindre son poste de façon sécurisée. Combien de personnes ont besoin de cette sécurité rapprochée pour aller à leurs postes ? Beaucoup.
    Alors maître, il faut plutôt travailler à ce que l’accompagnement physique des affectés soit continuel.
    Maître, ce n’est pas de l’ironie de ma part, je prend chaque chose du bon côté.
    Revenant au concept de liberté, je dirai que chacun a tous ces droits mais si quelqu’un doit usé de ce droit pour se droguer, il faut l’en empêcher car il se détruit, détruit son prochain et contribue à détruire le pays. Pourtant il a tous les droits. cela veut dire que le droit, il faut bien l’utiliser. point barre !!!

    tangatapsoba@yahoo.fr

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  • Le 14 septembre 2023 à 11:30, par AH !!!! En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    Salut « J’aimerais bien que ceux qui sont au pouvoir s’en souviennent. Toute action qu’on pose ne doit être mue que par l’intérêt général et non par les émotions, non par les rancœurs, non par des appréhensions d’ordre personnel et subjectif » dixit Me FARAMA, très belle affirmation ! seulement elle doit pas être adressée seulement à ceux qui sont au pouvoir, mais à tout burkinabè.
    Je voudrais dire ceci : J’ai cru comprendre que ce docteur était député à l’ALT sous le MPSR 1 et n’a plus été reconduit sous le MPSR 2, est-ce que ceci n’explique pas cela ? Soyons « wonnête » est-ce que si ce monsieur avait été reconduit, on arait eu de sa part de telles critiques ?
    Rappelez vous de l’affaire dite « l’incendie du palais du Mogho Naaba, qui n’est pas si loin que ça ! Beaucoup auraient mis au feu leurs deux mains, et les deux pieds en plus, pour plaider l’innocence de ces soient disant « influenceurs », « responsables de réseaux sociaux », « journaleux » oh pardon, « journalistes » journalistes pour eux même. On a vu les révélations qui sont sorties pendant le procès.
    Si l’on prend en compte le fait que :
    Les burkinabè sont tous égaux devant la loi.
    Le militaire est un civil en tenu.
    Le civil (vigoureux et en bonne santé) n’est qu’un militaire en réserve (la formation en moins), et je crois que dans le cas d’espèce un minimum de formation est dispensé.
    Tout burkinabè, quelle que soit sa formation est apte à servir au front où on a besoin de toutes les compétences.
    Les critiques, qu’elles soient acerbes ou dans le sens des poils, ne dispensent personne de servir la nation.
    C’est ceux-là qui sont hors de l’arène qui savent mener la lutte, et quand un vélo est à portée de main, ce n’est pas avec un bout de bâton qu’on simule le guidon.
    La réquisition a été prises, à ce que je sache, par le CNTO pourquoi voir le Président Ibrahim TRAORE derrière toute décision prise par un responsable à quelque niveau que ce soit.
    Les critiques stériles, rien de plus que de mettre la main à la pâte, c’est après que l’on est à même de porter des critiques constructives.
    Alors réfléchissons un tant soit peu.
    Sans rancune d’autant plus que je ne connais personnellement pas ce Monsieur, pas plus que le Président Ibrahim TRAORE.
    SANS RANCUNE

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  • Le 14 septembre 2023 à 13:54, par Sacksida En réponse à : Burkina / Réquisition pour la lutte contre le terrorisme : « Nous sommes déjà au front », déclare Me Farama

    D’abord Ibrahim Traore et son regime MPSR 2, ne nous apprennent rien en matiere de gouvernance et de gestion Publique des problemes complexes de la Nation Burkinabe. Depuis avant 1988 des Patriotes Integres et Honnetes Burkinabe ont paye de leurs vies detruites et de leurs carrieres brises pour la Democratie, la Liberte et la Bonne Gestion Vertueuse Publique des Affaires de l’Etat Burkinabe. Des Gens sont aux Fronts de Guerre contre le Terrorisme et le Grand Banditisme Desastreux ; mais il faut des que des gens Travaillent dans l’Etat Burkinabe et le Privee afin de pouvoir Alimenter des combattants Operationnels dans la Guerre ; et donc ils sont tous utiles pour atteindre des objectifs operationnels et Globaux detrimants. Bravo Me Farama et Inoussa Ouedraogo car vos analyses sont justes et pertinentes rationnelles et bien differentes ; de celles qui sont dans le "Larbinisme"pour le compte de Ibrahim Traore et du MPSR 2 ; alors que notre Peuple Burkinabe Integre est en souffrances reccurentes. Que Dieu Sublime aide notre Peuple Burkinabe. Salut

    .

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